Venez découvrir des témoignages sur de nombreux sujets.

(Retrouvez tous ces livres dans le rayon témoignages du CDI)

HISTORIQUE

La guerre n'a pas un visage de femme Svetlana Alexievitch

 

La Seconde Guerre mondiale ne cessera jamais de se révéler dans toute son horreur. Derrière les faits d'armes, les atrocités du champ de bataille et les crimes monstrueux perpétrés à l'encontre des civils, se cache une autre réalité. Celle de milliers de femmes russes envoyées au front pour combattre l'ennemi nazi. Svetlana Alexievitch a consacré sept années de sa vie à recueillir des témoignages de femmes dont beaucoup étaient à l'époque à peine sorties de l'enfance. Après les premiers sentiments d'exaltation, on assiste, ou fil des récits, à un changement de ton radical, lorsque arrive l'épreuve fatidique du combat, accompagnée de son lot d'interrogations, de déchirements et de souffrances. Délaissant le silence dans lequel nombre d'entre elles ont trouvé refuge, ces femmes osent enfin formuler la guerre telle qu'elles l'ont vécue. Un recueil bouleversant des témoignages poignants.

L'espèce humaine Antelme, Robert


Quand l'homme en est réduit à l'extrême dénuement du besoin, quand il devient "celui qui mange les épluchures", l'on s'aperçoit qu'il est réduit à lui-même, et l'homme se découvre comme celui qui n'a besoin de rien d'autre que le besoin pour, niant ce qui le nie, maintenir le rapport humain dans sa primauté. Il faut ajouter que le besoin alors change, qu'il se radicalise au sens propre, qu'il n'est plus qu'un besoin aride, sans jouissance, sans contenu, qu'il est rapport nu à la vie nue et que le pain que l'on mange répond immédiatement à l'exigence du besoin, de même que le besoin est immédiatement le besoin de vivre. Levinas, dans diverses analyses, a montré que le besoin était toujours en même temps jouissance, c'est-à-dire qu'en mangeant je ne me nourrissais pas seulement pour vivre, je jouissais déjà de la vie, m'affirmant moi-même, m'identifiant à moi dans cette première jouissance. Mais ce que nous rencontrons maintenant dans l'expérience d'Antelme qui fut celle de l'homme réduit à l'irréductible, c'est le besoin radical, qui ne me rapporte plus à moi-même, à la satisfaction de moi-même, mais à l'existence humaine pure et simple, vécue comme manque au niveau du besoin. Et sans doute s'agit-il encore d'une sorte d'égoïsme, et même du plus terrible égoïsme, mais d'un égoïsme sans ego, où l'homme, acharné à survivre, attaché d'une manière qu'il faut dire objecte à vivre et à toujours vivre, porte cet attachement comme l'attachement impersonnel à la vie, et porte ce besoin comme le besoin qui n'est plus le sien propre, mais le besoin vide et neutre en quelque sorte, ainsi virtuellement celui de tous. "Vivre, dit-il à peu près, c'est alors tout le sacré."

 L'exécution Badinter, Robert


L'Exécution est un livre de Robert Badinter paru en 1973 et relatant le procès de Claude Buffet et Roger Bontems, qui les mena tous les deux à la guillotine, alors que Bontems n'avait jamais tué.
 Robert Badinter, avocat de Roger Bontems, disposait d'une preuve matérielle disculpant Bontems du meurtre : le couteau de ce dernier, un Opinel, qui ne correspondait pas aux marques laissées sur le cou des victimes. Mais le rapport d'expert attestant ce fait était frappé de nullité par faute d'un vice de forme, de sorte que Robert Badinter ne pouvait en faire état lors du procès sans encourir une sanction disciplinaire. Il le fit néanmoins.
Le jury reconnut finalement que c'était bien Buffet qui avait tué les deux otages, mais n'accorda de circonstances atténuantes à aucun des deux accusés, ce qui signifiait la mort. La grâce présidentielle fut refusée. L'assassin et le complice furent donc exécutés le 28 novembre 1972.
Cette injustice — « on n'exécute pas celui qui n'a pas tué » — le révolta et le poussa à combattre la peine de mort, combat relaté dans son livre L'Abolition.

 L'abolition Badinter, Robert


Son nom est lié à la peine de mort. Robert Badinter, avocat, ministre de François Mitterrand et ultérieurement président du Conseil constitutionnel, a fait plier la Constitution. Pour que des cas comme ceux de Buffet et Bontems n'existent plus. Leur exécution, le 24 novembre 1972, transforme Robert Badinter qui devient "un adversaire irréductible de la peine de mort." 1972-1981, une décennie consacrée à une lutte qui ne plait pas à tous. Contre : Valéry Giscard d'Estaing, dans la ligne droite de Pompidou. Pour : François Mitterrand. Lutte politique "car jamais l'abolition n'interviendrait sans une volonté présidentielle" et judiciaire "car il y aurait encore bien des procès où se jouerait la vie de l'accusé".Au-delà d'un simple récit, L'Abolition permet de mieux comprendre un homme, avec ses émotions, ses peurs et ses moments de doute, qui a pour seule arme sa robe d'avocat. Ce livre n'est pas un cours d'histoire sur l'abolition. C'est l'histoire de l'abolition vue de l'intérieur. Robert Badinter signe un témoignage poignant. Symbole d'un combat très personnel.



 Le feu Barbusse, Henri


Les années 1915 et 1916 ont été, pour Henri Barbusse, décisives.
C’est en 1915 qu’il a vécu Le Feu dans les tranchées du Soissonnais, de l’Argonne et de l’Artois, comme soldat d’escouade, puis comme brancardier au 231e régiment d’infanterie où il s’était engagé. C’est en 1916, au cours de son évacuation dans les hôpitaux, qu’il a écrit son livre. Celui-ci, publié par les Éditions Flammarion à la fin de novembre, remporta aussitôt après le prix Goncourt. Considéré dans le monde entier comme un des chefs-d’œuvre de la littérature de guerre, c’est un des témoignages les plus vrais et les plus pathétiques des combattants de première ligne.
Le Feu est suivi du Carnet de guerre qui permet de remonter aux sources mêmes de la création du roman épique d’Henri Barbusse.

 Cette aveuglante absence de lumière Ben Jelloun, Tahar


Juillet 1971, le narrateur participe au coup d'État fomenté contre le roi Hassan II. Échec cinglant, direction le bagne de Tazmamart et ses conditions d'incarcération inhumaines. Cinquante-huit soldats sont ainsi condamnés à la mort lente. Commencent alors dix-huit années d'humiliations quotidiennes pour les candidats à la survie : faim, obscurité, odeurs nauséabondes, déchéance physique, folie, souffrances indicibles, les détenus malgré tout tentent de s'organiser, profitant notamment de l'enterrement de l'un des leurs pour jouir quelques minutes de la lumière du jour. "Un jour viendra où je serai sans haine, où je serai enfin libre et je dirai tout ce que j'ai enduré. Je l'écrirai ou le ferai écrire par quelqu'un, pas pour me venger, mais pour informer, pour verser une pièce au dossier de notre histoire", dit le narrateur. Trente ans plus tard, son voeu est exaucé : Tahar Ben Jelloun s'empare de ce témoignage pour en tirer un roman et faire la lumière sur les atrocités inavouables du régime marocain.

 Le portail Bizot, François


François Bizot, membre de l'Ecole française d'Extrème-Orient, est fait prisonnier au Cambodge par les Khmers rouges, en 1971. Enchaîné, il passe trois mois dans un camp de maquisards. Chaque jour, il est interrogé par l'un des plus grands bourreaux du vingtième siècle, futur responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts, aujourd'hui jugé pour crimes contre l'humanité : Douch. Au moment de la chute de Phnom Penh, en 1975, François Bizot est désigné par les Khmers rouges comme l'interprète du Comité de sécurité militaire de la ville chargé des étrangers auprès des autorités françaises. Il est le témoin privilégié d'une des grandes tragédies dont certains intellectuels français ont été les complices. Pour la première fois, François Bizot raconte sa détention. Grâce à une écriture splendide et à un retour tragique sur son passé, l'auteur nous fait pénétrer au cœur du pays khmer, tout en nous dévoilant les terribles contradictions - qui - dans les forêts du Cambodge comme ailleurs - habitent l'homme depuis toujours.

Personne ne m'aurait cru, alors je me suis tu Braun,Sam


Il aura fallu quarante ans à Sam Braun pour témoigner. Jusqu'à ce jour où il décide de rompre le silence et entreprend un travail de mémoire.
L'auteur a tiré une sagesse peu commune de son incarcération à Buna-Monowitz, un des nombreux camps du complexe concentrationnaire d'Auschwitz.
C'est ce récit d'une densité extraordinaire qu'a recueilli Stéphane Guinoiseau qui raconte avec précision et sincérité l'expérience des camps et le difficile retour à la parole, retenant le flot sensible de l'émotion pour mieux nous parler d'humanisme.


 Enfants de dictateurs Brisard, Jean-Christophe & Quetel, Claude


Acteurs involontaires d'un scénario dont ils n'étaient pas maîtres, certains ont dû offrir leur innocence à un régime qui voyait en eux une continuité dynastique. D'autres, au contraire, ne furent pas mieux traités que le reste de la population : mis en avant pour servir une propagande dogmatique ou dissimulés, exilés, niés pour ne pas faire d'ombre à un père inaccessible. Cet ouvrage collectif vous propose ainsi de pénétrer dans l'intimité de ces " enfants de ", découvrir et expliquer le contexte de leur enfance, leur rapport au père et au combat pour le pouvoir. Une fois adulte, comment ces enfants ont-ils vécu leur filiation ? Ont-ils prolongé l'action paternelle ou au contraire s'en sont-ils vivement détournés ? Si certains de ces enfants assument et même revendiquent l'héritage paternel, pour d'autres, c'est un poids trop considérable. Ils s'appellent Carmen, Svetlana, Li Na, Alina, Aleksandar... Fils et filles de Staline, Mussolini, Franco, Mao, Ceausescu, Castro, Duvalier, le Chah d'Iran, Kim Il-sung, Bokassa, Mobutu, Pinochet, Hussein, Kadhafi, Moubarak, Loukachenko et el-Assad, c'est leur histoire qui va vous être contée ici avec passion par des historiens et journalistes spécialisés.

Anna Politkovskaïa : "Non à la peur"  Conil, Dominique


Assassinée en 2006 devant son domicile, Anna Politkovskaïa lutta toute sa vie pour la défense des droits de l'homme. Malgré les nombreuses menaces de mort et tentatives d'agression, cette journaliste refusa le silence et s'illustra notamment dans son combat en faveur des victimes de guerre en Tchétchénie. Ses prises de positions contre le régime du président Vladimir Poutine et la reconnaissance internationale de son travail en ont fait le symbole d'un journalisme militant et indépendant.



Le journal de Zlata Filipovic, Zlata



1991. Zlata a onze ans lorsque la guerre éclate à Sarajevo. Du jour au lendemain, l'insouciance de la jeunesse laisse place à l'indignation. Les jeux, l'école et les rires ont disparu devant les tirs incessants, la mort des proches, les nuits d'angoisse dans les caves. Pour dire sa colère, il ne reste à Zlata que son journal, tendrement surnommé Mimmy. " L'horreur a remplacé le temps qui passe ", écrit-elle avec une lucidité poignante. Un texte exceptionnel qui nous fait partager le quotidien d'une enfant de la guerre.

Le Journal d'Anne Frank Frank, Anne



Anne Frank est une jeune fille juive qui pendant la Seconde Guerre mondiale a dû entrer dans la clandestinité afin d'échapper aux nazis. Peu avant d'entrer dans la clandestinité, Anne reçoit pour son anniversaire un cahier dans lequel elle tiendra son journal. Elle se met aussitôt à écrire, elle parle non seulement des événements qui se déroulent dans l'Annexe mais aussi beaucoup d'elle-même.

 La Traversée de la nuit Gaulle Anthonioz, Geneviève de


Geneviève de Gaulle Anthonioz, déportée à Ravensbrück, écrit, plus de cinquante ans après, le récit des mois passés au secret, dans le cachot du camp, exclue parmi les exclues. Pourquoi écrire aujourd'hui seulement ? Cette traversée de la nuit est-elle à l'origine des choix de sa vie future, cette attention portée à ceux qui sont victimes d'exclusion ? A ces questions l'auteur ne répond pas. C'est la simplicité même du récit et la stupéfiante fraîcheur d'une mémoire inguérissable qui témoignent. De cette expérience intérieure nul ne peut sortir indemne.

 Un long silence Gilmore, Mikal



Gary Gilmore est l’un des condamnés à mort les plus célèbres des Etats-Unis. Après avoir passé une partie de sa vie derrière les barreaux pour vols à main armée, il fut accusé de meurtre en juillet 1976, au moment même où la Cour Suprême, dix ans après la dernière exécution, venait d’autoriser à nouveau la peine capitale. En réclamant lui-même sa mise à mort, plutôt qu’une peine de prison à perpétuité Gilmore enflamma le débat dans tout le pays. Il sera finalement exécuté le 17 janvier 1977 au matin. Quelques années plus tard, Norman Mailer lui consacrera un de ses chefs d’oeuvre, Le Chant du bourreau. Le frère cadet de Gary, Mikal Gilmore, rédacteur en chef au Rolling Stone magazine, aura tenté pendant des années de mettre cette histoire tragique de côté. En vain. Avant qu’elle ne dévaste complètement son existence, comme elle a dévasté les siens, il s’est décidé à la mettre par écrit, pour essayer de mieux comprendre son héritage, dénouer les liens du sang et échapper à la malédiction familiale. Poussé par l’urgence et un instinct de survie impérieux, il s’est ainsi lancé dans une véritable enquête, à la fois affective, douloureuse, sans concessions, sur sa propre famille, sur son enfance, sur ses origines, entreprenant ainsi un sombre voyage, au terme duquel il a découvert un terrible secret. Avec une force d’émotion rare, il nous donne un document passionnant, à la fois cru, intime et puissant, sur les traumatismes et la résilience, qui n’est pas sans évoquer De sang-froid de Truman Capote dans sa description de l’Enfer Américain. Un document
humain, trop humain, qui en aucun cas ne laissera le lecteur intact.

Même les bourreaux ont une âme  Girtanner, Maïti


En 1996, Maïti Girtanner témoigne sur le plateau de l'émission "La Marche du siècle", dix ans plus tard elle écrit ce livre pour parler de son parcours et du pardon. Née en Suisse, vivant en France durant l'occupation, elle est entrée en résistance par hasard. Torturée par la Gestapo, elle se retrouve face à son bourreau quarante ans plus tard.

"Je suis à Paris, je voudrais vous voir. " L'homme parlait en allemand. Je reconnus sa voix aussitôt. Nous étions en 1984 et je l'avais pourtant entendue pour la dernière fois quarante ans plus tôt, en février 1944. Mais il n'y avait aucun doute, c'était lui : Léo, un médecin allemand de la Gestapo qui m'avait retenue enfermée durant plusieurs mois, pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses traitements sévères m'avaient presque laissée pour morte, enfermant mon corps dans une résille de douleur dont, aujourd'hui encore, je reste prisonnière. Léo à Paris. Mon bourreau à ma porte. Que me voulait-il ? Le choc de sa voix réveilla en une fraction de seconde un passé dont je pensais avoir tourné la page. J'eus l'impression que la maison s'écroulait sur ma tête. Je me revis jeune fille de dix-huit ans poussée par les circonstances à entrer en Résistance."



Journal d'Hiroshima (6 août-30 septembre 1945) Michihiko Hachiya

 

"6 août 1945. Il était tôt. La matinée était calme, chaude et belle. [...] Soudain, un puissant éclair de lumière me fit tressaillir, puis un second."

  Ainsi commence le journal du docteur Michihiko Hachiya. Ayant survécu à la déflagration de la première bombe atomique de l'histoire, il se rend immédiatement à l'hôpital, dont il est le directeur. Il découvre une ville dévastée, jonchée de cadavres, d'hommes et de femmes brûlés au dernier degré agonisant lentement au milieu des décombres et observe l'apparition de ces étranges symptômes que personne ne reconnaît, ce mal inconnu qui annonce toujours une fin certaine et douloureuse. Dans une langue à la fois épurée et précise qui, malgré l'horreur, ne perd rien de son élégance et de sa pudeur, il raconte, jour après jour, les deux mois qui suivirent la catastrophe. Témoignage historique incomparable, le Journal d'Hiroshima propose une plongée inédite dans l'enfer que fut cette ville martyre.

 Le journal de Polina Jerebtsova dédié aux dirigeants de la Russie d'aujourd'hui Jerebtsova, Polina


1999, début de la seconde guerre russo-tchétchène. Polina Jerebtosva a quatorze ans, l'âge d'Anne Frank, lorsqu'elle écrit les premières lignes de son journal. Cernée par la peur, la faim et les éclats d'obus qui lui criblent la jambe, l'adolescente réussit pourtant à grandir et à sauver ces instants de joie où la vie triomphe. Un témoignage magistral du quotidien sous les bombes de Grozny. 

Marie Durand : "Non à l'intolérance religieuse" Lacamp, Ysabelle


En 1685, la révocation de l'édit de Nantes interdit le protestantisme en France.
Marie Durand est emprisonnée parmi d'autres femmes huguenotes dans la Tour de Constance pour avoir refusé d'abjurer sa foi. Marie est un modèle pour ces nombreuses captives, Jeanne la bossue, Isabeau la folle, enfermées depuis parfois plusieurs dizaines d'années. Toutes s'inspirent de sa foi inébranlable. On les appelle « les opiniâtres ». Les conditions terribles de leur emprisonnement, le froid, la faim, l'air raréfié, n'empêchent pas Marie de tenir tête. Le souvenir d'une jeunesse habituée au danger, à pratiquer son culte en secret, d'une famille décimée, réduite à sa seule nièce, la jeune Anne, seront les moteurs qui lui permettront d'écrire, de protester, de prier et de proclamer sa liberté de culte, pendant ses trente-huit années de captivité.

 Good Morning, Mr Mandela La Grange, Zelda

 

Née en Afrique du Sud dans une famille d’Afrikaners, Zelda la Grange a soutenu l'apartheid. Quelques années après la fin de la ségrégation, elle est embauchée comme dactylo auprès du « premier président noir d’Afrique du Sud ». Elle a 23 ans et est bien décidée à se faire la plus discrète possible, elle, dont l’entourage considère Nelson Mandela comme un terroriste. Une rencontre fortuite avec le président va bouleverser sa vie. Très vite, il fait d’elle son assistante personnelle et Zelda apprend à respecter cet homme ; ses idées préconçues s’écroulent au fil des voyages et des rencontres dans lesquels elle est entraînée. Pendant une vingtaine d’années, elle va consacrer tout son temps au président. Dans ce livre, Zelda la Grange rassemble souvenirs et anecdotes, et raconte l’incroyable revirement de son histoire. Un message de tolérance.

 Si c'est un homme Primo Levi


Ce livre est sans conteste l'un des témoignages les plus bouleversants sur l'expérience indicible des camps d'extermination. Primo Levi y décrit la folie meurtrière du nazisme qui culmine dans la négation de l'appartenance des juifs à l'humanité. Le passage où l'auteur décrit le regard de ce dignitaire nazi qui lui parle sans le voir, comme s'il était transparent et n'existait pas en tant qu'homme, figure parmi les pages qui font le mieux comprendre que l'holocauste a d'abord été une négation de l'humain en l'autre.Si rien ne prédisposait l'ingénieur chimiste qu'était Primo Levi à écrire, son témoignage est pourtant devenu un livre qu'il importe à chaque membre de l'espèce humaine d'avoir lu pour que la nuit et le brouillard de l'oubli ne recouvrent pas à tout jamais le souvenir de l'innommable, pour que jamais plus la question de savoir "si c'est un homme" ne se pose. De ce devoir de mémoire, l'auteur s'est acquitté avant de mettre fin à ses jours, tant il semble difficile de vivre hanté par les fantômes de ces corps martyrisés et de ces voix étouffées.

 Gisèle Halimi : "Non au viol" Magana, Jessie

 

La jeune Sarah rêve d'être avocate. Elle rencontre Gisèle Halimi et découvre ses luttes pour les droits des femmes : sa défense, en 1972, lors du procès dit "de Bobigny", de Marie-Claire, une jeune fille qui s'était fait avorter à la suite d'un viol ; mais aussi son combat, en 1978, à Aix-en-Provence, pour que les violeurs de deux jeunes campeuses soient reconnus coupables. Ce procès, devenu le procès du viol, a permis, en 1980, que ce crime soit clairement défini dans le Code pénal. Mais les mentalités, elles, n'ont pas changé. Et Sarah porte en elle un lourd secret, que Gisèle va l'aider à exhumer.
À travers cette histoire, Jessie Magana évoque le parcours et les luttes de Gisèle Halimi, qui restent plus que jamais d'actualité : aujourd'hui encore, on estime que 75 000 femmes sont violées chaque année en France. Clémentine Autain, militante féministe, a repris le flambeau récemment en signant et diffusant le manifeste des 313 : "Je déclare avoir été violée".? Car 98 % des viols restent impunis et 80 % des victimes ne portent pas plainte, les violeurs étant souvent des proches, mari, père, frère. Ce combat est loin d'être terminé.

 

 Un long chemin vers la liberté Mandela, Nelson

 

Commencés en 1974 au pénitencier de Robben Island, ces souvenirs furent achevés par Nelson Mandela après sa libération, en 1990, à l'issue de vingt-sept années de détention.
Rarement une destinée individuelle se sera aussi étroitement confondue avec le combat d'un peuple et le devenir d'une nation. Né et élevé à la campagne, dans la famille royale des Thembus, Nelson Mandela gagne Johannesburg où il va ouvrir le premier cabinet d'avocats noirs et devenir un des leaders de l'ANC. Dès lors, à travers la clandestinité, la lutte armée, la prison, sa vie se confond plus que jamais avec son combat pour la liberté, lui conférant peu à peu une dimension mythique, faisant de lui l'homme clef pour sortir son pays de l'impasse où l'ont enfermé quarante ans d'apartheid.
Document majeur sur un des grands bouleversements de la fin du xxe siècle, ce livre est aussi le témoignage d'un combat exemplaire pour la dignité humaine.

 Je vous écris de Téhéran Minoui, Delphine


Sous la forme d’une lettre posthume à son grand-père, entremêlée de récits plus proches du reportage, Delphine Minoui raconte ses années iraniennes, de 1997 à 2009. Au fil de cette missive où passé et présent s’entrechoquent, la journaliste franco-iranienne porte un regard neuf et subtil sur son pays d’origine, à la fois rêvé et redouté, tiraillé entre ouverture et repli sur lui-même. Avec elle, on s’infiltre dans les soirées interdites de Téhéran, on pénètre dans l’intimité des mollahs et des miliciens bassidjis, on plonge dans le labyrinthe des services de sécurité, on suit les espoirs et les déceptions du peuple, aux côtés de sa grand-mère Mamani, son amie Niloufar ou la jeune étudiante Sepideh. La société iranienne dans laquelle se fond l’histoire personnelle de la reporter n’a jamais été décrite avec tant de beauté et d’émotion.



Sophie Scholl : "Non à la lacheté" Mourlevat, Jean-Claude


En 1942, un groupe d'étudiants allemands fonde un groupe de résistance au nazisme qu'ils appelleront "La rose blanche". Sophie Scholl et son frère Hans en sont des animateurs actifs et courageux. Ils seront tous les deux arrêtés et exécutés après avoir lancé des tracts de protestation dans la cour de l'Université de Munich. Aujourd'hui en Allemagne, de nombreuses écoles et rues portent le nom de Sophie Scholl.

 

Hubert Beuve-Méry :"Non à la désinformation" Ploquin, Frédéric


Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, en 1945, Hubert Beuve-Méry fonde le journal Le Monde. Plusieurs dizaines d'années plus tard, un jeune journaliste décide de proposer à son journal le portrait de cet homme, qui a marqué l'histoire du journalisme, et part à la rencontre des personnes - Julien le Savoyard, le Père Janvier, l'inspecteur Charles Hennet...- qui ont croisé sa route et parfois influé sur son destin. Il découvre ainsi celui qui défendit une certaine vision du journalisme, loin des paillettes, des cocktails et de l'appât du gain. Être journaliste, pour Hubert Beuve-Méry qui ne s'est jamais départi de sa rigueur et de son exigence, c'était fournir une information juste et vérifiée plus d'une fois, une information qui ne sert personne d'autre que la vérité, une information qui n'a besoin d'aucune image pour parler.

 Victor Hugo : "Non à la peine de mort " Szac, Murielle


Depuis l’enfance, Victor Hugo est hanté par les exécutions publiques ; la peine capitale le révolte. Pour lui, aucun homme n’a le droit ni le pouvoir de suspendre la vie d’un autre homme, quel que soit le crime commis. Depuis l’écriture du Dernier Jour d’un condamné jusqu’au combat mené de Jersey pour sauver la tête de l’assassin Tapner, c’est tout le combat du plus célèbre des abolitionnistes que l’on retrouve ici. 

 

FAITS DE SOCIETE

Le quai de Ouistreham  Aubenas, Florence


En 2009, Florence Aubenas part pour Caen et s'inscrit au chômage, avec un bac pour tout bagage et sans révéler qu'elle est journaliste.À Pôle Emploi, on lui propose de saisir sa chance : devenir agent de propreté dans des entreprises. Le Quai de Ouistreham est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité. Un monde où on ne trouve plus d'emploi, mais des «heures».
" La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail. J'ai loué une chambre meublée. Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent : j'avais trop à faire là-bas. J'ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009. J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet hiver écrire ce livre. ", Florence Aubenas.

 La Barbe Omar Benlaala

 

Omar retrace dans ce livre un itinéraire précurseur, le sien : comment, jeune Français d’origine algérienne, il est devenu, au milieu des années 1990, l’un des premiers « barbus ». Il raconte les étapes successives de sa quête d’identité : décrochage scolaire, apprentissage accéléré de l’islam dans les mosquées de la région parisienne, voyages initiatiques à travers le monde, puis défonce sur les pistes de danse. Au terme de ces expériences, il trouve finalement son équilibre dans une pratique spirituelle apaisée. Il y a dix ans, alors qu’un nombre croissant de jeunes font le choix de l’islamisme, Omar coupe sa barbe et redevient invisible. Commence alors pour lui une nouvelle quête, ne visant plus ni l’absolu ni la distinction, celle du calme intérieur. Le parcours singulier d’Omar aide à comprendre celui d’autres jeunes qui, aujourd’hui, se cherchent dans la religion.

"N’ayant jamais mis les pieds dans une mosquée, je ne savais pas ce que j’allais y trouver. Mais parfaitement ce que je fuyais."

Kotchok. Sur la route avec les migrants Billet, Claire & Jobard, Olivier


Kotchok est le récit exceptionnel de cinq jeunes Afghans sur le chemin de l'exil, de Kaboul à Paris. Douze mille kilomètres parcourus, six frontières passées clandestinement.
Claire Billet et Olivier Jobard ont intégré un groupe de migrants clandestins d'Afghanistan pour partager leur voyage jusqu'en France. De ce périple est né ce livre unique qui documente pour la première fois la route des migrants dans son intégralité, dans son quotidien nu. Les cinq amis sacrifient tout dans l'espoir d'une vie meilleure, et voient leurs rêves confrontés à la réalité.
Trop souvent décrits par des nombres, les migrants sont devenus une masse désincarnée dans l'inconscient collectif. Ils sont photographiés avec les caméras de la police comme des bandits sans foi ni loi. On les perçoit comme des hordes de zombies envahissant Calais ou Melilla. On nous les montre entassés comme du bétail sur les esquifs de Lampedusa.
Ici, rien de tel. C'est par les yeux de Luqman, Fawad, Khyber, Jawid et Rohani que nous regardons la route, que nous découvrons pour la première fois la mer, les filles en minijupe, les gratte-ciel, la télé devenue réalité... À ces moments forts se mêlent des haltes insupportables : c'est la dualité de la migration clandestine. Elle oscille invariablement entre urgence et ennui, extase et déprime, héros et zéro.

Pour l'amour d'un guerrier  Brault, Brigitte


Brigitte Brault est l'une des dernières journalistes qui a vu le commandant Massoud vivant, l'une des rares femmes à parcourir caméra au poing les terres intactes de l'Afghanistan. Mais justement, il ne s'agit pas ici de l'un des nombreux témoignages sur le péril taliban ou le droit des femmes. Pendant la réalisation de son film 'Regards d'Afghanes' qui l'entraîne à Jalalabad, Brigitte met ses jeunes recrues sous la protection d'un chef de tribu pashtoune. Pudique et mystérieux, Shazada, ce guerrier âgé de trente-cinq ans, marié et père de sept enfants, est aussitôt fasciné par cette grande blonde. Et réciproquement. Faut-il renoncer ou au contraire braver les interdits qui pèsent comme un couvercle sur une société codifiée ? Accepter d'aller vivre dans une forteresse de pisé et devenir la seconde épouse ?

Comment j'ai sauvé la planète : l'écologie appliquée à la vie quotidienne Sophie Caillat

 

Comme moi, vous redoutez les conséquences du réchauffement climatique tout en rêvant de sauter d'un avion à l'autre ? Vous défendez de nobles idéaux mais votre vie ressemble plutôt à Sex and the City ? En clair, vous aimeriez sauver la planète sans changer vos habitudes ? Pour résoudre ces contradictions, j'ai expérimenté tous les possibles. J'ai adopté des vers mangeurs de déchets, passé mes soirées dans des Disco Soupes, chassé le gaspi électrique, participé à la vélorution... J'en ai évalué le rapport plaisir-efficacité-économies pour vous éviter les pièges du marketing vert. L'écologie appliquée au quotidien ne doit pas être une punition. Entre grandes joies et petits moments de solitude, ce récit se veut un guide pour une vie plus zen.

Fleur du désert. Du désert de Somalie à l'univers des tops models Dirie, Waris & Miller, Cathleen


Waris, excisée selon la tradition, n'a que treize ans lorsqu'elle décide de s'enfuir, de quitter ses parents afin d'échapper à un mariage forcé. Après une dangereuse cavale dans le désert somalien, elle rejoint Mogadiscio, puis Londres où elle devient domestique. C'est alors qu'elle est remarquée par un photographe de mode et que va démarrer sa prodigieuse carrière de mannequin.
Avec émotion et sincérité, Waris Dirie raconte les détails de son étonnante histoire, évoquant sans détour les difficultés rencontrées tout au long de cette aventure.
Fleur du désert est la troublante confession d'une femme hors du commun.

Dans la peau d'un migrant : de Peshawar à Calais, enquête sur le "cinquième monde"  Frayer-Laleix, Arthur


L’immigration clandestine est un iceberg dont nous ne voyons que la partie émergée. Arthur Frayer a plongé sous la surface pour explorer cette mondialisation qui n’apparaît sur aucun de nos radars économiques. Comme pour sa précédente enquête, Dans la peau d’un maton, il a opté pour une méthode simple : se grimer en clandestin pour approcher les passeurs, les logeurs, les intermédiaires du trafic d’êtres humains, puis redevenir journaliste pour interroger policiers, magistrats, avocats, et vivre parmi les migrants.
Son enquête l’a mené du Pakistan à la Turquie, des Balkans à l’Angleterre, dans les pays scandinaves… Il a voyagé dans le coffre de policiers bulgares, négocié avec des passeurs pachtounes, rencontré un trafiquant pakistanais qui faisait demi-tarif pour les enfants, arpenté les trottoirs d’Istanbul avec des travailleurs afghans, écumé les rues de Calais où les passeurs égyptiens ont éclipsé les Kurdes…
Il met au jour un univers qui n’appartient ni aux pays du Nord, ni à ceux du Sud. Un « cinquième monde » comme il existe un tiers-monde. Un monde qui nous reste invisible mais qui, par les conséquences économiques, sociales et politiques de son existence, concerne de très près chacun d'entre nous.


 Vladivostok. Neiges et moussons Gras, Cédric


Lorsque Cédric Gras, irrésistiblement attiré par les confins du monde, descend du Transsibérien fantasmé par tant de voyageurs, en réalité sept jours dans l’inconfort depuis Moscou, bercé par des paysages uniformes de bouleaux, et découvre Vladivostok, il est déçu de ne pas trouver la ville imaginée. « Vladivostok, c’est un marais à l’eau salée et à l’air vicié. On a beau être dans le plus grand pays du monde, on n’en reste pas moins prisonnier de cette péninsule à la pointe difforme ». Cette désillusion initiale ainsi que la délicate prise de fonctions de ce jeune universitaire et diplomate ne compromettent pas l’élan qui guide son exploration patiente de la ville et la découverte de ses habitants. La fascination grandit, saison après saison. Celles-ci scandent les temps forts du récit : le festival de cinéma en été, sorte de festival de Cannes de seconde zone, l’arrivée brutale de l’hiver, le 1er de l’an arrosé de vodka, la fonte des glaces et la mousson. Cédric Gras a à coeur de comprendre la région et, avec finesse et vivacité, il donne à voir sa géographie, les rêves de sa population, notamment étudiante, et ses relations avec le reste du monde : Moscou le pôle d’attraction, la Chine voisine et redoutée, la Corée du Nord insondable, le Japon des affaires, mais aussi l’« Eldorado » américain que beaucoup aimeraient rejoindre.

 Dans la rue du bonheur, perdue Hausfater, Rachel


Rachel Hausfater nous invite à un long poème sur la nostalgie de l’enfance révolue, temps du bonheur où tout était simple, mais aussi et en même temps sur l’envie de grandir et le sentiment que l’avenir ne peut être que radieux. Entre ces deux pôles contradictoires, Rachel supporte, subit au présent le tunnel noir de l’adolescence.
Le livre est organisé en courts chapitres à la thématique forte : « la nuit », « mon corps », la mère (« elle »), le père (« lui »), « dehors »… qui donnent lieu à chaque fois à une comparaison enfance/adolescence rendue visible par des encres de couleurs différentes. Les mots mis sur cette période difficile sont sincères, extrêmement justes. Ils touchent dans le vif, et rassurent aussi. Une écriture pas forcément facile pour un thème commun de la littérature de jeunesse, qui renouvelle brillamment l’approche de l’adolescence et a un impact fort.

 Deux petits pas sur le sable mouillé Julliand, Anne-Dauphine


Tout commence sur une plage, quand Anne - Dauphine remarque que sa fille marche d'un pas hésitant. Après une série d'examens, les médecins découvrent que Thaïs est atteinte d'une maladie génétique orpheline. Elle vient de fêter ses deux ans et il ne lui reste que quelques mois à vivre. L'auteur lui fait alors une promesse : " Tu vas avoir une belle vie. Pas une vie comme les autres, mais une vie dont tu pourras être fière. Et où tu ne manqueras jamais d'amour. " Ce livre raconte l'histoire de cette promesse et la beauté de cet amour. Tout ce qu'un couple, une famille, des amis, une nounou sont capables de mobiliser et de donner. Il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu'on ne peut pas ajouter de jours à la vie.

 Une journée particulière Julliand, Anne-Dauphine


Le 29 février est une date qui n'existe que tous les quatre ans. C'est aussi le jour de naissance de Thaïs - la petite princesse d'Anne-Dauphine Julliand -, atteinte d'une maladie génétique orpheline. Thaïs a vécu trois ans trois quarts. Elle a eu une courte vie, mais une belle vie.
Le jour où le 29 février réapparaît sur le calendrier, Anne-Dauphine s'offre une parenthèse, sans travail ni obligations. Elle veut vivre pleinement cette journée particulière: Thaïs aurait eu huit ans ! Le passé se mêle au présent. Chaque geste, chaque parole prend une couleur unique, évoque un souvenir enfoui, suscite le rire ou les larmes.

Anne-Dauphine Julliand aime à penser qu'il est possible de gravir des montagnes en talons hauts. Elle a le talent de croquer les émotions de tous les jours. Elle nous raconte sa vie, Loïc, ses fils Gaspard et Arthur, mais aussi Azylis, son autre princesse, malade elle aussi.
C'est une leçon de bonheur et une merveilleuse histoire d'amour, qui se lit d'un souffle, le coeur au bord des larmes.


 Le cri de la mouette Laborit, Emmanuelle


Emmanuelle n'a jamais connu que le silence. Le monde, autour d'elle, n'était qu'une étrange représentation de mimiques, de bruits et de gestes mystérieux. Alors, pour s'évader de cette prison, pour clamer son existence, elle s'est mise à crier. Des cris d'oiseau de mer, disaient ses parents. C'est ainsi qu'elle est devenue la mouette. Mais, à sept ans, Emmanuelle découvre le langage des signes. Le monde intelligible s'ouvre enfin et elle devient une petite fille rieuse et "bavarde". Aux désarrois de l'adolescence qui vont suivre, s'ajoute la révolte devant l'ostracisme social dont sont frappés les sourds. Mais très vite la réaction, la lutte et la victoire finale sur elle-même : son triomphe au théâtre dans "Les enfants du silence", son combat pour faire connaître les droits de trois millions de sourds.

Putain d'usine suivi de Après la catastrophe et Plan social Levaray, Jean-Pierre


"Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons – et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, qu’elle baisse ses coûts fixes. Arrêter, quoi. Qu’il n’y ait plus ce travail, qu’on soit libres. Libres, mais avec d’autres soucis.Personne ne parle de ce malaise qui touche les ouvriers qui ont dépassé la quarantaine et qui ne sont plus motivés par un travail trop longtemps subi. Qu’il a fallu garder parce qu’il y avait la crise, le chômage. Une garantie pour pouvoir continuer de consommer à défaut de vivre.On a remplacé l’équipe d’après-midi, bienheureuse de quitter l’atelier. C’est notre tour, maintenant, pour huit heures. On est installés, dans le réfectoire, autour des tasses de café. Les cuillères tournent mollement, on a tous le même état d’esprit et aussi, déjà, la fatigue devant cette nuit qui va être longue. »
Ouvrier dans l’agglomération rouennaise, Jean-Pierre Levaray ne fait pas secret de son travail d’auteur cherchant à s’évader du monde qu’il décrit : celui de l’exploitation quotidienne du travail posté dans une usine de produits chimiques. Cette réalité qui forge la lutte des classes et la reproduit sans cesse."


 Grand patron, fils d'ouvrier Jules Naudet

 

 

Fils d’ouvrier, Franck dirige la filiale française d’un des principaux groupes pétroliers internationaux. Grâce à son talent et à une forme de hasard heureux, il a échappé aux déterminismes de son milieu : il est devenu un très grand patron. Dans cette ascension sociale fulgurante, il est resté étranger à la honte des origines. Franck n’a pas non plus adopté les codes du monde auquel il appartient désormais. Son itinéraire offre un autre modèle : celui de la survalorisation des origines populaires comme arme de pouvoir. Charismatique et meneur d’hommes, il peut aussi être un patron d’une extrême dureté.

Franck a laissé le sociologue pénétrer dans son univers de travail et son intimité, mais n’a pas souhaité que son nom soit imprimé.

Made in Vietnam  Philipps, Carolin


Lan, 14 ans, travaille dans une fabrique de baskets pour assurer la survie de sa famille. Elle vit en permanence à la limite de ses forces. Un jour, elle fait la connaissance de Taï Lê, l’héritier de l’entreprise, qui l'invite à une fête avec ses amis. Cette nuit-là, Lan ne dort que deux heures ! Or, les conditions de travail ne cessent de se dégrader : un nouveau surveillant a imaginé de punir les ouvriers paresseux en leur mettant une vipère autour du cou ! Lan, dont la famille lui a appris à chasser les serpents, entre en résistance : elle capture la vipère, et sort de l’atelier. Elle tombe alors sur le directeur de la fabrique, M. Lê, qui la somme d’aller rapporter l’animal au grand-père Lê, grand amateur de serpents. C’est le début d’une amitié. Le grand-père Lê demande que Lan soit affectée à son service. La fillette revit, mais elle est considérée comme une traîtresse par ses collègues. Le jour où une grande firme allemande annonce une inspection qui pourrait déboucher sur l'attribution d'un label, les employés, Lan en tête, décident de faire éclater la vérité. Elle « emprunte » un magnétophone de façon à ce que les ouvriers puissent enregistrer leurs doléances, et dispose des serpents dans les boîtes à chaussures destinées aux Allemands… Le grand-père sauve la situation : il obtient des Allemands que le label soit accordé à son fils, en échange de quoi celui-ci assouplira les conditions de travail de ses employés…


 Captive Rojas, Clara


Colombie, février 2002 : Ingrid Betancourt et Clara Rojas, sa directrice de campagne, sont enlevées par les Farc. Elles ne seront libérées qu'en 2008, à quelques mois d'écart. Que s'est-il passé pendant ces six années ? Pour la première fois, Clara Rojas raconte cette terrifiante expérience. Le choc de l'enlèvement, la vie dans la jungle - la pluie, le froid, l'obscurité, les insectes, les serpents... - le dénuement total, l'isolement, le risque de mourir à chaque instant, les traitements inhumains, les tensions au sein du camp, ses tentatives d'évasion. Son amitié avec Ingrid, qui n'a pas résisté à une telle épreuve. Et puis son angoisse, sa peur, sa solitude quand elle a découvert qu'elle attendait un enfant. Emmanuel naîtra dans des conditions effroyables. Et que dire de son immense douleur lorsque, huit mois plus tard, les Farc le lui enlèvent ? Son combat durera trois ans pour le retrouver. Dans ce livre, Clara Rojas nous fait partager son histoire, son courage et sa foi. Pour Emmanuel et pour pouvoir pardonner, elle raconte sa vérité.

Ils nous traitaient comme des bêtes  Mercier, Célia & Sara


Évadée de l’enfer de Daech, Sara a le courage de raconter. Août 2014, Sara, 27 ans, prépare son mariage dans son village du Sinjar en Irak. Une nuit, les hommes de Daech, cagoulés et surarmés, déferlent sur les terres des yézidis, une minorité religieuse paisible qu’ils considèrent comme des adorateurs du diable. Après avoir exécuté tous les hommes du village, ils enlèvent les femmes et les enfants, leur butin de guerre. Puis les jeunes filles sont violemment arrachées à leurs mères. Elles seront vendues comme esclaves sexuelles aux guerriers de l’organisation de l’État islamique. En quelques heures, Sara va perdre son père et trois de ses frères. Avec ses soeurs, elle sera enfermée dans de nombreux lieux de détention, où les soldats de Daech viennent choisir des femmes pour les violer. Prisonnière durant de longues semaines, Sara parviendra à s’évader au cours d’un périple sidérant et à se réfugier dans un village du Kurdistan. Aujourd’hui sans nouvelles des douze membres de sa famille enlevés par le Califat, elle survit, hantée par les cauchemars. Ce témoignage bouleversant, renforcé par le récit d’autres victimes yézidies, dénonce l’effarante barbarie des soldats de l’organisation de l’État islamique.

La Fabrique du monstre

10 ans d’immersion dans les quartiers nord de Marseille, la zone la plus pauvre d’Europe

Philippe Pujol

 

Sous son ciel bleu, Marseille est un vrai jeu de domino. Noir. Blanc.

L’économie de survie pousse le marché noir.
Qui alimente les trafics d’armes et de drogue.
Qui nourrissent la corruption immobilière.
Qui vit du clientélisme électoral.
Qui fabrique les petits malfrats, des minots de vingt ans, qui vont s’entretuer ensuite...

Au bout du compte, ces facteurs ouvrent un boulevard au Front National.

Depuis dix ans, Philippe Pujol, prix Albert-Londres 2014, plonge chaque jour dans un entrelacs d’HLM immondes, de crimes répétitifs, de drogues trafiquées, de règlements de comptes, de favoritisme et surtout d’humanité piétinée. Personne ne peut sortir de ces zones, dont les enfants ne connaissent même pas la mer. Personne ne veut y entrer. D’une délinquance à l’autre, à chaque nouvelle strate de populations immigrées, cette situation fabrique un monstre.

Authentique héritier d’un Albert Londres plongé dans l’enfer du bagne de Cayenne, Philippe Pujol porte la plume loin dans cette plaie-là.

 

 Oublie les mille et une nuits Varvello, Marco


Une jeune lycéenne échappe de justesse à un mariage forcé.
Salima, une lycéenne de dix-sept ans, habite à Londres, où elle est née.
D’origine pakistanaise, elle a trouvé un bon équilibre entre les principes plutôt stricts d’une famille musulmane traditionnelle, qu’elle respecte, et sa vie de jeune Anglaise qui se pose des questions sur son avenir.
Quand son père annonce qu’ils vont partir au Pakistan voir son grand-père malade, Salima est heureuse, car elle a gardé de très bons souvenirs de sa précédente visite.
Mais, dès son arrivée, elle déchante. Ses parents comptent la marier contre sa volonté, dans un mois, à Rachid… Incrédule, elle résiste, mais son père réagit avec une violence inhabituelle, la bat, et sa mère reste impuissante.
Salima feint la soumission puis réussit à fuir, avec Shazia, sa petite soeur, et à obtenir la protection du Consulat anglais.

Les deux filles seront rapatriées in extremis en Angleterre et placées dans un foyer d’accueil.
Contacté par les services sociaux, leur père refusera définitivement de revoir ses filles, tant son déshonneur est grand : « Pour moi, elles sont mortes », mais Salima reprendra contact avec sa mère, à l’insu du reste de sa famille.



 Moi, Malala : je lutte pour l'éducation et je résiste aux talibans Yousafzaï, Malala & Lamb, Christina


Lorsque les talibans ont pris le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, une toute jeune fille a élevé la voix. Refusant l’ignorance à laquelle la condamnait le fanatisme, Malala Yousafzai résolut de se battre pour continuer d’aller à l’école. Son courage faillit lui coûter la vie.
Le 9 octobre 2012, alors qu’elle n’avait que quinze ans, elle fut grièvement blessée par un taliban dans un car scolaire. Cet attentat censé la faire taire n’a que renforcé sa conviction dans son combat, entamé dans sa vallée natale pour la conduire jusque dans l’enceinte des Nations unies. À seize ans à peine, Malala Yousafzai est la nouvelle incarnation mondiale de la protestation pacifique et la plus jeune candidate de l’histoire au prix Nobel de la paix.

Moi, Malala est le récit bouleversant d’une famille exilée à cause du terrorisme ; d’un père qui envers et contre tout a fondé des écoles ; de parents courageux qui, dans une société où les garçons sont rois, ont manifesté un amour immense à leur fille et l’ont encouragée à s’instruire, à écrire, à dénoncer l’insoutenable et à exiger, pour toutes et tous, l’accès au savoir.

 

Elle a reçu le PRIX NOBEL DE LA PAIX le 10 octobre 2014

METIERS

Alors voilà. Les 1001 vies des Urgences Beaulieu, Baptiste



Un jeune couple arrive aux urgences. Elle a des douleurs au bas-ventre. L'interne s'interroge sur la possibilité d'une grossesse. Elle ne prend pas sa pilule de manière très sérieuse. « Du coup, quand elle l'oublie, c'est moi qui la prends », dit son compagnon.
Baptiste Beaulieu est un jeune interne en médecine de vingt-sept ans, en stage dans le sud-ouest de la France. En novembre 2012, il crée le blog « Alors voila ». Son but : réconcilier les soignants et les soignés en racontant, avec humour et sensibilité, l'incroyable réalité de l’hôpital. Le succès est immédiat et le blog compte, a ce jour, 2 millions de lecteurs. Ce blog est devenu un livre, riche en anecdotes inédites.
Voila le récit au quotidien d'un interne en médecine. Il fait des allers-retours entre son poste aux urgences et les soins palliatifs. La, pendant sept jours, il décrit a une patiente en stade terminal (dans la Chambre 7), ce qui se passe sous les blouses et dans les couloirs. Pour la garder en vie le temps que son fils, bloque dans un aéroport, puisse la rejoindre.
Se nourrissant de situations vécues par lui ou par ses collègues, chirurgiens ou aides-soignants, Baptiste Beaulieu passe l’hôpital au scanner. Il peint les chefs autoritaires, les infirmières au grand cour, les internes gaffeurs, les consultations qui s'enchainent... Par ses histoires drolatiques, poignantes et tragiques, il restitue tout le petit théâtre de la Comédie humaine.

 Tu seras écrivain mon fils Bégaudeau, François


Parce que l'écrivain est un être exceptionnel à l' existence exceptionnelle... « Tu as vingt ans, peut-être trente, peut-être au-delà. Tu veux écrire un livre. L'apprenant, certains déploreront une nouvelle fois qu'à notre époque chacun se croie un artiste. Sans doute préféreraient-ils que, plutôt qu à former des phrases, tu passes tes après-midi au Centre commercial Rosny 2, cédant à ce consumérisme qu'ils aiment fustiger. En tant que démagogue professionnel, je ne vois pour ma part aucun inconvénient à ton projet... ». « Tu seras écrivain si tu parles comme un écrivain; si tu parles de la façon dont on estime que doit parler un écrivain ; si, répondant à une interview, tu puises dans le corpus de croyances, mythes, superstitions, qui depuis deux ou trois siècles ont érigé, sur fond de voûte céleste, une Déesse littérature. » « Cette religion, qu il serait peut-être plus pertinent d appeler idéologie, repose sur quelques vocables-clés listés dans ce livre. Tache de prendre au mot ce bréviaire et de le réciter à la lettre aussi souvent que possible. Ils te reconnaitront. » Pertinent, insolent, décapant, François Bégaudeau livre avec humour une vision décalée du métier d' écrivain.


 Saignant ou à point ? Dassas, Cédric


Cédric Dassas est médecin urgentiste. Le ton est donné. Aujourd'hui, l'évocation de cette profession est anxiogène, synonyme de sirènes hurlantes et d'accidents de la route. Dans le meilleur des cas, on pense à l'homme le plus sexy de la terre, mais ça, c'est uniquement à la télé, dans une série à succès. Le médecin urgentiste est méconnu et craint. Pourtant, sa vie telle que nous la raconte Cédric Dassas, est passionnante, bouleversante d'humanité et parfois étonnamment drôle ! Vous le découvrirez dans ce récit rythmé, enlevé et surtout intelligent qui navigue entre humour noir et amour de son prochain. Car si le docteur Dassas avoue avoir eu envie de citer John Wayne pour annoncer les mauvaises nouvelles à ses patients, certains jours c'est plus lourd que d'autres... Saignant ou à point ? est un hommage aux héros qui consacrent leur vie à sauver celle des autres, mais qui n'en restent pas moins des hommes et des femmes... Après sa lecture vous n'aurez qu'une envie: faire un petit tour d'ambulance avec Cédric Dassas !



 Dans la peau d'un maton Arthur Frayer-Laleix

 

Que savons-nous vraiment de la prison ? Uniquement ce que veulent bien nous en dire certains détenus ou membres de l'administration pénitentiaire. Pour découvrir par lui-même ce monde clos, Arthur Frayer passe le concours de gardien de prison et devient pour quelques mois un "infiltré". En stage à Fleury-Mérogis, puis en poste à Orléans, il raconte avec inquiétude, étonnement ou colère, la réalité des maisons d'arrêt surpeuplées, les humiliations quotidiennes, des détenus comme des matons, le désespoir et la folie, le poids de l'enfermement.

Journal d'un tournage : des hommes et des dieux  Frin, Jean-Marie


Ce journal, écrit pendant le tournage du film de Xavier Beauvois " Des hommes et des dieux " (l’assassinat des moines du monastère de Tibhirine en Algérie), permet une approche rare du métier d’acteur. Jean-Marie FRIN (Frère Paul) y confie son incessante remise en cause, tailladant sans concession dans son éducation chrétienne, tenant en éveil son intelligence en quête de vérité afin d’être au plus près de ce que le metteur en scène attend de lui. C’est un témoignage inhabituel, d’une sincérité absolue, qui permet d’appréhender l’ambiance d’un tournage d’exception, tant par son thème que par la qualité de ses intervenants. Un cahier de 140 photos du tournage est inséré au milieu du livre.

Juste après dresseuse d'ours. Les histoires brutes et non romancées d'une jeune médecin généraliste Jaddo


"Je suis médecin généraliste. Remplaçante. Pas depuis très longtemps ; j'ai encore un œil très neuf sur tout ce que le monde médical me jette à la figure. Mais quand même, depuis douze ans (entre la fac, l'hôpital et le cabinet), j'ai eu le temps de voir un paquet de choses absurdes, terrifiantes, émouvantes, révoltantes, rigolotes. J'ai eu le temps de dire un paquet de conneries, et d'en faire quelques-unes. J'ai eu le temps de mettre de côté un paquet d'histoires à raconter. J'ai eu envie de les écrire, d'abord pour ne pas oublier ce qui me scandalisait à l'époque de l'hôpital, pour ne pas me laisser aller à m'habituer. Puis pour vomir ma frousse de me voir parfois si impuissante. Puis pour partager avec les gens que j'ai rencontrés, les fragments de victoires, les bouts de vie savourés. Je les livre sans fard et sans romance, bruts, dans le désordre, comme je les ai vécus et comme ils me reviennent."

Celui qui n'aimait pas lire  Ollivier, Mikaël


Dans ce récit, largement autobiographique, Mikaël Ollivier nous raconte avec justesse et délicatesse, le parcours qui lui a permis d’embrasser sa véritable vocation d’écrivain.

"Imaginez... La fin du cours vient de sonner. " Pour la semaine prochaine, dit la prof de français, vous ne lirez pas le chapitre 9. Il est interdit de finir le livre, ni même de le continuer. C'est bien compris ? (Là, les élèves soupirent) Et surtout : interdiction d'en faire un résumé. " Peine perdue... Trois heures plus tard, en rentrant du travail, les parents trouvent leur progéniture en train de lire avant même d'avoir fini de regarder télé ! " Montre-moi tes dessins animés ! gronde le père. Et ta série américaine, tu l'as fini au moins ? C'était pour demain, je crois ? Je te préviens, si tu continues comme ça, tu passeras ton week-end devant la télé jusqu'à ce que tu aies tout vu ! " Parfois, je me dis qu'il suffirait d'interdire les livres aux enfants pour leur donner envie de lire..."

Les tribulations d'une caissière Sam, Anna

 

Elle s’appelle Anna, elle a vingt-huit ans, un diplôme universitaire de littérature et huit ans d’expérience derrière une caisse de supermarché. Un métier peu propice aux échanges, ponctué de gestes automatiques…
Anna aurait pu se sentir devenir un robot si elle n’avait eu l’idée de raconter son travail, jour après jour.
Elle vous a vu passer à la caisse. Vous avez été des clients faciles ou des emmerdeurs, riches ou pauvres, complexés de la consommation ou frimeurs. Vous l’avez confondue avec une plante verte ou vous lui avez dit bonjour, vous avez trépigné à l’ouverture du magasin ou avez été l’habitué nonchalant des fermetures. Anna, vous l’avez draguée, méprisée, insultée.
Il ne se passe rien dans la vie d’une caissière ? Maintenant, prenez votre chariot et suivez Anna jusqu’à sa caisse.

Chroniques d'un médecin légiste Sapanet, Michel


En France, on tue tous les jours, toutes les heures. Les faits divers envahissent les journaux, les séries télévisées de médecine légale prolifèrent, les histoires criminelles, réelles ou fictives, exercent sur le public une fascination sans borne. Michel Sapanet est médecin légiste. Sa vie, c'est la mort. Égorgés, poignardés, étranglés, pendus, tués par balle, toutes les victimes finissent par parler. Sur sa table en inox, avec un immense respect, il pratique son autopsie : exploration des boîtes crâniennes, inspection des chairs mortes, ouverture des cœurs... le quotidien extraordinaire d'un homme ordinaire. Quelle vérité sous ces corps anonymes ? Au légiste d'aller la chercher. Suicide déguisé, sombre accident de chasse, infanticide, le docteur Sapanet passe en revue les affaires criminelles survenues ces dernières années dans sa région poitevine. Avec humour, il propose une plongée en apnée dans son univers et accomplit cet art insolite de faire parler les morts.

Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses ou comment j'ai cru devenir libraire  Plée, Leslie


« Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses », voici la phrase inouïe qu'osa un jour prononcer le chef de Leslie, vendeuse dans une « grande surface de produits culturels ».

Leslie Plée a utilisé son blog et ses dessins pour dépeindre ce quotidien surréaliste : les chefs décomplexés comparent les livres à des bouteilles de bière, managent leurs équipes avec cynisme, il y a de quoi rire… jaune.

Son expérience dans la grande distribution va la traumatiser et l'inspirer pour son blog. Repérée par Pénélope Bagieu, auteur de "Ma vie est tout à fait fascinante" et devenue directrice de la collection BD chez Jean-Claude Gawsewitch, Leslie Plée peut enfin toucher le grand public et raconter les dessous inavouables d'un monde bien à part…

 Profs chez les taulards Siméon, Aude


Depuis dix ans, Aude Siméon fréquente la prison.
Elle enseigne le français. Aux taulards.

Des criminels violents, des terroristes, un prisonnier fameux – Carlos –
nouent une relation privilégiée avec leur professeur, dévoilent une part d’humanité.
Alors, avec l’enseignante, on découvre la prison, un mélange de banalité et de gravité qui reflète la complexité de ce monde à part.