BIBLIOGRAPHIE ITALIEN

AUTEURS DE LANGUE ITALIENNE

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D'acier Silvia Avallone

 

Il y a la Méditerranée, la lumière, l’île d’Elbe au loin. Mais ce n’est pas un lieu de vacances. C’est une terre sur laquelle ont poussé brutalement les usines et les barres de béton. Depuis les balcons uniformes, on a vue sur la mer, sur les jeux des enfants qui ont fait de la plage leur cour de récréation. La plage, une scène idéale pour la jeunesse de Piombino. Entre drague et petites combines, les garçons se rêvent en chefs de bandes, les filles en starlettes de la télévision. De quoi oublier les conditions de travail à l’aciérie, les mères accablées, les pères démissionnaires, le délitement environnant… Anna et Francesca, bientôt quatorze ans, sont les souveraines de ce royaume cabossé. Ensemble, elles jouent de leur éclatante beauté, rêvent d’évasion et parient sur une amitié inconditionnelle pour s’emparer de l’avenir.

 

Le décaméron Boccace

 

Boccace a trente-cinq ans en 1348 quand, «juste effet de la colère de Dieu», éclate la grande peste qui flagelle l'Italie. Composé dans les années qui suivent, le «Livre des dix journées» s'ouvrira sur ce tableau apocalyptique, à la force grandiose et terrible, qui n'a rien à envier à la description de la peste d'Athènes chez Thucydide. C'est en effet dans ce contexte que sept jeunes filles courtoises et trois jeunes hommes qui ont conservé leur noblesse d'âme se retirent sur les pentes enchanteresses de Fiesole pour fuir la contagion de Florence, devenue un immense sépulcre, et pendant deux semaines se réunissent à l'ombre des bosquets et se distraient chaque jour par le récit de dix nouvelles, une pour chacun, tantôt sur un sujet libre, tantôt sur un sujet fixé à l'avance pour tous, par la reine ou le roi de la journée. Tel est le premier chef-d'œuvre de la prose littéraire en langue «vulgaire».

Le désert des tartares Dino Buzzati

 

Les rêves de gloire du jeune officier Giovanni Drogo s'arrêtent brusquement au fort Bastiani, dernière sentinelle d'une "frontière morte". Que faire ? Rester et taire les tentations de la jeunesse, ou partir et avouer sa faiblesse devant l'épreuve qui l'attend ? La vanité militaire l'emportera et avec elle l'espoir d'un destin héroïque, mais c'est au confortable quotidien inlassablement identique qu'il va aliéner sa vie.

 

Il ne se passera rien au fort qui puisse susciter tant d'espoir, rien qui puisse justifier l'absurde attente, si ce n'est l'emprise du désert. Lorsque, enfin, sonnera l'alarme, Drogo sera trop vieux et trop malade. Alors, résigné, il guettera serein son ultime ennemi...

Le K Dino Buzzati

 

Lorsque le vieux Stefano rencontre enfin le K, le squale qui doit le dévorer, il découvre que le monstre l'a poursuivi sur toutes les mers du monde, non pour l'avaler mais pour lui remettre la perle merveilleuse « qui donne à celui qui la possède fortune, puissance, amour et paix de l'âme ». Devenu, avec Le désert des Tartares, un classique du XXe siècle, ce récit ouvre un recueil de 50 contes fantastiques où l'on retrouve tous les thèmes poignants et familiers de Dino Buzzati : la fuite des jours, la fatalité de notre condition de mortels, l'angoisse du néant, l'échec de toute vie, le mystère de la souffrance et du mal. Autant d'histoires merveilleuses, tristes ou inquiétantes pour traduire la réalité vécue de ce qui est par nature incommunicable.

Poussières mexicaines Pino Cacucci

 

André Breton disait du Mexique qu'il est "le seul pays au monde instinctivement surréaliste". Rien ne sert de vouloir l'expliquer, il suffit simplement d'y croire, comme l'Italien Pino Cacucci, connu en France pour ses romans noirs. En une trentaine d'histoires couvrant tout le Mexique dans l'espace et le temps, il nous guide dans un pays d'un millier d'ethnies, un pays qui depuis plus d'un siècle sert de refuge aux vaincus de toutes les guerres civiles, un pays qui n'est pas seulement pauvreté lancinante ou richesse obscène. On croisera au détour de ce livre de singuliers personnages, des mécaniciens philosophes et des vendeurs de pneus anthropologues, des éleveurs de coqs et des nageurs d'Acapulco, une modeste logeuse dépositaire de légendes millénaires, et jusqu'à Octavie Paz, prix Nobel de littérature.

L'amour est à la lettre A Paola Calvetti

 

Milanaise romantique, Emma décide de changer radicalement de vie en ouvrant une librairie de quartier baptisée Rêves&Sortilèges. Le charme et l'originalité de sa boutique résident dans sa spécialité : les livres consacrés à l'amour. Emma, qui semble s'être résignée au célibat depuis son divorce, na pas son pareil pour dénicher l'ouvrage qui aidera un client perdu sur la carte du Tendre. C'est évidemment par l'intermédiaire d'un livre qu'Emma retrouvera Federico, son grand amour de jeunesse. Alors qu'ils ne se sont pas vus depuis trente ans, tout se passe comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Si ce n'est que Federico vit à présent à New York, où il est architecte, marié et père d'une adolescente. Malgré tout, Federico et Emma entament une relation épistolaire, après avoir ouvert chacun une boîte postale dont ils sont les seuls à connaître l'existence... Dans ce roman hors normes, Paola Calvetti rend un vibrant hommage au pouvoir des mots et de la littérature.

 

 

Le sentier des nids d'araignée Italo Calvino

 

Le revolver volé à l'un des "clients" de sa soeur par Pino, entraînera ce gavroche impénitent et mal aimé dans une suite d'aventures extraordinaires qui le mèneront, durant la période de l'occupation allemande et de la guérilla des partisans italiens contre les allemands et les fascistes (septembre 1943 - avril 1945), au maquis, dans une région indéterminée de la Riviera ligurienne.

Il y fera connaissance de personnages étonnants: Loup Rouge, le Marle, les quatre beaux frères calabrais (le Duc, le Marquis, le Comte, le Baron), Pelle et enfin Cousin, le tueur du détachement, le grand, le gros, l'impitoyable, le gentil Cousin qui deviendra son ami et à qui il révèlera le secret des "nids d'araignées".

Marcovaldo ou les saisons en ville Italo Calvino

 

Marcovaldo est manœuvre. Il vit, avec sa femme et ses six enfants, dans une grande ville d'Italie du Nord. Un citadin parmi d'autres. Mais lui, est différent. La publicité, le néon, la circulation, il ne les voit pas. Par contre, la moindre manifestation de la nature accroche son regard. Mais a-t-il certains sens atrophiés, ou la nature s'est-elle changée en venant en ville ? Marcovaldo n'arrive pas à retrouver cette nature, si saine, si pure dont il garde le souvenir. Elle est retors cette nature, surtout en ville ! Marcovaldo l'apprend en vivant une suite d'aventures inattendues et souvent drôles évoquant un Charlot père de famille, en butte aux complexités de notre vie " post-industrielle ".

 

 

Le chevalier inexistant Italo Calvino

 

Un jour que Charlemagne passe en revue ses paladins, il fait une curieuse découverte : dans l'armure blanche d'Agilulfe Bertrandinet des Guildivernes, il n'y a personne. Agilulfe n'existe pas. Ce qui ne l'empêche pas de combattre, de veiller à la discipline, de commander à son écuyer Gourdoulou - lequel existe bien, mais ne le sait pas. Comme., toujours chez Calvino, l'évocation de nos ancêtres est un détour narquois pour mieux comprendre l'amertume de notre présent. Les personnages du Chevalier inexistant s'agitent comme des marionnettes siciliennes, mais ce qui leur tient lieu de fil, c'est une secrète angoisse.

 

Aventures Italo Calvino

 

Si l'on trouve dans la plupart de ces Aventures des histoires qui racontent comment un couple ne se rencontre pas, c'est que, semble-t-il, pour l'auteur, résident dans cette absence de rencontre non seulement une raison de désespérer, mais surtout un élément fondamental - sinon l'essence même - du rapport amoureux.

Le vicomte pourfendu Italo Calvino

 

 

 

Au cours d’une bataille contre les Turcs, Médard de Terralba, chevalier génois, est coupé en deux par un boulet de canon. Ses deux moitiés continuent de vivre séparément, l’une faisant le bien, l’autre mutilant tout sur son passage.

 

Ce conte est pétri d’humour et de cynisme. Le monde imaginaire de Calvino où des doigts coupés indiquent la route à suivre, où les lépreux vivent heureux a pourtant toutes les couleurs du réel. Et Le Vicomte pourfendu prouve avec brio que la vertu comme la perversité absolues sont également inhumaines.

 

 

Le tour de la bouée Andréa Camilleri

 

Malgré les injonctions de sa fiancée Livia, le commissaire Montalbano a décidé de démissionner. Les événements de juillet 2001 à Gênes, marqués par le comportement scandaleux d'une bonne partie des forces de l'ordre, lui font perdre toute confiance dans le corps auquel il appartient. Sa décision prise, il veut, comme à l'accoutumée, se débarrasser de la laideur du monde en nageant dans cette mer qu'il a sous ses fenêtres. Et voici qu'il heurte le cadavre d'un inconnu en état de décomposition avancée, aux poignets et aux chevilles portant la marque de liens. Ce coup de force du destin le contraint à reprendre son boulot de flic. Sur cette côte sicilienne tournée vers l'Afrique, d'autres corps échouent, ceux des immigrés clandestins dont des féroces mafias organisent le trafic. Un enfant meurt, renversé par une voiture... Un Camilleri où les habituels ingrédients, saveurs siciliennes, truculences langagières, odeurs de la mer et intrigues tortueuses sont comme assombris par la mélancolie qui s'est emparée de l'auteur et de son héros devant les noirceurs de l'époque.

La démission de Montalbano Andréa Camilleri

 

Un couple de vieux acteurs qui s'amuse à mourir avant l'heure. Un berger lapidateur aussi roublard que cachottier. Un Maltais errant, torturé jour et nuit par son perturbant passé de juge de cour d'assises. Un comptable à moitié fou qui stocke tout, des capsules de bière à ses propres déjections! Sans oublier les prostituées, septuagénaires et ceinturées, les jolis Illinois qui traversent les miroirs, les arancini frits et les démissions soudaines, faisant suite à un trop plein de cannibalisme... A Vigàta, petit bourg imaginaire niché au cour de la Sicile orientale, le pittoresque commissaire Montalbano est contraint, une fois de plus, d'en voir des vertes et des pas mûres dans un savoureux recueil de nouvelles policières où l'humour noir flirte avec les larmes et où l'incroyable est toujours vrai.

La divine comédie, le purgatoire Dante

 

Quand Virgile et Dante, à l'aube du dimanche de Pâques de l'année 1300, débarquent sur la plage de l'Anti-purgatoire, après avoir traversé les cercles infernaux et reparcouru, à travers un boyau obscur, tout l'espace du centre de la terre à sa surface, l'impression de bonheur est intense, quasi paradisiaque... Au contraire, les récits de voyages imaginaires de la même époque décrivent des purgatoires qui sont des sortes d'enfers : mêmes feux, mêmes tortures - seulement écourtées, seulement " à terme " Dante rompt brutalement avec cette tradition ; son Purgatoire semble plutôt tendre vers le Paradis. Malgré les tourments racontés, la mémoire du lecteur garde l'image d'une montagne au milieu de la mer, dans la lumière du soleil, habitée par les anges, rythmée par les manifestations de l'art - sculptures, chants, rencontres de poètes, image d'un lieu où devenir bon signifie devenir léger...

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La divine comédie, le paradis Dante

 

Cette partie du texte est dédiée à Cangrande della Scala. Beatrice Portinari, sa muse, fait passer Dante au Paradis, qui est construit à l'inverse de l'Enfer (neuf sphères concentriques dirigés vers le haut). Ici on croise de nombreux saints. Chaque sphère correspond en fait à un ciel (ciel de la Lune, de Mercure, de Vénus, etc.) dans lequel sont logés les hommes sans péchés selon leur mérite. À la fin du parcours les apôtres du Christ interrogent Dante, qui répond justement à leurs questions, et passe au dixième ciel ou Empyrée. Là Béatrice le quitte et c'est saint Bernard de Clairvaux qui devient le dernier guide de Dante. Ce dernier adresse une prière à la Sainte Vierge et finalement Dante s'éteint complètement en Dieu, l'« Amour qui meut le ciel et les étoiles ».

Le nom de la rose Umberto Eco

 

En l’an de grâce et de disgrâce 1327, rien ne va plus dans la chrétienté. Des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes. Lorsque Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, arrive dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie – que tout l'Occident admire pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque –, il est aussitôt mis à contribution par l’abbé. La veille, un moine s’est jeté du haut des murailles. C’est le premier des assassinats qui seront scandés par les heures canoniales de la vie monastique. Crimes, stupre, vice, hérésie, tout va advenir en l’espace de sept jours."Sous sa forme amusante de roman policier et savante de devinette érudite, un vibrant plaidoyer pour la liberté, pour la mesure, pour la sagesse, menacées de tous côtés par les forces de la déraison et de la nuit." Dominique Fernandez, L’Express.

 

 

 

L'amie prodigieuse Elena Ferrante

 

Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. C’était la vie, un point c’est tout : et nous grandissions avec l'obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile.»
Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

Formidable voyage dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse est le portrait de deux héroïnes inoubliables qu’Elena Ferrante traque avec passion et tendresse.

 

 

La solitude des nombres premiers Paolo Giordano

 

 

Elle aime la photo, il est passionné par les mathématiques. Elle se sent exclue du monde, il refuse d’en faire partie. Chacun se reconnaît dans la solitude de l’autre. Ils se croisent, se rapprochent puis s’éloignent, avant de se frôler à nouveau. Leurs camarades de lycée sont les premiers à voir ce qu’Alice et Mattia ne comprendront que bien des années plus tard : le lien qui les unit est indestructible.

Théatre de Goldoni

 

Théâtre - Carlo Goldoni : La plaisante aventure/La manie de la villegiature/Barouf a Chioggia/L'éventail/Le bourru bienfaisant

 

Le Guépard Guiseppe Tomasi di Lampedusa

 

En 1860, une aristocratie décadente et appauvrie, sourde aux bouleversements du monde, règne encore sur la Sicile. Mais le débarquement des troupes de Garibaldi amorce le renversement d'un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince de Salina se résigne à accepter l'union de son neveu Tancrède avec la belle Angélique, fille d'un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina...

Si c'est un homme Primo Levi

 

Ce livre est sans conteste l'un des témoignages les plus bouleversants sur l'expérience indicible des camps d'extermination. Primo Levi y décrit la folie meurtrière du nazisme qui culmine dans la négation de l'appartenance des juifs à l'humanité. Le passage où l'auteur décrit le regard de ce dignitaire nazi qui lui parle sans le voir, comme s'il était transparent et n'existait pas en tant qu'homme, figure parmi les pages qui font le mieux comprendre que l'holocauste a d'abord été une négation de l'humain en l'autre.

 

Si rien ne prédisposait l'ingénieur chimiste qu'était Primo Levi à écrire, son témoignage est pourtant devenu un livre qu'il importe à chaque membre de l'espèce humaine d'avoir lu pour que la nuit et le brouillard de l'oubli ne recouvrent pas à tout jamais le souvenir de l'innommable, pour que jamais plus la question de savoir "si c'est un homme" ne se pose. De ce devoir de mémoire, l'auteur s'est acquitté avant de mettre fin à ses jours, tant il semble difficile de vivre hanté par les fantômes de ces corps martyrisés et de ces voix étouffées.

La trêve Primo Levi

 

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un groupe d'Italiens, rescapés des camps nazis, entame une marche de plusieurs mois : " accompagnés " par l'Armée Rouge, ils cherchent à rejoindre leur terre natale. Héros et traîtres, paysans et voleurs, savants et nomades se retrouvent pêle-mêle dans une réjouissante pagaille : autant d'hommes qui redécouvrent, émerveillés, la vie, le monde, la forêt, les filles, sans oublier l'art du trafic pour subsister... La Trêve est le récit picaresque et authentique de leurs tribulations extravagantes sur les routes d'Europe centrale. À travers la confrontation de deux peuples, Primo Levi révèle les ressources merveilleuses d'hommes qui se montrèrent à la hauteur de leur destin.

Le mythe de Saint-Petersbourg Ettore Lo Gatto

 

Ettore Lo Gatto met en lumière une ville qui cristallise toutes les interrogations sur la Russie et son destin. Que cela vienne des souverains, des poètes, des romanciers, des critiques, des voyageurs.

Madame Della Seta aussi est juive  Rosetta Loy

 

Le bel appartement romain, les vacances à la montagne, les doux souvenirs d'une enfance innocente côtoient d'autres souvenirs, plus inquiétants, qui affleurent peu à peu dans les visages et les silhouettes de ces personnes devenues du jour au lendemain autres" par décret, et persécutées pour cela.

Rosetta Loy retrouve les signes mystérieux et ambigus d'un quotidien vécu à l'abri de l'Histoire, et elle cherche derrière les faits - en s'attachant aux silences du pape Pie XII - les moments cruciaux d'une période pendant laquelle nul ne fut capable de s'opposer à la folie nazie. Elle trace ainsi les contours de cette zone "grise" dans laquelle mémoire individuelle et mémoire collective se superposent pour le pire, découvrant la trame d'un dilemme historique et moral toujours d'actualité.

Kaputt Curzio Malaparte

 

Kaputt est un livre cruel et gai. Sa gaîté cruelle est la plus extraordinaire expérience que j'aie tirée du spectacle de l'Europe au cours de ces années de guerre. Parmi les protagonistes de ce livre, la guerre n'en joue pas moins le rôle d''un personnage secondaire. Si les prétextes inévitables, n'appartenaient pas à l'ordre de la fatalité, on pourrait dire qu'elle n'a de valeur que de prétexte. Dans KAPUTT la guerre vaut don comme fatalié. Elle n'y entre pas autrement. Je puis dire qu'elle n'y entre pas comme protagoniste, mais comme spectatrice, dans le sens où un paysage est spectateur. La guerre c'est le paysage objectif de ce livre. (extrait de la préface)

La dernière légion Valério Manfredi

 

L'an 476 marque officiellement la fin de l'Empire romain mais il y a longtemps déjà que Vandales, Huns et Wisigoths ravagent et occupent la Gaule et l'Italie. Alaric a pris Rome et Constantin a choisi Byzance pour capitale. En détrônant l'enfant Romulus Augustule, le chef goth Odoacre met à mort l'Empire disloqué. Le Barbare épargne néanmoins la vie du dernier des Césars adolescents. C'est l'exil, et la fuite vers les confins septentrionaux, sous la protection d'Aurélius, commandant d'une légion décimée. Une extraordinaire découverte, une épée à l'inscription mystérieuse, oriente alors le voyage : cette arme légendaire semble leur indiquer les brumes du pays breton... Une prodigieuse rencontre entre deux civilisations menacées, entre le légionnaire romain et le chevalier celte, entre les survivants du Capitole et la cour du roi Arthur. Notre civilisation occidentale a peut-être commencé à cet instant-là.

Venir au monde Margaret Mazzantini

 


2008. À l’occasion d’une exposition de photos, Gemma emmène à Sarajevo son fils de seize ans, Pietro, à la découverte de la ville où il est né et sur les lieux où est mort son père, photographe, qu’il n’a jamais connu. Ce voyage à la recherche des origines est aussi l’occasion, pour elle, de régler ses comptes avec le passé. Voici plantés les éléments avec lesquels Margaret Mazzantini construit son roman comme un thriller, avec ses indices, ses rebondissements et un coup de théâtre final, une vérité insoupçonnée que le lecteur découvrira au terme de son périple.
Ce livre est d'abord l’histoire d’amour entre Diego et Gemma, un homme et une femme que tout semble séparer, qui se sont rencontrés à Sarajevo au cours des Jeux olympiques d’hiver de 1984. Venir au monde est aussi un livre sur la maternité, sur le désir d’enfant d’une femme qui décide, face à l’impuissance de la science, de poursuivre son combat sans se soucier de la morale ou des règles de la société. Après avoir vécu un véritable calvaire dans les cabinets médicaux ou les centres d’adoption, elle opte pour la seule solution qui s'offre à elle : avoir un fils de son mari et d'une autre femme. Mais les événements lui échappent, et elle se trouvera confrontée à un dilemme troublant : choisir entre son mari et son enfant. Au-delà de la seule maternité, Margaret Mazzantini nous offre ainsi une réflexion sur la filiation, les liens de sang et les liens spirituels qui unissent les êtres.
Dans cette grande fresque de ténèbres et de lumière, le destin de chaque personnage se mêle à celui de Sarajevo assiégée, où le flot de l'Histoire les emporte. La guerre projette d’un coup les personnages dans une tragédie qui les guette, tel un tireur d’élite.

 Six personnages en quête d'auteur suivi de Chacun sa vérité, Henry IV, Comme ci (ou comme ça) Luigi Pirandello

 

Résumé : Sur la scène d'un théâtre, alors qu'un directeur de troupe et ses comédiens répètent, six individus endeuillés font irruption. Ce sont des personnages, tous membres d'une même famille. Nés dans l'imagination d'un auteur qui a refusé de leur donner une existence artistique, ils revendiquent avec force leur droit de vivre. Sous le regard fasciné des acteurs devenus spectateurs, ils jouent leur propre drame. Pièce dans la pièce, Six personnages en quête d'auteur exhibe la machine théâtrale, interroge les mystères de la création et révèle les limites de la représentation.Pirandello invite le spectateur à assister à ce qui lui est généralement caché : ce qui se passe sur une scène lorsque la salle est vide; ce qui se passe dans l'esprit du metteur en scène aux prises avec des personnages qui lui sont confiés; et plus encore, tout ce qui se passe dans le cœur d'un auteur lorsque s'imposent à lui des personnages, et qu'il les sent plus forts qu'il n'est.

 

 

Un, personne et cent mille Luigi Pirandello

 

Le narrateur de cette histoire se réveille un matin et passe un peu plus de temps que d'habitude devant le miroir... sa femme lui demande alors s'il sait finalement de quel côté son nez est tordu... le narrateur est abasourdi par cette nouvelle : il a le nez tordu? lui? et de là commence l'introspection pleine d'humour de cet homme qui va s'interroger sur la manière qu'il a de se percevoir, sur la manière dont il est perçu par le monde extérieur (femme, parents, amis, collègues, inconnus...) et constater que chacun est multiple... pensez-y... êtes-vous le même avec vos parents qu'avec vos amis? êtes-vous le même qu'il y a quelques années, quelques semaines? quelques minutes? un livre amusant et bien fichu qui fait réfléchir...

 

 

Feu Mathias Pascal Luigi Pirandello

 

Je peut-il être un autre ? Au temps où l’on ne vivait pas trop dans la dépendance de ses papiers d’identité, le héros de ce livre, accablé par une condition qui ne le réjouit guère, fait, grâce à une métamorphose que lui procure le hasard, l’expérience de renaître. Son irruption dans la liberté intégrale l’amène toutefois à l’amère constatation que, fictive ou censément vraie, la personnalité demeure une prison. Si bien que, par une métamorphose nouvelle, il redevient ce qu’il était, mais transformé en défunt : état où son esprit sulfureusement sceptique, à cheval entre l’humour et le drame, le jeu et la folie, trouve la plus allègre des conditions.

 

On reconnaît désormais l’importance, longtemps méconnue, de l’œuvre narrative de Luigi Pirandello :le succès universel de son théâtre a popularisé des thèmes auxquels l’écrivain sicilien s’attache dès le début de sa carrière, et notamment dans ce Feu Mathias Pascal publié en 1904, que l’on tient pour son chef-d’œuvre.

 

Monster allergy, tome 2 : La pyramide des invulnérables Katja Centomo, Francesco Artbani, Giovanni Rigano

 

Si Elena Patate n'avait pas voulu connaître à tout prix le garçon au teint pâle de la porte d'à côté, rien de tout ça ne serait arrivé ! Pas de monstres dans le grenier, pas de fantômes dans la cave, pas d'aventures, pas de fous rires. Et maintenant, elle ne serait pas l'amie inséparable de Zick, l'enfant allergique à tout, qui voit ce que les autres n'osent pas regarder.

 

La dernière partie de cartes Mario Stern Rigoni

 

" Je n'étais rien qu'un homme qui, parmi des millions d'autres hommes, combattait très loin de chez lui dans la guerre la plus horrible que les étoiles aient vue depuis qu'elles existent. je sentais seulement ma grande responsabilité envers les camarades que le destin m'avait amené à conduire ; je sentais que mon corps était solide, qu'en Italie j'étais aimé et attendu. "Sergent- majou, on l'reverra - t - y, not ' chez nous ?" je devais les garder unis et faire tout mon possible pour les ramener chez eux. "

La Dernière partie de cartes apparaît comme l’ultime livre de Mario Rigoni Stern. Il revient sur sa vie de soldat pendant la seconde guerre mondiale et s’interroge sur la perte de ses illusions. Ce livre au caractère universel a été meilleure vente en Italie à l’automne 2002.

Todo Modo Léonardo Sciascia

 

Un bel endroit solitaire que l’ermitage de Zafer, ou une bâtisse monstrueuse ? Un hôtel. Créé, géré par don Gaetano, prêtre érudit, personnage vite inquiétant. Le narrateur arrive là par hasard,s’installe. Peintre renommé, c’est d’un oeil de peintre qu’il scrute la microsociété des notables qui habitent l’ermitage. Politiciens, hommes d’Eglise, financiers, industriels, qui sont-ils ? Les mouches ou les araignées de cette toile qui se tisse, de plus en plus serrée ? Jeu d’alliances faites et défaites. Intrigues sordides. Et bientôt, sous couvert d’« exercices spirituels », de bien étranges complots se trament. Puis un meurtre est commis. Et un deuxième meurtre, aussi inexplicable, gratuit, que le premier. Survient la police. Un troisième meurtre enfin, celui de don Gaetano, Il sera élucidé, certes, mais « c’est ce que je dis toujours, moi, mon cher commissaire, toujours : ce qu’il faut trouver, c’est le mobile, le mobile… »

 

 

 

 

Portes ouvertes Léonardo Sciascia

 

A Palerme, en 1937, un homme tue: un triple crime, des meurtres ignobles. On est sous le fascisme, la peine de mort existe, il n'y a qu'à l'appliquer. Un juge s'y oppose, convainc le jury, brise ainsi sa carrière.

" C'est une histoire qui a vraiment eu lieu et que j'ai traitée très librement... " dit Sciascia. Après Hugo, Tolstoï, Camus... un autre écrivain contre la peine de mort.

Sciascia ne sort pas de sa manière habituelle, reconstruisant, en même temps que le fait divers et le procès, un certain milieu palermitain une certaine année de l'ère fasciste.La peine de mort: une institution négatrice du Droit et fasciste dans son essence.

Portes ouvertes: un récit en même temps qu'une méditation sur la justice à partir d'une situation limite.

Le chevalier et la mort Léonardo Sciascia

 

Les coups de feu, il les entendit, lui sembla-t-il, dans un temps incommensurablement antérieur à l'instant où il se sentit touché. Il tomba en pensant : on tombe par précaution et par convention. Il pensait pouvoir se relever, mais il n'y réussit pas. Il se souleva sur un coude. La vie s'en allait, fluide, légère ; la douleur avait disparu. Au diable la morphine, pensa-t-il. Et tout était clair, à présent : Rieti avait été abattu parce qu'il avait parlé avec lui. (Leonardo Sciascia). Une mystérieuse association subversive, des crimes inexpliqués, et l'enquête d'un commissaire de police amoureux de la gravure de Dürer, Le Chevalier, la Mort et le Diable. Ce récit est l'un des derniers textes écrits par Sciascia : derrière l'intrigue policière serrée et l'atmosphère étouffante du " thriller ", on devine comme une désespérance. Leçon : le Diable n'a plus besoin de s'occuper du monde, les hommes le font pour lui et réussissent parfaitement dans cet emploi.

Oublie les mille et une nuits Marco Varvello

 

D'origine pakistanaise, Salima est une jeune musulmane parfaitement intégrée à son pays, l'Angleterre. Au sein de sa famille et au lycée, elle a su trouver l'équilibre entre le respect des traditions et la vie moderne d'une fille de son âge. Aussi, quand ses parents lui annoncent qu'ils iront avec sa petite sœur Shazia au Pakistan, ne se doute-t-elle de rien. Son grand-père est à l'article de la mort, et une dernière visite s'impose. Mais très vite Salima va comprendre la vraie raison de ce voyage : ses parents ont décidé de la marier avec un lointain cousin, sans lui demander son avis...

 

 

XY Sandro Veronesi 

 


San Giuda, un village perdu dans la montagne du nord de l'Italie, déserté par les jeunes, isolé par la neige, pas de réseaux, ni portables, ni télévision. Seul Beppe Formento et son traîneau tiré par des chevaux, relie les quarante-deux habitants au monde ; il approvisionne l'épicerie et emmène, chaque jour quelques touristes admirer l'église et s'émerveiler devant un immense sapin arrosé au canon à neige !
Un matin, le traîneau se présente vide, le cheval terrorisé, les yeux révulsés. Tout le monde se précipite et aperçoit le grand arbre gelé, comme ensanglanté, et autour du tronc, à moitié enfouis dans le neige : des corps, dont celui de Beppe décapité.
Au même moment, Giovanna, jeune psychiatre de la ville voisine se réveille, baignant dans son sang : une cicatrice vieille de quinze s'est rouverte.
L'enquête commence et piétine. Le procureur harcèle le curé, persuadé que la clé du mysère est protégée par le secret de la confession. Giovanna s'installe au presbytère et tente de soulager les villageois. Avec le curé, qui a la foi, elle qui croit en la science, ils vont chercher une explication...
Dans ce roman au suspense mené de main de maître, Sandro Veronesi brise les stéréotypes, bouscule nos références et notre vision du monde.

 

ROMANS AYANT L'ITALIE POUR CADRE

Le bonheur fou Jean Giono

 

Le Bonheur fou, c'est celui qu'éprouve Angelo Pardi, le héros du Hussard sur le toit, à faire la révolution italienne en 1848. Angelo se promène à travers la révolution comme il se promenait naguère à travers le choléra de Provence. La guerre - cette guerre-là, qui est à la fois guerre civile et guerre à l'Autriche - lui communique les sentiments les plus délicieux. L'amitié y prend quelque chose d'exalté et d'admirable, bien propre à transporter l'âme la plus noble du Piémont. Les combats de rues ou batailles confuses quoique « rangées », n'ont rien de honteux, car c'est l'amour de la patrie qui les anime, ainsi qu'un prodigieux goût de vivre.

Des amours très brèves, de longues marches à pied ou à cheval, d'innombrables rencontres avec une foule de personnages d'une extraordinaire vérité, sont les événements de ce roman aux dimensions tolstoïennes, écrit dans la langue la plus rapide du monde.

Dolce Vita 1959-1979 Greggio, Simonetta

 

En dépit du titre qui renvoie au plus célèbre des films de Federico Fellini, les deux décennies d'histoire italienne abordées dans le dernier roman de Simonetta Greggio, Dolce Vita 1959-1979, n'ont été ni douces ni joyeuses. Au contraire, la promesse d'une vie insouciante, riche de charme et de sensualité, annoncée par la nuit magique de Marcello Mastroianni et Anita Ekberg, a été irrémédiablement balayée par l'impressionnante suite de tragédies et de violences qui a marqué ces années cruciales de l'histoire de la Péninsule.Les Français n'étant pas tous familiers de ces années sombres, Simonetta Greggio propose un efficace rappel de mémoire sous forme de roman, où, grâce à un montage très cinématographique d'événements et de temps différents, elle mêle avec talent fiction et réalité. Au centre du récit, elle campe Malo, un vieil aristocrate, qui, après avoir connu les folies de la dolce vita, mais aussi les intrigues du pouvoir, éprouve le besoin, à la fin de sa vie, de se confesser.En suivant le fil de sa mémoire, où la chronologie laisse souvent la place à la libre association, il fait revivre la réalité chaotique et contradictoire des années 1960 et 1970, deux décennies pendant lesquelles l'Italie est passée de l'espoir lié à l'essor économique de l'après-guerre à l'abîme de la "stratégie de la tension", du terrorisme et des mystères d'Etat.

Mort d'une poupée japonaise Magdalen Nabb

 

À Florence, dans le décor majestueux des jardins Boboli, le corps d'une inconnue est retrouvé au fond d'un bassin, parmi les jacinthes d'eau et les poissons rouges. À première vue, le meurtre de cette jeune fille venue apprendre le métier de bottier dans la cité florentine semble banal. Pourtant, l'adjudant Guarnaccia avance prudemment, car c'est auprès de ses voisins et amis, artisans florentins au verbe haut et aux colères théâtrales qu'il doit enquêter. Et très vite, les bouches se font muettes… Entre l'ancestrale omerta et une violence bien moderne se révèle une société en clair-obscur où le crime fleurit sans vergogne sous l'implacable soleil d'Italie.

L'affaire Raphaël Iain Pears

 

Une étrange affaire échoit au général Bottando, responsable de la Commission italienne de lutte contre le vol d'objets d'art, et à son bras droit, la jeune Flavia. Jonathan Argyll, étudiant anglais en histoire de l'art, vient d'être arrêté alors qu'il cherchait à pénétrer dans l'église Santa Barbara, près du Campo di Fiori. Argyll proteste et conte une troublante histoire.