ROMANS

Le temps des miracles Anne-Laure Bondoux

 

Lorsque les douaniers m'ont trouvé, tapi au fond d'un camion à la frontière française, j'avais douze ans et j'étais seul. Je n'arrêtais pas de répéter : «jemapèlblèzfortunéjesuicitoyendelarépubliquedefrancecélapurvérité». Je ne savais pas que mon passeport était trafiqué, et en dehors de ces quelques mots, je ne parlais que le russe. Je ne pouvais pas expliquer comment j'étais venu du Caucase jusqu'ici, dans le pays des droits de l'homme et de Charles Baudelaire. Surtout, j'avais perdu Gloria. Gloria Bohème, qui s'était occupée de moi depuis que ma mère avait disparu. Avec elle, j'avais vécu libre, malgré la guerre, malgré les frontières, malgré la misère et la peur. Elle me manquait terriblement, mais j'ai toujours gardé l'espoir de retrouver cette femme au coeur immense, qui avait le don d'enchanter ma vie.

 

Hate List  Jennifer Brown

 

C'est elle qui a eu l'idée de la liste, mais elle n'a jamais voulu que quelqu'un meure. Valérie est effondrée après le drame survenu à son lycée. Son petit ami Nick a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste. Cette fameuse liste qu'ils avaient écrite pour s'amuser, et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches, méprisants. Puis, Nick s'est suicidé. Mais Valérie, elle, est toujours là, enfermée dans une bulle de questions sans réponses. Jusqu'au matin où elle se lève, et quitte sa chambre pour retourner au lycée.

Le quatrième mur Sorj Chalandon

 

L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé. Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne.

 

PRIX GONCOURT DES LYCEENS 2013

Bienvenue! 34 auteurs pour les réfugiés Collectif

 

 

"'Bienvenue !' c'est le projet solidaire de 34 auteurs et illustrateurs sur le sujet de l'exil et des réfugiés. Tous les bénéfices réalisés par les éditions Points seront reversés au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Les mobilisations collectives et les prises de position citoyennes ont été aussi nombreuses en cette longue année 2015 que l’actualité a été terrible. La récente image d’un enfant échoué sur une plage a soulevé un haut-le-cœur international et accéléré la prise de conscienceAprès la sidération, il nous a semblé urgent de donner la parole à des personnalités publiques afin de constituer un recueil de textes et de dessins sur le thème de l’asile et de ceux qu’on appelle désormais les réfugiés et les migrants. Le livre regroupe des textes de fiction et des témoignages, ponctués de dessins... Pour diffuser un message de tolérance et d’ouverture le plus largement possible."

 

L'équipe Points

 Embarqué(s)! Ces images qui font l'histoire Jean-Marc Dopffer 


Aron Catalys est chargé de couvrir une opération militaire qui se déroule sur une plateforme pétrolière. La mission tourne mal et les rescapés s'embarquent avec leur prisonnier sur un canot de sauvetage.

La présence du photographe agace le caporal Roey Leeland qui doit gérer la survie de la section et interroger le terroriste. Difficile de mesurer l'impact qu'auront ses prises de vues et son témoignage s'ils devaient être dévoilés au grand jour... L'animosité entre les deux hommes s'enflamme quand le militaire découvre que le journaliste n'est pas référencé sur l'ordre de mission officiel. Qui est-il ? Et pour qui travaille-t-il ?

"Embarqué(s) !" est un roman d'action où les ombres de la réalité s'esquissent au travers de points de vue multiples sur le métier de photographe de guerre et sur le traitement de l'information par les médias.

C'est un hommage à tous ces grands reporters qui risquent leur vie pour informer le monde.

Préface réalisée par Patrick Chauvel, reporter de guerre.

 Bacha posh Charlotte Erlih

A 15 ans, Farrukh voit enfin son rêve se réaliser : son club d'aviron, le seul d'Afghanistan, a obtenu un bateau professionnel. Si son équipe tentait de se qualifier pour les Jeux olympiques ?!

Mais Farrukh est un "bacha posh". Dans les familles afghanes qui n'ont que des filles, on appelle ainsi les jeunes filles transformées en garçons et élevées comme tels, jusqu'à l'âge de la puberté...

S'il est découvert, c'est son rêve et sa liberté qui s'évanouissent, le déshonneur pour les siens. Et qu'est-ce qu'il en sera des sentiments troubles de Sohrab à son endroit ?

 Eldorado  Laurent Gaude

 

" Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes. " Pour fuir leur misère et rejoindre l'" Eldorado ", les émigrants risquent leur vie sur des bateaux de fortune... avant d'être impitoyablement repoussés par les gardes-côtes, quand ils ne sont pas victimes de passeurs sans scrupules. Le commandant Piracci fait partie de ceux qui sillonnent les mers à la recherche de clandestins, les sauvant parfois de la noyade. Mais la mort est-elle pire que le rêve brisé ? En recueillant une jeune survivante, Salvatore laisse la compassion et l'humanité l'emporter sur ses certitudes... Voyage initiatique, sacrifice, vengeance, rédemption : le romancier au lyrisme aride manie les thèmes de la tragédie antique avec un souffle toujours épique. L'EXPRESS

Regardez-moi Gudule

 

"Ils m'ont choisie, moi Gina! Je n'arrive pas à y croire... Sur je ne sais pas combien d'adolescents, c'est moi qu'ils ont retenue. Je vais devenir hyper célèbre: je vais être filmée vingt-quatre heures sur vingt-quatre par la chaine Socio-Life, pendant trois mois. Quand on a, comme moi, envie de devenir actrice, on ne peut pas laisser passer une chance pareille!"

Être sous l’œil du public en permanence peut très vite devenir un calvaire pour une adolescente. Mais une fois la machine infernale lancée, comment l'arrêter?

 

 

 

Opium Poppy Hubert Haddad

 Prix du Cercle Interallié 2012

 

 Encore et encore, on lui demande comment il s’appelle. La première fois, des gens lui avaient psalmodié tous les prénoms commençant par la lettre A. Sans motif, ils s’étaient arrêtés sur Alam. Pour leur faire plaisir, il avait répété après eux les deux syllabes. C’était au tout début, à Paris. On venait de l’attraper sur un quai de gare, à la descente d’un train…

 

Au fil de cette traque à l’enfant, se dessine l’histoire d’Alam. Celle d’un petit paysan afghan, pris entre la guerre et le trafic d’opium, entre son désir d’apprendre et les intimidations de toute sorte, entre son admiration pour un frère tête brûlée et l’amour éperdu qu’il porte à une trop belle voisine…Ce magnifique roman à la précipitation dramatique haletante éclaire la folle tragédie des enfants de la guerre. « Qui aura le courage d’adopter le petit taliban ? » semble nous demander avec une causticité tendre l’auteur d’Opium Poppy.

Palestine   Hubert Haddad

 

Quelque part en Cisjordanie, entre la Ligne verte et la " ceinture de sécurité ", une patrouille israélienne est assaillie par un commando palestinien. Un soldat est tué, un autre enlevé par le commando bientôt en pleine déroute... Blessé, sous le choc, l'otage perd tout repère, oublie son nom. Seul survivant, sans papiers, en vêtements civils et keffieh, le jeune homme est soigné puis adopté par deux Palestiniennes. Il sera désormais Nessim, frère de Falastin, une étudiante anorexique, et fils d'Asmahane, la veuve d'un responsable politique abattu dans une embuscade. C'est ainsi que Nessim découvre et subit les souffrances d'une Cisjordanie occupée... Un roman bouleversant.

 Fuck you New York Kamel Hajaji


Pour Malek, 21 ans, New York est l'horizon rêvé. Addict au rap et au cinéma américains, il trépigne à l'idée d'aller là où les choses bougent. Un été, son rêve se réalise : il s'embarque avec son meilleur ami Ben - deux ans après le 11-Septembre. Mais dès l'arrivée à la douane, la réalité vient le tacler ; les passagers sont scindés en deux files, celle des Blancs et celle des autres, qui sont conduits dans une salle isolée. Ben passe, mais Malek est emmené dans " l'antre ". Ce jour-là, il découvre qu'il est un Arabe, un dangereux muslim : un étranger. C'est le début d'une descente aux enfers dans l'univers new-yorkais...

Le Meilleur des mondes Aldous Huxley

 

Voici près d'un siècle, dans d'étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un État Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains sauvages dans des réserves. La culture in vitro des fœtus a engendré le règne des " Alphas ", génétiquement déterminés à être l'élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. Le meilleur des mondes est possible. Aujourd'hui, il nous paraît même familier...

Je préfère qu'ils me croient mort  Ahmed Kalouaz

 

«Taper dans un ballon, c'est ce que Dieu nous a appris de mieux. Nous l'avons fait au-delà de tout, mais finalement Une nous a rien rendu... Cela ne m'a pas conduit aux portes des clubs prestigieux, mais aux grilles des petits stades anonymes, j'ai appris à mer les murs, attendant vainement de lever les bras au ciel en courant, un maillot trempé de sueur brandi vers une foule en liesse.»

Chaque année, des centaines d'adolescents quittent l'Afrique pour l'Europe, avec l'espoir de devenir footballeurs professionnels. Ils tombent parfois entre les mains de recruteurs véreux, qui leur font miroiter les grands clubs. Tinter Milan, Chelsea, Marseille... avant de les abandonner. Voici, raconté par Ahmed Kalouaz, le destin bouleversant de l'un d'entre eux. Kounandi, qui s'envole un matin d'avril de Bamako pour Paris, des rêves de gloire plein la tête...

Petit journal de bord des frontières Gazmend Kapllani

 

Après une enfance albanaise durant laquelle les minijupes des animatrices de la télévision italienne résument à ses yeux la vie en Occident, Gazmend Kapllani franchit un jour la frontière grecque dans l'espoir d'une vie meilleure. Mais la Terre Promise ne lui réserve pas l'accueil amical auquel il s'attendait : nulle speakerine légèrement vêtue en signe de bienvenue, et pas la moindre trace d'un sourire bienveillant sur les visages des autochtones. Parqué dans un centre de rétention pour immigrés, il commence à entrevoir la dure réalité de la condition qui sera désormais la sienne. Lui et ses camarades albanais bâtissent dans leurs rêves un futur en Grèce où le travail leur apporte succès et fortune, un futur qui restera à l'état de chimère pour la plupart d'entre eux. L'absurdité de ces châteaux en Espagne comme celle de leur condition n'en rend leur quotidien que plus cruel. Avec autant de recul que d'engagement, d'humour que d'indignation, Kapllani entremêle le récit de son expérience à une méditation sur ce qu'il appelle " le syndrome des frontières ", pour composer un premier livre d'une acuité et d'une vigueur extraordinaires. Aussi lucide et drôle dans le récit de la vie ordinaire sous la dictature d'Enver Hodja en Albanie que dans celui de la condition des immigrés en Europe occidentale, Gazmend Kappllani livre ici un texte essentiel.

Allah n'est pas obligé  Ahmadou Kourouma

 

Il s'appelle Birahima, il a dix ou douze ans et, comme beaucoup d'enfants, il joue au petit soldat avec une mitraillette. "C'est facile. On appuie et ça fait tralala." Sauf qu'ici l'arme est bien réelle et les morts ne se comptent plus. Birahima fait partie de ces orphelins qui ont tout perdu et n'ont d'autre recours, malgré leur jeune âge, que de devenir des sortes de mercenaires dans les guerres tribales qui déchirent des pays comme le Liberia ou la Sierra Leone, les fameux enfants-soldats.

Le tableau est atroce : c'est le règne du grand banditisme sous couvert d'activités soi-disant révolutionnaires, des massacres de populations civiles, les pires horreurs. "Mais Allah n'est pas obligé d'être juste avec toutes les choses qu'il a créées ici-bas." Tout est vrai, hélas, dans le livre d'Ahmadou Kourouma qui n'est cependant pas un document mais bien un roman.

Ce qui rend encore plus percutante l'horreur racontée par un enfant avec un humour terrible qui renvoie chacun à ses responsabilités et à sa mauvaise conscience. --Gérard Meudal

Nous étions des êtres vivants Nathalie Kuperman (prépa sciences-po)

 

Le groupe de presse pour la jeunesse Mercandier vient d'être vendu. Son nouvel acquéreur, Paul Cathéter, ambitieux, vulgaire, méprisant, compte imposer à l'entreprise sa mentalité et ses méthodes de travail. Restructuration, réduction de la masse salariale, abandon des locaux « historiques » de l'entreprise... Les salariés s'interrogent avec angoisse sur leur avenir. Certains doivent partir, d' autres montent en grade, comme Muriel Dupont-Delvich, qui devient Directrice générale. Ariane Stein, une des responsables éditoriales, refuse plus que les autres ces changements. Un soir, avec la complicité du gardien d immeuble, Ariane se fait enfermer dans les bureaux pour y passer la nuit avant le déménagement de l 'entreprise. Elle découvre dans les cartons de Muriel une liste de salariés pour la prochaine charrette, dont elle-même fait partie... Nathalie Kuperman s'empare avec originalité d un sujet très actuel : le rachat d une entreprise, le harcèlement au travail, les inquiétudes des salariés, les licenciements... À travers des personnages attachants et complexes, l auteur excelle à décrire le mouvement infime qui provoque le basculement dans la folie.

 

Putain d’usine suivi de Après la catastrophe et de Plan social Jean Pierre Levaray

 

Cet ouvrage constitue une réédition des écrits d’usine de l’auteur (Putain d’usine, L’Insomniaque, 2002), revue et augmentée de la chronique Après la catastrophe (L’Insomniaque, 2002) et de l’épilogue industriel Plan social (inédit). « Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons – et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, qu’elle baisse ses coûts fixes. Arrêter, quoi. Qu’il n’y ait plus ce travail, qu’on soit libres. Libres, mais avec d’autres soucis. Personne ne parle de ce malaise qui touche les ouvriers qui ont dépassé la quarantaine et qui ne sont plus motivés par un travail trop longtemps subi. Qu’il a fallu garder parce qu’il y avait la crise, le chômage. Une garantie pour pouvoir continuer de consommer à défaut de vivre. On a remplacé l’équipe d’après-midi, bienheureuse de quitter l’atelier. C’est notre tour, maintenant, pour huit heures. On est installés, dans le réfectoire, autour des tasses de café. Les cuillères tournent mollement, on a tous le même état d’esprit et aussi, déjà, la fatigue devant cette nuit qui va être longue. » Ouvrier dans l’agglomération rouennaise, Jean-Pierre Levaray ne fait pas secret de son travail d’auteur cherchant à s’évader du monde qu’il décrit : celui de l’exploitation quotidienne du travail posté dans une usine de produits chimiques. Cette réalité qui forge la lutte des classes et la reproduit sans cesse.

Le Casse du siècle Michael Lewis

 

Des banquiers crédules, des spéculateurs corrompus, de naïves agences de notation… manipulant des fortunes dont les ordres de grandeur dépassent l’entendement. Bienvenue dans le monde de la finance ! Le « casse du siècle » ou le vrai roman de la crise saisie depuis son origine : les subprimes, ces produits financiers qui ont servi à l’enrichissement de quelques-uns… et causé la ruine de beaucoup.

 

« Personne n’écrit sur la finance et l’argent avec un tel sens de l’humain et du romanesque. Michael Lewis est notre nouveau Tom Wolfe. » The New York Times

D'un retournement l'autre

Comédie sérieuse sur la crise financière. En quatre actes, et en alexandrins

Frédéric Lordon

 

Le rideau s’ouvre : Messieurs les Banquiers, son Altesse le président de la République française, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale et le petit peuple des conseillers de la Cour. La pièce peut commencer : lessivés par la crise des désormais célèbres « subpraïmes » (sic), les Banquiers s’apprêtent à sonner à la porte de l’État pour lui demander de mettre la main au porte-monnaie… avant que le résultat de leurs acrobaties ne fasse exploser les dettes publiques et conduise à la rigueur pour tous – pour tous les autres qu’eux.

 

C’est une forme particulière, et inattendue, celle de l’alexandrin, qui est ici convoquée pour mettre en scène la crise de la finance mondiale. Peut-être en effet fallait-il l’ambivalence d’un vers qui convient à la tragédie aussi qu’à la comédie pour saisir et la déconfiture d’un système aux abois et l’acharnement bouffon de ses représentants à le maintenir envers et contre tout.

 

Mais ce que ces « élites » aveuglées par leur domination, et déjà disqualifiées par l’Histoire, ne voient plus c’est qu’un retournement peut en cacher un autre. Et celui des marchés annoncer celui du peuple.

 

Le texte de la pièce est suivi d’un post-scriptum : « Surréalisation de la crise ».

Amélia Kimberly McCreight

 

À New York, Kate élève seule sa fille de 15 ans, Amelia. En dépit d'un rythme professionnel soutenu, elle parvient à être à l'écoute de cette adolescente intelligente et responsable, ouverte et bien dans sa peau. Très proches, elles n'ont pas de secrets l'une pour l'autre. C'est en tout cas ce que croit Kate, jusqu'à ce matin d'octobre où elle reçoit un appel de l'école. On lui demande de venir de toute urgence. Lorsqu'elle arrive, Kate se retrouve face à une cohorte d'ambulances et de voitures de police. Elle ne reverra plus jamais sa fille. Amelia a sauté du toit de l'établissement. Désespoir et incompréhension. Pourquoi une jeune fille en apparence si épanouie a-t-elle décidé de mettre fin à ses jours ? Rongée par le chagrin et la culpabilité, Kate tente d'accepter l'inacceptable... Mais un jour, elle reçoit un SMS anonyme qui remet tout en question : " Amelia n'a pas sauté. " Obsédée par cette révélation, Kate s'immisce alors dans la vie privée de sa fille et réalise bientôt qu'elle ne la connaissait pas si bien qu'elle le pensait. À travers les SMS, les mails d'Amelia, les réseaux sociaux, elle va tenter de reconstruire la vie de son enfant afin de comprendre qui elle était vraiment et ce qui l'a poussée à monter sur le toit ce jour-là. La réalité qui l'attend sera beaucoup plus sombre que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Une vision singulière du malaise de l'adolescence. Des personnages inoubliables. Un sens du suspense unique. Une critique dithyrambique. Ce premier roman de Kimberly McCreight est un chef-d'oeuvre. Nicole Kidman en a acquis les droits d'adaptation cinématographique pour un film produit par HBO.

L'ainé des orphelins Tierno Monénembo

 

Au Rwanda, Faustin Nsenghimana, né d'un père hutu et d'une mère tutsi, est l'aîné de quatre enfants. Son père, Théoneste, considéré comme l'idiot du village, lui a appris
à voir clair : c'est-à-dire, à s'accommoder de tout. Il a treize ans lorsque des hommes entourent les collines de Nyamata et exhortent les gens à aiguiser les machettes et les couteaux. Ses parents sont massacrés, il prend la fuite, mène une vie errante et misérable pendant des mois. Et lorsqu' enfin il retrouve ses frères et sueurs, sa vie est de nouveau bouleversée... Usant de la fiction romanesque pour évoquer le génocide rwandais, Tierno Monénembo place ce personnage de jeune garçon, fuyard, orphelin, pensionnaire et prisonnier, au cœur d'une tragédie qui
secoua tout le continent africain.

La ferme des animaux George Orwell

 

«Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement :

"Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d'alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux."

Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer :

"Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres."»

 1984  George Orwell

 

De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d'en face. Big brother vous regarde, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance. Seule comptait la Police de la Pensée.

 Eux, c'est nous. Collectif

 

Agissons ensemble pour les réfugiés!

Avec ce livre, plus de 40 éditeurs jeunesse souhaitent porter ensemble un message de bienvenue et de solidarité.

Daniel Pennac, voix majeure de la littérature, nous invite d'abord à réfélchir et à ouvrir grand notre esprit et notre coeur. Puis Jessie Magana et Carole Saturno, à partir des 8 lettres du mot RÉFUGIÉS, proposent 8 courts textes pour aider les plus jeunes à comprendre.

Serge Bloch apporte l'humanité de son trait à ce petit livre solidaire, à partager le plus largement possible!

La Décision Isabelle Pandazopoulos

 

Un matin, Louise, excellente élève de terminale S, a un malaise en plein cours de maths. Quelques instants plus tard, elle accouche seule d'un enfant dont elle ne savait rien, qu'elle n'a pas attendu, encore moins désiré. Assaillie de questions, Louise, la jeune fille sans histoires, croit devenir folle. Pourtant l'évidence est là : ce bébé de 3,3 kg, son fils. Comment l'accepter? Soutenue par sa famille, ses amis et les professionnels qui l'entourent, Louise va découvrir la vérité et réapprendre à vivre.

 

Un roman inlâchable et bouleversant où tout sonne juste.

 

Pour son deuxième roman, Isabelle Pandazopoulos, révélée par le succès de «On s'est juste embrassés», ose aborder avec infiniment de délicatesse un sujet dérangeant et mal connu.

Made in Vietnam Carolin Philipps

 

Lan, 14 ans, est ouvrière dans une usine de baskets, au sud du Vietnam. Sa famille a besoin de son salaire pour survivre. Malgré les conditions de travail déplorables, la jeune fille doit apprendre à se taire et à obéir. Ses éclats de rire et son indignation, elle les réserve à Hoa, sa meilleure amie. Cependant, tout au fond d'elle, couve le feu de la révolte...

 

 Le Piège  Anne Provoost

Un engrenage. Comment Lucas, jeune adolescent sans histoire, peut-il tomber sous la coupe de Benoît, jeune néonazi, lancer des cocktails Molotov, assister passivement à une ratonnade et participer à des actions racistes ? Un piège semble s'être refermé sur lui. Tout le roman est une lente prise de conscience du silence familial. Le grand-père vénéré n'était autre qu'un négationniste, un collaborateur. Quand Lucas s'en rend compte, il est presque trop tard. Le Piège démonte les pratiques de la manipulation, les explore avec intelligence, tout en dénonçant la rhétorique de l'extrémisme.

Le quatrième soupirail Marie-Sabine Roger

 

Un matin, le père de Pablo est enlevé, sous ses yeux, par des soldats. Son seul crime : éditer de la poésie révolutionnaire. Mais dans ce pays d'Amérique du Sud, écrasé par une dictature, il n'y a plus de place pour la liberté d'opinion. Pour Pablo, la révélation est brutale. Il prend enfin conscience de ce qui se passe autour de lui. Avec l'aide d'un réseau de résistants, il va tenter de retrouver son père, détenu et torturé dans la sinistre prison de San Marcos.
Il verra les bourreaux à l'œuvre, et comprendra alors toute l'importance des textes que son père imprimait, jour après jour, pour lutter contre l'oppression.

Katiba Jean-Christophe Rufin

Quatre touristes occidentaux sont assassinés dans le Sahara. L'attaque est signée «al-Qaida au Maghreb islamique», dont tout laisse à penser que les partisans veulent aller beaucoup plus loin et rêvent de frapper la France au cœur. L'événement est présenté par les médias comme un fait divers tragique mais il met en alerte les services de renseignements du monde entier. Au centre de leurs jeux complexes, Jasmine. Jeune fonctionnaire du Quai d'Orsay apparemment sans histoire, elle émerge peu à peu comme la pièce maîtresse d'une opération d'envergure inédite. Quels liens cette Française à l'élégance stricte entretient-elle avec le monde musulman? C'est en démêlant les fils les plus intimes de sa vie que la vérité se fera jour et que le suspense, haletant, trouvera son dénouement. Complice, victime ou agent double, Jasmine incarne le mélange de répulsion et de fascination que le fondamentalisme religieux exerce inconsciemment sur chacun de nous.

Victoire ou la douleur des femmes Gilbert Schlogel

 

En 1939, Victoire Dambreville, jeune Normande de vingt ans, est emmenée de force par sa mère chez une « faiseuse d'anges ». L'avortement échoue, et Victoire connaîtra, dans le Paris de l'Occupation, la honte de sa condition de fille-mère. Devenue gynécologue, elle consacre sa vie à lutter pour le droit des femmes à la contraception et à l'avortement, affrontant l'hostilité de nombre de ses confrères, risquant même l'emprisonnement.

La vague De Todd Strasser

 

Cette histoire est basée sur une expérience réelle qui a eu lieu aux États-Unis dans les années 1970. Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d'histoire, crée un mouvement expérimental au slogan fort : « La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action. » En l'espace de quelques jours, l'atmosphère du paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader, lui-même totalement pris par son personnage. Quel choc pourra être assez violent pour réveiller leurs consciences et mettre fin à la démonstration ?

 

Oublie les mille et une nuits Marco Varvello

 

D'origine pakistanaise, Salima est une jeune musulmane parfaitement intégrée à son pays, l'Angleterre. Au sein de sa famille et au lycée, elle a su trouver l'équilibre entre le respect des traditions et la vie moderne d'une fille de son âge. Aussi, quand ses parents lui annoncent qu'ils iront avec sa petite sœur Shazia au Pakistan, ne se doute-t-elle de rien. Son grand-père est à l'article de la mort, et une dernière visite s'impose. Mais très vite Salima va comprendre la vraie raison de ce voyage : ses parents ont décidé de la marier avec un lointain cousin, sans lui demander son avis...

 

 

Comment épouser un milliardaire Audrey VERNON

 

Pour ceux qui doutent de la poésie des pages saumons du Figaro et ceux qui la goûtent, pour ceux qui ont compris qu'il y a davantage de bénéfices à épouser un milliardaire qu'à travailler pour lui ou acheter ses produits, pour tous ceux-là, une candide fiancée, lors de son enterrement de vie de jeune fille, prodigue quelques conseils, détaille la mécanique du capitalisme mondialisé et de l’explosion des inégalités…

« Comme dit mon futur mari, il faut prendre l’argent là où il est : chez les pauvres. Ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais il y a beaucoup de pauvres... »

Derrière son apparente naïveté se cache cependant une fine lectrice de Marx au sourire bien acéré. Chaque élu de la liste de Forbes ou du CAC40 en prendra pour son grade, et Audrey Vernon, alchimiste économique, réussit à se saisir de sujets graves pour les rendre drôles.

 

 

 Jours sans faim Delphine de Vigan

 

Laure, dix-neuf ans, est anorexique au dernier degré. Elle entre à l’hôpital au service de nutrition. Hospitalisée pendant trois mois, elle oscille entre angoisse et volonté de s’en sortir, pour finalement accepter de perdre le contrôle sur la seule chose de sa vie qu’elle maîtrise : son poids. Dans un style remarquable de sobriété, Delphine de Vigan dresse le portrait de ce combat pour la survie.

Le Couperet  Donald Westlake

 

ll n'est pas un seul PDG qui n'ait commenté publiquement la vague de compressions de personnel qui balaie l'Amérique sans l'expliquer par une variation sur la même idée: "la fin justifie les moyens."
Burke Devore, cadre supérieur au chômage, décide d'appliquer la méthode dans son propre intérêt. Déterminé à retrouver son statut social et à recréer des liens familiaux qui se désagrègent, il bascule dans la logique absurde de la loi du plus fort. Il est prêt à tout, même à tuer, pour retrouver sa place dans la société. Et qu'on ne s'avise pas de lui demander des comptes car il ne fait qu'appliquer la logique du système!
Avec ce récit, Donald Westlake, célèbre pour son humour, change de registre. Ni pamphlet, ni ouvrage rhétorique, ce roman, d'une grande noirceur, décrit de façon implacable et déroutante le poids du couperet de l'ultra-libéralisme et les conséquences terrifiantes pour ses victimes.
L'auteur met tout son talent au service d'une fiction qui démonte les mécanismes cruels de l'individualisme. --Claude Mesplède--

Conscience contre violence Stefan Zweig

 

Ce précieux document était devenu introuvable depuis près de cinquante ans ! À partir du conflit exemplaire entre Sébastien Castellion (1515 - 1563) et Calvin, Stefan Zweig nous fait vivre un affrontement qui déborde de beaucoup son cadre historique. Cette cause nous intéresse tous : liberté et tolérance contre intégrisme.
Si Stefan Zweig finit de rédiger ce texte prémonitoire en 1936, en pleine montée du fascisme, il faut y voir un sens profond. En effet, comment ne pas faire le rapprochement entre la ville de Genève et l'Allemagne nazie, entre Calvin et Hitler, les sbires de Farel et les hordes hitlériennes ?
Quelques décennies plus tard, fanatisme religieux et résurgence des extrêmes droites doivent à nouveau nous ouvrir les yeux. Cet écrit polémique devient alors une charge d'une force redoutable.

TEMOIGNAGES

La guerre n'a pas un visage de femme Svetlana Alexievitch

 

La Seconde Guerre mondiale ne cessera jamais de se révéler dans toute son horreur. Derrière les faits d'armes, les atrocités du champ de bataille et les crimes monstrueux perpétrés à l'encontre des civils, se cache une autre réalité. Celle de milliers de femmes russes envoyées au front pour combattre l'ennemi nazi. Svetlana Alexievitch a consacré sept années de sa vie à recueillir des témoignages de femmes dont beaucoup étaient à l'époque à peine sorties de l'enfance. Après les premiers sentiments d'exaltation, on assiste, ou fil des récits, à un changement de ton radical, lorsque arrive l'épreuve fatidique du combat, accompagnée de son lot d'interrogations, de déchirements et de souffrances. Délaissant le silence dans lequel nombre d'entre elles ont trouvé refuge, ces femmes osent enfin formuler la guerre telle qu'elles l'ont vécue. Un recueil bouleversant des témoignages poignants.

Peut-on vivre sans smartphone ? Judith Aquien  & Quentin Vijoux

 

 

« Issu du fructueux accouplement entre le Tatoo, la fée Clochette et R2D2, le téléphone intelligent est devenu tout à la fois : entremetteur, boussole, montre, dictionnaire, calculatrice, messager, photographe,

facteur, meilleur ami, réveil, stéthoscope, coach, challenger, journal intime, juke-box, Maïté portative… »

 

Dans cet ouvrage sans précédent, Judith Aquien raconte « la vie avec smartphone ». À travers ses observations, aussi cocasses que criantes de vérité, elle convoque d’incontournables penseurs, de Sénèque à Roland Barthes en passant par Joël Collado. En vingt-cinq chapitres, malicieusement illustrés par Quentin Vijoux, nous passons tour à tour de la surprise à la panique, du rire au questionnement.

 

Peut-on vivre sans smartphone ? permet enfin de comprendre ce qui se trame derrière cet objet dont l’usage et ses répercussions révèlent un sujet d’étude drôle et passionnant.

Le quai de Ouistreham  Florence Aubenas

 

En 2009, Florence Aubenas part pour Caen et s'inscrit au chômage, avec un bac pour tout bagage et sans révéler qu'elle est journaliste. À Pôle Emploi, on lui propose de saisir sa chance : devenir agent de propreté dans des entreprises. Le Quai de Ouistreham est le récit saisissant de cette plongée dans le monde de la précarité. Un monde où on ne trouve plus d'emploi, mais des « heures ». Florence Aubenas est journaliste. Elle a d’abord été grand reporter pour Libération, puis pour Le Nouvel Observateur.

 

L'exécution  Robert Badinter

 

Dans l'exécution, le personnage principal est un avocat et ancien premier ministre de François Miterrand, Badinter, qui a fait abolir la peine de mort. Dans l'exécution, il nous livre le procès de Buffet et de Bontems. En 1971, à Clervaux, ces deux hommes ont pris en otage et tué une infirmière et un gardien. On les accuse tous deux mais très vite, on s'aperçoit que Bontems n'a pas pu commettre ces meurtres, avec un minuscule opinel qui ne correspond pas aux blessures constatées sur l'infirmière. Ainsi, on déclare coupable cet homme "qui de sa vie n'avait versé le sang". Badinter, avocat de Bontems, décide de combattre cette "justice qui tue".

 

 L'Abolition  Robert Badinter

 

Ce livre est le récit de ma longue lutte contre la peine de mort. Il commence au jour de l'exécution de Claude Buffet et de Roger Bontems, le 24 novembre 1972, et s'achève avec le vote de l'abolition, le 30 septembre 1981. Depuis lors, l'abolition s'est étendue à la majorité des Etats dans le monde. Elle est désormais la loi de l'Europe entière. Elle marque un progrès irréversible de l'humanité sur ses peurs, ses angoisses, sa violence. A considérer cependant les exécutions pratiquées aux Etats-Unis, en Chine, en Iran et dans de nombreux autres pays, le combat contre la peine de mort est loin d'être achevé. Puisse l'évocation de ce qui advint  en France servir la grande cause de l'abolition universelle.
Robert Badinter

Chercheur au quotidien Sébastien Balibar

 

"Je suis un physicien expérimentateur, pas un théoricien, mais j’ai besoin d’équations pour que ma physique soit une science."

Comment naît l’idée d’une recherche ? Comment sait-on si l’on cherche dans la bonne direction ? Trouve-t-on vraiment ce que l’on voulait initialement trouver ?
Sébastien Balibar, physicien expérimentateur de la matière froide, offre des réponses à ces questions fondamentales à travers le récit, plein de suspens, d’une découverte scientifique. Pour cela, il nous ouvre grand les portes de son laboratoire où, grâce à une machine ayant la forme d’une fusée, il observe les propriétés déconcertantes des cristaux d’hélium, formidables exemples des bizarreries de la science.

"Je soude, je fraise parfois, je colle, je visse, je branche et je pompe, je réfléchis, évidemment, mais au bout de tous ces efforts, j’écris et je parle. Je lis aussi, je doute et je critique. J’apprends à mes étudiants à faire de même."

A ses côtés, nous découvrons la vie quotidienne d’un chercheur, au plus près de la matière, ponctuée par des moments de doute et d’euphorie, un quotidien dans lequel le scientifique est seul dans ses interrogations mais en dialogue permanent avec d’autres, apprentis et confirmés. Plus fondamentalement, c’est le processus créateur de la science que le chercheur nous invite à comprendre, tension permanente entre un bricolage rationnel et la production de connaissances nouvelles auxquelles le scientifique associera son nom.

Encaisser ! Enquête en immersion dans la grande distribution Marlène Benquet

 

Marlène Benquet a mené pendant trois ans une enquête sur une des principales entreprises françaises de grande distribution : d’abord caissière, elle a ensuite fait un stage au siège du groupe et un autre au sein de l’organisation syndicale majoritaire. Elle révèle dans ce livre stupéfiant les « dessous » de la grande distribution.
L’identité des fondateurs (« des épiciers ») a été bouleversée par l’arrivée de nouveaux actionnaires financiers : le management par la promotion a largement disparu, et l’ensemble des salariés accepte mal ce qu’ils vivent comme une insécurité grandissante. Dès lors, pourquoi acceptent-ils d’« encaisser » ces réorganisations fragilisantes ?
« Je voulais savoir ce que cela faisait d’être caissière pour comprendre pourquoi elles ne se révoltaient pas ou, en tout cas, moins que dans d’autres secteurs professionnels. » Au sein du siège, le cloisonnement est de règle : impossible de se déplacer dans d’autres services sans une bonne raison. Quant à l’organisation syndicale majoritaire, comment a-t-elle réussi à s’implanter ? Comment contribue-t-elle à la paix sociale ?
Ni l’« adhésion » ni la répression ne suffisent à expliquer pourquoi les salariés s’investissent dans leur travail. Plus proches du jeu de go que des échecs, les stratégies patronales neutralisent les salariés mais ne les soumettent pas.

Kotchok. Sur la route avec les migrants Billet, Claire & Jobard, Olivier


Kotchok est le récit exceptionnel de cinq jeunes Afghans sur le chemin de l'exil, de Kaboul à Paris. Douze mille kilomètres parcourus, six frontières passées clandestinement.
Claire Billet et Olivier Jobard ont intégré un groupe de migrants clandestins d'Afghanistan pour partager leur voyage jusqu'en France. De ce périple est né ce livre unique qui documente pour la première fois la route des migrants dans son intégralité, dans son quotidien nu. Les cinq amis sacrifient tout dans l'espoir d'une vie meilleure, et voient leurs rêves confrontés à la réalité.
Trop souvent décrits par des nombres, les migrants sont devenus une masse désincarnée dans l'inconscient collectif. Ils sont photographiés avec les caméras de la police comme des bandits sans foi ni loi. On les perçoit comme des hordes de zombies envahissant Calais ou Melilla. On nous les montre entassés comme du bétail sur les esquifs de Lampedusa.
Ici, rien de tel. C'est par les yeux de Luqman, Fawad, Khyber, Jawid et Rohani que nous regardons la route, que nous découvrons pour la première fois la mer, les filles en minijupe, les gratte-ciel, la télé devenue réalité... À ces moments forts se mêlent des haltes insupportables : c'est la dualité de la migration clandestine. Elle oscille invariablement entre urgence et ennui, extase et déprime, héros et zéro.

 La Barbe Omar Benlaala

 

Omar retrace dans ce livre un itinéraire précurseur, le sien : comment, jeune Français d’origine algérienne, il est devenu, au milieu des années 1990, l’un des premiers « barbus ». Il raconte les étapes successives de sa quête d’identité : décrochage scolaire, apprentissage accéléré de l’islam dans les mosquées de la région parisienne, voyages initiatiques à travers le monde, puis défonce sur les pistes de danse. Au terme de ces expériences, il trouve finalement son équilibre dans une pratique spirituelle apaisée. Il y a dix ans, alors qu’un nombre croissant de jeunes font le choix de l’islamisme, Omar coupe sa barbe et redevient invisible. Commence alors pour lui une nouvelle quête, ne visant plus ni l’absolu ni la distinction, celle du calme intérieur. Le parcours singulier d’Omar aide à comprendre celui d’autres jeunes qui, aujourd’hui, se cherchent dans la religion.

"N’ayant jamais mis les pieds dans une mosquée, je ne savais pas ce que j’allais y trouver. Mais parfaitement ce que je fuyais."

Embrigadée  Valérie de BOISROLIN

 

Mercredi 5 juin 2013, la fille de Valérie de Boisrolin quitte de son plein gré dans l'après-midi, avec un sac rempli de vêtements et toute l'assurance de ses 16 ans, la maison de ses parents. Un dernier texto : " Je pars à Paris, Maman. Bisou, je t'aime. " Elle va rejoindre B. Depuis des mois, elle est sous son emprise, amoureuse, prête à croire toutes ses promesses. Certains signes auraient pu alerter Valérie. Sa fille changeait, mais les adolescents sont si souvent changeants... Un mois plus tard, la police la retrouve : en burqa. Elle fugue de nouveau. Pour ne plus revenir. A ce jour, elle est en Syrie, elle a eu un enfant. Valérie a pu cependant renouer un fragile dialogue. Malgré la confiance et l'amour, l'éducation donnée et les valeurs transmises, " l'inconcevable est arrivé ". Sa fille était équilibrée, et les raisons qui l'ont poussée à partir restent en grande partie une énigme.
Comment survivre ? Valérie met son énergie au service de parents qui vivent le même cauchemar.

Comment j'ai sauvé la planète : l'écologie appliquée à la vie quotidienne Sophie Caillat

 

Comme moi, vous redoutez les conséquences du réchauffement climatique tout en rêvant de sauter d'un avion à l'autre ? Vous défendez de nobles idéaux mais votre vie ressemble plutôt à Sex and the City ? En clair, vous aimeriez sauver la planète sans changer vos habitudes ? Pour résoudre ces contradictions, j'ai expérimenté tous les possibles. J'ai adopté des vers mangeurs de déchets, passé mes soirées dans des Disco Soupes, chassé le gaspi électrique, participé à la vélorution... J'en ai évalué le rapport plaisir-efficacité-économies pour vous éviter les pièges du marketing vert. L'écologie appliquée au quotidien ne doit pas être une punition. Entre grandes joies et petits moments de solitude, ce récit se veut un guide pour une vie plus zen.

Anna Politovskaïa : "Non à la peur" Dominique Conil

 

 

Assassinée en 2006 devant son domicile, Anna Politkovskaïa lutta toute sa vie pour la défense des droits de l'homme. Malgré les nombreuses menaces de mort et tentatives d'agression, cette journaliste refusa le silence et s'illustra notamment dans son combat en faveur des victimes de guerre en Tchétchénie. Ses prises de positions contre le régime du président Vladimir Poutine et la reconnaissance internationale de son travail en ont fait le symbole d'un journalisme militant et indépendant.

La pêche miraculeuse : Les enlèvements en Colombie  Alain Devalpo

 

La pêche miraculeuse : Sur la route entre Choachi et Bogota, au cœur des Andes, Tomys, 15 ans, est enlevé sous les yeux de ses parents. En Colombie, ces enlèvements de plus en plus fréquents sont appelés des " pêches miraculeuses ".
Les dernières heures de liberté d'Ingrid Betancourt : Ingrid Betancourt a été enlevée le 23 février 2002 par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie, les FARC. Alain Devalpo, journaliste qui l'accompagnait, raconte ses dernières heures de liberté.
Pavel et Aleyda : Témoignage de Pavel, otage de l'Armée de libération nationale, et d'Aleyda, sa sœur, qui raconte le cauchemar vécu par les proches.
Avec un dossier qui fait l'état des lieux de la Colombie et le point sur le fléau des enlèvements
aujourd'hui.


Dans la peau d'une djihadiste.

Enquête au cœur des filières de recrutement

de l'État islamique Anna Erelle


Convertie à l’islam, Mélodie rencontre sur Facebook le chef français d’une brigade islamiste. En quarante-huit heures, il « tombe amoureux » d’elle, l’appelle nuit et jour, la presse de venir faire son djihad en Syrie et dans la foulée la demande en mariage, lui faisant miroiter une vie paradisiaque… De « chat » Facebook en conversation Skype, Mélodie se prend au jeu et commence à préparer secrètement son départ. Des jeunes Européennes comme Mélodie, chaque semaine plus nombreuses à se laisser embrigader via Internet, l’auteur de ce livre en connaît des dizaines : c’est elle, Anna Erelle, qui se cache en réalité derrière le profil de « Mélodie ». Jeune reporter, elle travaille sur les réseaux de l’État islamique (EI) – dont la propagande numérique, le « djihad 2.0 », constitue l’une des armes les plus redoutables. Pendant un mois, Anna se glisse ainsi dans la peau de Mélodie, et consacre ses journées à vérifier les confidences que son « prétendant » – proche d’Abou Bakr al-Baghdadi, le calife autoproclamé de l’EI – livre le soir derrière un écran d’ordinateur à sa « future épouse ». Dans une impatience grandissante que celleci le rejoigne. Ce voyage est l’ultime étape, la plus dangereuse, de son reportage, et Anna l’a planifié dans les moindres détails. Elle part, comme prévu. Mais tout va déraper… Une enquête-choc impossible à lâcher. Le livre qui aide à comprendre le vrai visage des terroristes de l’EI.

Chroniques d'exil et d'hospitalité Vies de migrants, ici et ailleurs  Olivier Favier

 

Des êtres humains s'exilent pour changer leur destin. D'autres les aident à accomplir leurs rêves, parce qu'ils croient en l'hospitalité…

 

Les articles qui composent cet ouvrage ont été rédigés entre octobre 2013, deux ans avant qu’on ne commence à parler de la « crise migratoire », et mars 2016, au lendemain du démantèlement de la zone sud du bidonville de Calais. Olivier Favier a passé trois ans au contact des migrants ; il a réuni des entretiens, des reportages, des portraits, des analyses… qui décrivent à la fois les traversées des uns et des autres, les lois européennes, les conditions d'accueil à Calais et ailleurs...

 

 

On ne trouvera pas dans ce livre d'invitation à la pitié. Dès la première chronique, écrite en octobre 2013, Olivier Favier a voulu placer le lecteur du côté de celui qui part, afin de faire entendre tout ensemble des raisons et des rêves, des souffrances et du courage. Les migrants lui ont raconté leur vie et leur exil, dans une rue de Calais, sur une péniche à Conflans, dans l'annexe de l'église Saint-Bernard à Paris ou dans un bar clandestin de Rosarno. Au fil de ces récits, on traverse l'Himalaya à pied, le Sahara accroché à un pick-up, la Méditerranée en furie à bord de canots de fortune. On découvre, médusé, comment des êtres humains ont dû défier la mort, et souvent à plusieurs reprises, dans le seul espoir d'une vie meilleure.

 

Dans Paris, sixième ville la plus riche du monde, en septembre 2014 un campement de fortune s’est érigé au milieu d'un boulevard, dans l'indifférence presque générale. En mars 2016, aux portes de l’Angleterre, Olivier Favier a rédigé ses dernières chroniques au moment où la moitié d'un bidonville de plusieurs milliers d'habitants était rasée au sol par les autorités.

 

Il a constaté pendant ces trois années passées aux côtés des migrants, combien accueillir dignement des êtres humains qui ont fui la guerre, la dictature, la misère, n'était pas une évidence communément partagée.

 

Clairsemé de photographies de l’auteur, ce livre à l’écriture sensible et mordante offre un regard lucide et sans concession sur les migrations et les conditions d’accueil en France de ceux qui ont tout quitté dans l’espoir d’une vie nouvelle.

 Dans la peau d'un maton Arthur Frayer-Laleix


Que savons-nous vraiment de la prison ? Uniquement ce que veulent bien nous en dire certains détenus ou membres de l'administration pénitentiaire. Pour découvrir par lui-même ce monde clos, Arthur Frayer passe le concours de gardien de prison et devient pour quelques mois un "infiltré". En stage à Fleury-Mérogis, puis en poste à Orléans, il raconte avec inquiétude, étonnement ou colère, la réalité des maisons d'arrêt surpeuplées, les humiliations quotidiennes, des détenus comme des matons, le désespoir et la folie, le poids de l'enfermement.

Dans la peau d'un migrant : de Peshawar à Calais, enquête sur le "cinquième monde"  Frayer-Laleix, Arthur


L’immigration clandestine est un iceberg dont nous ne voyons que la partie émergée. Arthur Frayer a plongé sous la surface pour explorer cette mondialisation qui n’apparaît sur aucun de nos radars économiques. Comme pour sa précédente enquête, Dans la peau d’un maton, il a opté pour une méthode simple : se grimer en clandestin pour approcher les passeurs, les logeurs, les intermédiaires du trafic d’êtres humains, puis redevenir journaliste pour interroger policiers, magistrats, avocats, et vivre parmi les migrants.
Son enquête l’a mené du Pakistan à la Turquie, des Balkans à l’Angleterre, dans les pays scandinaves… Il a voyagé dans le coffre de policiers bulgares, négocié avec des passeurs pachtounes, rencontré un trafiquant pakistanais qui faisait demi-tarif pour les enfants, arpenté les trottoirs d’Istanbul avec des travailleurs afghans, écumé les rues de Calais où les passeurs égyptiens ont éclipsé les Kurdes…
Il met au jour un univers qui n’appartient ni aux pays du Nord, ni à ceux du Sud. Un « cinquième monde » comme il existe un tiers-monde. Un monde qui nous reste invisible mais qui, par les conséquences économiques, sociales et politiques de son existence, concerne de très près chacun d'entre nous.


Islamistan : Visages du radicalisme Claude Guibal

 

L’islamisme est un mot fourre-tout. Aujourd’hui nous qualifions indifféremment d’islamiste un djihadiste du groupe État islamique, un député de l’AKP turc, un salafiste, un Frère musulman, une femme portant le niqab, etc. Des réalités très multiples, parfois rivales et opposées.
Or, pour tenter de comprendre les mondes islamistes, cet Islamistan, l’auteur a fait le choix de mettre de la chair autour de ce qui n’était qu’un concept : rencontrer les gens, de l’Égypte à l’Iran, de la France à Guantánamo.
Ce livre est une succession de portraits, de moments, la mémoire de deux décennies à la rencontre de ces visages du radicalisme.

Salaam London Tarquin Hall

 

Tarquin Hall, après dix ans de journalisme autour du monde, rentre dans son pays natal, l'Angleterre, sans argent ni illusions. Il échoue à Londres dans le quartier de Brick-Lane : à quelques centaines de mètres de la City, prolétaires cockneys, Bengalis, Irakiens et Kurdes vivent dans la misère. Tarquin Hall fera face. Ce qui nous vaut une œuvre savoureuse, oscillant entre tragique et comique, un récit de voyage à l'envers, hommage au Peuple de l'abîme de Jack London, description sans fard d'une métropole cosmopolite.

Jihad Academy : nos erreurs face à l'Etat islamique Nicolas Hénin

 

À force de répéter que le pire est toujours certain, il finit par se réaliser. La menace terroriste nous a rattrapés. Que ce soit par l’invasion de l’Irak en 2003 ou la non-intervention en Syrie depuis 2011, nous avons alimenté la radicalisation. Et nous continuons de la nourrir, par nos compromissions diplomatiques avec des dictateurs, par notre refus d’entendre la souffrance des peuples, par notre incapacité à produire un contre-discours. Quelle est la responsabilité de nos sociétés dans la fabrique de ces nouveaux djihadistes ? Comment se forment-ils ? Comment avons-nous fait le jeu de l’État islamique et relayé sa propagande pour lui permettre de recruter au sein de nos quartiers toujours plus de candidats prêts à se battre au nom d’un islam fantasmé ?  Nicolas Hénin livre ici un plaidoyer à charge contre l’Occident qui a, par ses erreurs ou son inaction, contribué au fiasco. Avec des pistes, aussi, pour tenter de réparer ce qui est encore possible.

Reporter indépendant (Le Point, Arte…), Nicolas Hénin a passé la plus grande partie de sa carrière entre l’Irak et la Syrie. De la chute de Bagdad à la prise de Raqqa, il a été témoin des événements qui ont conduit à l’émergence de l’État islamique et a fréquenté au plus près les djihadistes

 

Dis nous Latifa, c'est quoi la tolérance ?  Latifa Ibn Ziaten

 

Comment éviter qu'à l'image de Mohammed Merah, des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly les jeunes soient aspirés par la spirale de la violence au nom de la religion ? Après avoir raconté dans son premier livre Mort pour la France (Flammarion) ce qui l'a conduit à se battre après l'assassinat de son fils Imad par Mohammed Merah en avril 2012 à Toulouse, Latifa Ibn Ziaten n'a cessé de parcourir la France à la rencontre de plusieurs milliers de personnes : collégiens, parents d'élèves, détenus et leurs proches, éducateurs... Un an après les attentats terroristes du 7, 8 et 9 janvier, elle livre à Laetitia Saavedra le fruit de ces dialogues. La spirale de la violence au nom de la religion n'est pas une fatalité. Il est possible de relever le défi d'un vivre ensemble qui propose une place et un avenir aux jeunes des quartiers populaires et à leur familles. Il est possible de vivre sa foi dans la paix et le respect des convictions de l'autre. Parents, professeurs, élèves, chacun à leur place, peuvent s'unir pour gagner ce défi.

 En Syrie Joseph Kessel

 

"La Syrie ? Que savons-nous d'elle ? Avouons-le sans faux orgueil : quelques réminiscences historiques sur les croisades, quelques pages célèbres, les beaux noms de Damas, de Palmyre, de l'Euphrate, voilà tout notre bagage pour une grande et féconde contrée placée sous Mandat français. Mais qui discerne l'importance de ce Mandat ? Qui - à part de très rares spécialistes, pourrait tracer la physionomie politique de ce pays ? Qui expliquerait pourquoi l'on s'y bat et qui se bat ? Ce berceau des civilisations, ce lieu de passage prédestiné, dont la richesse et la beauté ont retenu, sans les mêler, tant de peuples, cette terre où poussent avec une force ardente les croyances et les hérésies, déroute et confond." Le premier reportage de Joseph Kessel, publié en 1926. Des pages d'une surprenante actualité.

 

 

 Good Morning, Mr Mandela La Grange, Zelda

 

Née en Afrique du Sud dans une famille d’Afrikaners, Zelda la Grange a soutenu l'apartheid. Quelques années après la fin de la ségrégation, elle est embauchée comme dactylo auprès du « premier président noir d’Afrique du Sud ». Elle a 23 ans et est bien décidée à se faire la plus discrète possible, elle, dont l’entourage considère Nelson Mandela comme un terroriste. Une rencontre fortuite avec le président va bouleverser sa vie. Très vite, il fait d’elle son assistante personnelle et Zelda apprend à respecter cet homme ; ses idées préconçues s’écroulent au fil des voyages et des rencontres dans lesquels elle est entraînée. Pendant une vingtaine d’années, elle va consacrer tout son temps au président. Dans ce livre, Zelda la Grange rassemble souvenirs et anecdotes, et raconte l’incroyable revirement de son histoire. Un message de tolérance.

Jamais assez maigre : journal d'un top model Victoire Maçon Dauxerre

 

À 17 ANS, EN PLEINES RÉVISIONS DU BAC, Victoire fait du shopping à Paris, quand elle est repérée par un chasseur de mannequins. Engagée par l’agence Elite, elle mesure 1,78 m et pèse 56 kg. Trop grosse ! Ou pas assez maigre. Elle va perdre 9 kg en ne mangeant que trois pommes par jour, afin de répondre aux exigences tyranniques des maisons de couture.

EN SEPTEMBRE, ELLE ATTEINT LA TAILLE 32, sésame indispensable pour briller lors des castings, et participe avec succès à sa première fashion week à New York. Avec Milan et Paris, elle enchaîne vingt-deux défilés pour les plus grands créateurs : Céline, Alexander McQueen, Miu Miu, Vanessa Bruno... Elle entre dans le Top 20 des mannequins les plus demandés.

MAIS DERRIÈRE LA SOIE ET LES PAILLETTES, Victoire découvre un système inhumain : des adolescentes que l’on prend pour des femmes sont traitées comme des objets. La sélection est impitoyable et la maigreur devient une obsession. Elle est emportée dans la spirale de l’anorexie. Sept mois après ses débuts fracassants, elle fait une tentative de suicide et passe des podiums à l’hôpital.

Gisèle Halimi : "Non au viol" Jessie Magana

 

 

La jeune Sarah rêve d'être avocate. Elle rencontre Gisèle Halimi et découvre ses luttes pour les droits des femmes : sa défense, en 1972, lors du procès dit "de Bobigny", de Marie-Claire, une jeune fille qui s'était fait avorter à la suite d'un viol ; mais aussi son combat, en 1978, à Aix-en-Provence, pour que les violeurs de deux jeunes campeuses soient reconnus coupables. Ce procès, devenu le procès du viol, a permis, en 1980, que ce crime soit clairement défini dans le Code pénal.
 Mais les mentalités, elles, n'ont pas changé. Et Sarah porte en elle un lourd secret, que Gisèle va l'aider à exhumer.

 

 

À travers cette histoire, Jessie Magana évoque le parcours et les luttes de Gisèle Halimi, qui restent plus que jamais d'actualité : aujourd'hui encore, on estime que 75 000 femmes sont violées chaque année en France. Clémentine Autain, militante féministe, a repris le flambeau récemment en signant et diffusant le manifeste des 313 : "Je déclare avoir été violée".
 Car 98 % des viols restent impunis et 80 % des victimes ne portent pas plainte, les violeurs étant souvent des proches, mari, père, frère. Ce combat est loin d'être terminé.

 

Ils nous traitaient comme des bêtes  Mercier, Célia & Sara


Évadée de l’enfer de Daech, Sara a le courage de raconter. Août 2014, Sara, 27 ans, prépare son mariage dans son village du Sinjar en Irak. Une nuit, les hommes de Daech, cagoulés et surarmés, déferlent sur les terres des yézidis, une minorité religieuse paisible qu’ils considèrent comme des adorateurs du diable. Après avoir exécuté tous les hommes du village, ils enlèvent les femmes et les enfants, leur butin de guerre. Puis les jeunes filles sont violemment arrachées à leurs mères. Elles seront vendues comme esclaves sexuelles aux guerriers de l’organisation de l’État islamique. En quelques heures, Sara va perdre son père et trois de ses frères. Avec ses soeurs, elle sera enfermée dans de nombreux lieux de détention, où les soldats de Daech viennent choisir des femmes pour les violer. Prisonnière durant de longues semaines, Sara parviendra à s’évader au cours d’un périple sidérant et à se réfugier dans un village du Kurdistan. Aujourd’hui sans nouvelles des douze membres de sa famille enlevés par le Califat, elle survit, hantée par les cauchemars. Ce témoignage bouleversant, renforcé par le récit d’autres victimes yézidies, dénonce l’effarante barbarie des soldats de l’organisation de l’État islamique.

 Je vous écris de Téhéran Minoui, Delphine


Sous la forme d’une lettre posthume à son grand-père, entremêlée de récits plus proches du reportage, Delphine Minoui raconte ses années iraniennes, de 1997 à 2009. Au fil de cette missive où passé et présent s’entrechoquent, la journaliste franco-iranienne porte un regard neuf et subtil sur son pays d’origine, à la fois rêvé et redouté, tiraillé entre ouverture et repli sur lui-même. Avec elle, on s’infiltre dans les soirées interdites de Téhéran, on pénètre dans l’intimité des mollahs et des miliciens bassidjis, on plonge dans le labyrinthe des services de sécurité, on suit les espoirs et les déceptions du peuple, aux côtés de sa grand-mère Mamani, son amie Niloufar ou la jeune étudiante Sepideh. La société iranienne dans laquelle se fond l’histoire personnelle de la reporter n’a jamais été décrite avec tant de beauté et d’émotion.



 Grand patron, fils d'ouvrier Jules Naudet

 

 

Fils d’ouvrier, Franck dirige la filiale française d’un des principaux groupes pétroliers internationaux. Grâce à son talent et à une forme de hasard heureux, il a échappé aux déterminismes de son milieu : il est devenu un très grand patron. Dans cette ascension sociale fulgurante, il est resté étranger à la honte des origines. Franck n’a pas non plus adopté les codes du monde auquel il appartient désormais. Son itinéraire offre un autre modèle : celui de la survalorisation des origines populaires comme arme de pouvoir. Charismatique et meneur d’hommes, il peut aussi être un patron d’une extrême dureté.

Franck a laissé le sociologue pénétrer dans son univers de travail et son intimité, mais n’a pas souhaité que son nom soit imprimé.

Nuit(s) debout Philippe Ngo et Capucine Truong

 

"On ne rentre pas chez nous ce soir", "Convergence des luttes", "Loi El Khomri, vie pourrie", "Paris, soulève-toi !" Au-delà de ces slogans marmonnés, lancés comme des suppliques ou affirmés avec force, que disent celles et ceux qui veillent place de la République ?

Les textes rassemblés dans cet ouvrage nous ouvrent une promenade sur la place, à la rencontre d'un peuple du soir, bariolé et goguenard, rêveur et indéterminé, bavard et entreprenant. On y découvre ses grandes causes et ses petits travers, ses galères et ses dérives, sa diversité et sa profondeur. On y côtoie aussi riverains, passants, dealers ou CRS, toute une faune qui fait partie du décor. Chacun, croqué avec une tendresse acide et campé en quelques traits, s'exprime ici. On suit les escapades du mouvement en dehors de la place et ses rebonds en banlieue ou en province. En bref, la chronique festive mais lucide d'un événement insolite.

Ces témoignages, portraits et reportages présentent une histoire en pointillés, celle d'une révolute, démocratique et anticapitaliste, contre "la loi Travail et son monde", mais aussi des histoires – poignantes, cocasses, chaleureuses ou ironiques.

Philippe Ngo et Capucine Truong ont vécu Nuit debout de l'intérieur ; ils l'ont observée avec leurs yeux de jeunes chercheurs en sciences sociales et décrite avec leur gouaille de reporters parigots.

Rosa Parks : Non à la discrimination raciale Nimrod

 

En disant non, toute désarmée que j'étais, je restais en phase avec moi-même. Je ne cherchais nullement à être une citoyenne modèle, moi que la loi excluait du droit de vote, ainsi que de la liberté de boire à n'importe quelle fontaine, de m'asseoir à la place libre qui me faisait face, de me soulager dans les toilettes publiques.Contrairement aux humains, les animaux buvaient à la même source, quelle que fût la couleur de leur pelage. En Alabama, un écriteau surplombait nos fontaines : COLORED. Notre vie était la pancarte de la honte.

Lettre à un adolescent sur le terrorisme Daniel Oppenheim

 

Sidération, peur, silence, déni... Face aux attentats, les adultes eux-mêmes ont beaucoup de difficultés à dépasser leur émotion et à conduire analyse et dialogue.Pourtant, Daniel Oppenheim le soutient avec force ici, la véritable lutte contre la barbarie ne peut pas se mener dans l'indifférence et le silence. Il faut tenter de comprendre ce qui paraît d'abord comme tout à fait étranger, fou, il faut risquer d'interroger en soi-même des zones sombres pour ne pas rejeter ces actes loin de tout dialogue.Au sein de difficile exercice, les adolescents occupent une place particulière car eux-mêmes sont tentés par l'extrême, pour le meilleur et pour le pire ; ils sont également ceux qui feront le monde de demain et grossissent trop fréquemment les rangs des djihadistes. Echanger avec eux est d'autant plus crucial, pour limiter leur trouble d'une part, pour les aider aussi dans les échanges qu'ils peuvent avoir avec d'autres jeunes en voie de radicalisation.Il s'agit bien d'une lutte, qui concerne tous les adultes en contact avec des adolescents, parents, professeurs, éducateurs, contre l'obscurantisme.

Beauté Parade Sylvain Pattieu

 

Un jour, leur patron est parti avec la caisse. Depuis, Lin Mei et ses collègues du petit salon de beauté tiennent les lieux, mangent et dorment sur place, décidées à rester coûte que coûte. Et si elles continuent à soigner les ongles et les cheveux, désormais elles s’occupent aussi d’elles-mêmes, de leurs droits, de la reconnaissance de leur travail et de leur dignité. Mouvement social d’une forme inédite, mené à sept, sans personne en face, leur lutte est une parade où défilent la fierté et la beauté de ces vies précaires, abandonnées, qui peuplent nos villes sans qu’on les voie.
Comment, parti de Chine ou d’Afrique de l’Ouest avec l’espoir d’un meilleur destin, se retrouve-t-on dans un pays étranger, sans autre bien qu’un ventilateur pour sécher les ongles ou une paire de ciseaux ? Sylvain Pattieu, pour trouver des réponses, a tenu sur plusieurs mois la chronique de ce microcosme chaotique, de cette petite boutique effervescente qui concentre les failles et les espoirs du monde contemporain. En mettant son art de romancier au service du réel, il en a tiré une comédie sociale endiablée, où la nostalgie et la colère n’atténuent pas la vivacité d’une parole inlassable, vive, moqueuse, dont il fait la voix même de notre époque.

Hubert Beuve-Méry :"Non à la désinformation"  Frédéric Ploquin


Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, en 1945, Hubert Beuve-Méry fonde le journal Le Monde. Plusieurs dizaines d'années plus tard, un jeune journaliste décide de proposer à son journal le portrait de cet homme, qui a marqué l'histoire du journalisme, et part à la rencontre des personnes - Julien le Savoyard, le Père Janvier, l'inspecteur Charles Hennet...- qui ont croisé sa route et parfois influé sur son destin. Il découvre ainsi celui qui défendit une certaine vision du journalisme, loin des paillettes, des cocktails et de l'appât du gain. Être journaliste, pour Hubert Beuve-Méry qui ne s'est jamais départi de sa rigueur et de son exigence, c'était fournir une information juste et vérifiée plus d'une fois, une information qui ne sert personne d'autre que la vérité, une information qui n'a besoin d'aucune image pour parler.

La Fabrique du monstre

10 ans d’immersion dans les quartiers nord de Marseille, la zone la plus pauvre d’Europe

Philippe Pujol

 

Sous son ciel bleu, Marseille est un vrai jeu de domino. Noir. Blanc.

L’économie de survie pousse le marché noir.
Qui alimente les trafics d’armes et de drogue.
Qui nourrissent la corruption immobilière.
Qui vit du clientélisme électoral.
Qui fabrique les petits malfrats, des minots de vingt ans, qui vont s’entretuer ensuite...

Au bout du compte, ces facteurs ouvrent un boulevard au Front National.

Depuis dix ans, Philippe Pujol, prix Albert-Londres 2014, plonge chaque jour dans un entrelacs d’HLM immondes, de crimes répétitifs, de drogues trafiquées, de règlements de comptes, de favoritisme et surtout d’humanité piétinée. Personne ne peut sortir de ces zones, dont les enfants ne connaissent même pas la mer. Personne ne veut y entrer. D’une délinquance à l’autre, à chaque nouvelle strate de populations immigrées, cette situation fabrique un monstre.

Authentique héritier d’un Albert Londres plongé dans l’enfer du bagne de Cayenne, Philippe Pujol porte la plume loin dans cette plaie-là.

 

 Quitter Alep en guerre  Camille de Rouvray

 

"Je vivais depuis plus de trois ans en Syrie quand les printemps arabes ont éclaté. En décembre 2011, le conflit qui s'intensifiait de jour en jour entre le régime de Damas et l'opposition m'a poussée malgré moi au départ. Je suis revenue en février 2012 dans cette ville d'Alep loin de laquelle je ne pouvais me résigner à vivre. J'ai dû partir définitivement à la fi n du mois de juin. Lors de cette dernière période de ma vie en Syrie, alors qu'une guerre naissait sous mes yeux, je tenais un journal. J'écrivais pour ne pas oublier ce dont j'étais témoin, parce que je n'en croyais pas mes yeux. J'écrivais aussi, surtout, peut-être, pour me tenir compagnie, pour occuper de longues soirées plongées dans l'obscurité, sans électricité, avec pour tout paysage la lueur d'une bougie et les échos de rafales d'armes automatiques dans la ville en guerre."

Les tribulations d'une caissière Sam, Anna


Elle s’appelle Anna, elle a vingt-huit ans, un diplôme universitaire de littérature et huit ans d’expérience derrière une caisse de supermarché. Un métier peu propice aux échanges, ponctué de gestes automatiques…
Anna aurait pu se sentir devenir un robot si elle n’avait eu l’idée de raconter son travail, jour après jour.
Elle vous a vu passer à la caisse. Vous avez été des clients faciles ou des emmerdeurs, riches ou pauvres, complexés de la consommation ou frimeurs. Vous l’avez confondue avec une plante verte ou vous lui avez dit bonjour, vous avez trépigné à l’ouverture du magasin ou avez été l’habitué nonchalant des fermetures. Anna, vous l’avez draguée, méprisée, insultée.
Il ne se passe rien dans la vie d’une caissière ? Maintenant, prenez votre chariot et suivez Anna jusqu’à sa caisse.

Gomorra, Dans l'empire de la camorra Roberto Saviano

Dans l'empire de la camorra Naples et la Campanie sont dominées par la criminalité organisée - la camorra - sur fond de guerre entre clans rivaux et de trafics en tout genre : contrefaçon, armes, drogues et déchets toxiques. C'est ainsi que le Système, comme le désignent ses affiliés, accroît ses profits, conforte sa toute-puissance et se pose en avant-garde criminelle de l'économie mondialisée. Roberto Saviano, au péril de sa vie, a choisi l'écriture pour mener son combat contre la camorra. Il met au jour les structures économiques et territoriales de cette mafia surpuissante

 Profs chez les taulards Siméon, Aude


Depuis dix ans, Aude Siméon fréquente la prison.
Elle enseigne le français. Aux taulards.

Des criminels violents, des terroristes, un prisonnier fameux – Carlos –
nouent une relation privilégiée avec leur professeur, dévoilent une part d’humanité.
Alors, avec l’enseignante, on découvre la prison, un mélange de banalité et de gravité qui reflète la complexité de ce monde à part.

Moi, Viyan, combattante contre Daech Viyan avec Pascale Bourgaux et Saïd Mahmoud

 

 

 « Je rêvais d’aller à l’école, comme mes frères.  C’est la guérilla qui m’a tout appris : lire, écrire, dormir à la belle étoile, manier les armes et… tuer. Je ne regrette rien. Sauf de ne pas m’être engagée plus tôt. »
Viyan, jeune soldate kurde de 25 ans, a pris les armes à 18 ans pour rejoindre les rangs de la guérilla et se battre contre l’État islamique. Au sein du PKK, Viyan devient une snipeuse redoutable et l’une des commandantes kurdes de Kobané. Sous ses ordres, des dizaines d’unités mixtes.
Chaque jour, Viyan mène ses amazones en première ligne de front. Les combats se font rue par rue, immeuble par immeuble. Fusil à l’épaule, elle abat les djihadistes de sang-froid. Pour elle, sur le champ de bataille, c’est la victoire ou la mort.

 

En mai 2015, le grand reporter Pascale Bourgaux a longuement rencontré Viyan, qui lui a raconté la réalité de son quotidien. Un témoignage exceptionnel, le récit initiatique et poignant d’un destin hors normes ; celui d’une jeune fille combattant au péril de sa vie la fureur meurtrière de Daech.

 Moi, Malala : je lutte pour l'éducation et je résiste aux talibans Malala Yousafzai



Lorsque les talibans ont pris le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, une toute jeune fille a élevé la voix. Refusant l’ignorance à laquelle la condamnait le fanatisme, Malala Yousafzai résolut de se battre pour continuer d’aller à l’école. Son courage faillit lui coûter la vie.
Le 9 octobre 2012, alors qu’elle n’avait que quinze ans, elle fut grièvement blessée par un taliban dans un car scolaire. Cet attentat censé la faire taire n’a que renforcé sa conviction dans son combat, entamé dans sa vallée natale pour la conduire jusque dans l’enceinte des Nations unies. À seize ans à peine, Malala Yousafzai est la nouvelle incarnation mondiale de la protestation pacifique et la plus jeune lauréate de l’histoire du prix Nobel de la paix.

Moi, Malala est le récit bouleversant d’une famille exilée à cause du terrorisme ; d’un père qui envers et contre tout a fondé des écoles ; de parents courageux qui, dans une société où les garçons sont rois, ont manifesté un amour immense à leur fille et l’ont encouragée à s’instruire, à écrire, à dénoncer l’insoutenable et à exiger, pour toutes et tous, l’accès au savoir.

DIVERS

Histoire de l'autre Collectif


Deux peuples, deux récits.
En temps de guerre, les nations racontent l’histoire d’un seul point de vue – le leur –, le seul considéré comme «juste». Les héros des uns sont les monstres des autres. L’histoire, les droits et la culture de «l’ennemi» sont niés. Le conflit israélo-palestinien ne déroge pas à la règle. Ainsi, la guerre de 1948 est appelée «la guerre d’Indépendance» par les Israéliens et «la Catastrophe» par les Palestiniens.
S
ix professeurs d’histoire palestiniens et six professeurs d’histoire israéliens ont décidé d’écrire un livre qui réunisse l’histoire côté Palestiniens et côté Israéliens autour de trois dates clés – la déclaration Balfour de 1917, la guerre de 1948 et la première Intifada de 1987. Utilisé depuis 2002 dans de nombreux lycées d’Israël et de Palestine, puis de France, cet ouvrage constitue un défi et, nous l’espérons, un pas vers la paix.

Prime (Peace Research Institute in the Middle East), qui est à l’origine de cet ouvrage, est une ONG fondée par des professeurs d’université israéliens et palestiniens avec l’aide de l’Institut de recherche sur la paix de Francfort.

Eloge des frontières Régis Debray

 

En France, tout ce qui pèse et qui compte se veut et se dit " sans frontières ". Et si le sans-frontiérisme était un leurre, une fuite, une lâcheté ? Partout sur la mappemonde. et contre toute attente. se creusent ou renaissent de nouvelles et d'antiques frontières. Telle est la réalité. En bon Européen, je choisis de célébrer ce que d'autres déplorent : la frontière comme vaccin contre l'épidémie des murs, remède à l'indifférence et sauvegarde du vivant. D'où ce Manifeste à rebrousse-poil. qui étonne et détonne. mais qui, déchiffrant notre passé, ose faire face à l'avenir.

 

Lettres ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles Bernard Maris

 

Nouvelle édition, mise à jour d'un pamphlet best-seller contre l'absurdité et l'arrogance du discours économique néolibéral dominant dans certains médias, les institutions internationales et chez tous les gourous autoproclamés économistes qui déversent chaque jour leurs " analyses " et prévisions. C'est un ouvrage unique en son genre, car il associe les vertus d'un livre didactique et la vivacité d'une " lettre ouverte " traversée par un humour au vitriol. C'est du Keynes revisité par Desproges ! Côté didactique, on y trouve explicités de façon lumineuse les impasses du modèle néoclassique, l'impossibilité des prévisions économiques, les crises financières récurrentes, les méfaits des interventions du FMI dans les pays en développement, etc. Côté humour, il n'y a qu'à ouvrir le livre au hasard pour se faire une idée. Mais cet humour grinçant fera rire jaune aussi. Car au fond ce livre pose aux économistes qui riront volontiers une question dérangeante: pourquoi ont-ils laissé des imposteurs, des pseudo-experts faire main basse sur leur science, pour en faire le discours le plus illisible, le moins crédible, et peut-être déjà le plus détesté

 Les millionnaires de la chance. Rêve et réalité Michel Pinçon & Monique Pinçon Charlot

 

Soudain, ils sont devenus riches. Très riches. Millionnaires. Et ce fut par le seul fait du hasard. Eux, ce sont les grands gagnants du Loto. Pour la première fois, la Française des Jeux a permis à des sociologues d'avoir accès à eux. Pour la première fois aussi, ces gagnants ont accepté de participer à des entretiens approfondis. Ce qu ils disent, c'est une vie bouleversée, c'est la joie, mais ce sont aussi les questions, des dizaines de questions, qui touchent à la famille et aux amis, au travail, à l'argent, au changement de vie, aux rêves à réaliser... Et par-dessus tout, celle-ci, parfaitement résumée par les auteurs : « Au-delà de l'émerveillement, de l'enchantement comparables à ceux de l'enfant découvrant le monde, les gagnants ont à devenir riches, ce à quoi leur éducation ne les a pas préparés. Le gagnant a définitivement gagné lorsqu il a été gagné par son gain. Comme le marin doit s'amariner avant d avoir le pied marin. Le gagnant est pris de court. Il lui faudra du temps pour devenir ce qu il n' est pas de naissance. » Comment apprivoiser la richesse soudaine : tel est finalement l un des grands thèmes de cet essai qui, au-delà des portraits de gagnants qu il propose, est le premier à analyser en profondeur et à mettre en perspective cette forme de richesse.

Voyage aux pays du coton  Petit précis de mondialisation Erik Orsenna

 

Les matières premières sont les cadeaux que nous fait la Terre. Et chaque matière première, en se racontant, raconte à sa manière la planète. Cette histoire commence dans la nuit des temps. L’espèce humaine vient de faire connaissance avec la douceur du coton. Le coton est le porc de la botanique : chez lui, tout est bon à prendre. Donc tout est pris. La longue liste de ses qualités a découragé les matières naturelles concurrentes, animales et végétales. Et c’est ainsi que le coton vêt l’espèce humaine. Il ne s’en tient pas là : compresse médicales, films photographiques, produits cosmétiques, insecticides…Pour ceux que ces manipulations angoissent, revenons à notre mère nature, à la paix des choses simples. Après la récolte, les tiges et les branches du cotonnier deviendront les litières pour les animaux. Ou bien les paysans les brûleront, faute de meilleurs combustibles. Voyager, c’est glaner. Au XVIIIe siècle, sitôt retrouvée la terre natale, les navigateurs plantaient les végétaux collectés aux quatre coins du globe dans un jardin dit « des retours ». Me voilà, moi aussi, en Bretagne, à l’heure du jardin. Le panier plein, non de graines, mais d’histoires. Lesquelles retenir, parmi toutes celles entendues ? Elles volètent et piaffent, toutes mes histoires de coton, telle une bande d’enfants dont chacun veut être le préféré. J’en ai choisi neuf qui racontent la planète.

L'avenir de l'eau  Petit précis de mondialisation Tome 2 Erik Orsenna

 

Dans dix ans, dans vingt ans, aurons-nous assez d'eau ? Assez d'eau pour boire ? Assez d'eau pour faire pousser les plantes ? Assez d'eau pour éviter qu'à toutes les raisons de faire la guerre s'ajoute celle du manque d'eau ? Dans l'espoir de répondre à ces questions, je me suis promené. Longuement. Du Nil au Huang He (fleuve Jaune). De l'Amazone à la toute petite rivière Neste, affluent de la Garonne. De l'Australie qui meurt de soif aux îles du Brahmapoutre noyées par les inondations... J'ai rencontré des scientifiques, des paysans, des religieux, des constructeurs de barrages. De retour de voyage, voici maintenant venu le moment de raconter. Un habitant de la planète sur six continue de n'avoir pas accès à l'eau. Un sur deux vit sans système d'évacuation. Pourquoi ? Erik Orsenna.

Comment ils nous ont volé le football.

La mondialisation racontée par le ballon 

Antoine Dumini & François Ruffin

On tape dans le ballon depuis la cour de récréation. Entre les buts de handball, dessinés sur le mur du préau, on s'est esquintés les genoux pour sauver un pénalty. On a fait les tournois du lundi de Pentecôte, aussi, fallait évacuer les vaches de la pâture, d'abord, enlever les bouses et passer le rouleau sur les trous de taupe. Et le dimanche, qu'il pleuve, qu'il vente, on chausse encore nos crampons dans les vestiaires... Que s'est-il passé, alors ? C'est le même jeu, un ballon, deux équipes, quatre poteaux, et voilà que ce sport du pauvre brasse des milliards, s'exporte comme un produit, devient la vitrine triomphante, clinquante du capital. Que s'est-il passé ? Rien, en fait. Juste que l'argent a envahi toute la société, lentement, depuis trente ans, et que le football en est le miroir grossissant. C'est une histoire économique que ce sport nous raconte, à sa manière, des années 60 à aujourd'hui, de la libéralisation des ondes à la mondialisation des marques jusqu'aux fonds de pension. Le ballon, comme un monde en plus petit.

BANDES DESSINEES

L'anniversaire de Kim Jong-Il Aurélien Ducoudray & Mélanie Allag

 

 

Aurélien Ducoudray signe un superbe récit, terrible et délicat, sur le « paradis » communiste du dictateur fou Kim Jong-il, vu à travers les yeux et l’intellect d’un enfant de 8 ans. Magnifiquement illustré par Mélanie Allag.

Jun Sang est un petit garçon de Corée du Nord comme tant d’autres. Si ce n’est qu’il est très fier de son anniversaire, car il est né un 16 février tout comme son cher dirigeant Kim Jong-Il ! Même si on ne fête pas les anniversaires en Corée du Nord, lors des grandes fêtes qui célèbrent leur dirigeant Kim Jong-Il, il a toujours un peu l’impression que c’est lui qu’on célèbre !

Jun Sang vit comme on lui apprend à l’école : le grand leader veille sur lui, lui désigne ce qu’il doit faire et ceux qu’il doit haïr de toutes ses forces, à commencer bien entendu par ces ignobles Américains qui veulent imposer leur joug, ainsi que les fantoches de la Corée du Sud dont il connaît bien l’horrible vie grâce à la BD « Le Monde pourri est malade ». Mais ce paradis et la foi indéfectible de Jun Sang en Kim Jong-il vont être de courte durée, car sa famille et les événements vont imposer à Jun Sang de découvrir une autre face du régime…

Doigts d'honneur : Révolution en Egypte et droits des femmes Ferenc / Bast

Juin 2013, au Caire. Deux ans après la chute de Moubarak, l’Egypte redescend dans la rue pour demander le départ de Mohamed Morsi, président récemment élu.

Lassée de cette révolution qui n’en finit pas, Layla préfère se concentrer sur la fin de ses études. Mais Asim, son ami d’enfance obnubilé par la politique, insiste pour qu’elle l’accompagne sur la place Tahrir. Layla se laisse finalement porter par ce vent de liberté et cet esprit de solidarité qui semble régner entre manifestants. Ce qu’elle ignore malheureusement, c’est que la place Tahrir sera le théâtre d’aberrantes violences sexuelles et qu’elle comptera parmi les dizaines de victimes de cette semaine pas comme les autres...

Au cœur d’une Egypte en reconstruction, où l’honneur est dans toutes les bouches, les femmes tentent de se frayer un chemin vers leurs droits les plus élémentaires…

Un livre qui met les pieds dans le plat et dénonce la situation des femmes en Egypte, au cœur d’une révolution qu’on aurait imaginée exemplaire

PRIX MELOUAH-MOLITERNI – Festival d’Aubenas 2016

 

 

Énergies extrêmes. Blancou & Lapoix

 

 

Énergies extrêmes est une enquête très documentée sur les pionniers du gaz de schiste et les conséquences de son exploitation. Publié en 3 volets dans La Revue Dessinée, ce reportage inédit a été remonté et complété pour sa publication en album.

 

« Ce sujet est un virus » On ne peut pas ignorer le gaz de schiste. C’est une réalité qui a bouleversé les équilibres économiques internationaux. Énergies extrêmes revient sur les origines de cette énergie fossile. Sylvain Lapoix et Daniel Blancou livrent un reportage sans zone d’ombre sur l’exploitation massive de cette énergie aux États-Unis depuis les années 1970. Dans l’Amérique des années Carter, les grandes industries y ont vu un intérêt pour faire face aux chocs pétroliers des années 1970 et ont puisé sans soucis technique ou éthique cet or gris. Quelles conséquences financières et écologiques maintenant et pour le futur, en Amérique et à travers la planète ? « Pendant que le paysage américain était redessiné par petites touches industrielles, d’invisibles frontières avaient été tracées sur la carte de France. Sans que le bruit du pinceau ait fait lever un seul sourcil, le gouvernement et les lobbies esquissaient une nouvelle stratégie énergétique » Depuis 2011, la France est le premier pays au monde à avoir interdit officiellement la technique de fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. Pourtant les débats sur l’exploitation de cette énergie-là restent récurrents et animés. Pro et anti s’affrontent toujours. Doit-on laisser détruire et polluer notre territoire au nom de l’indépendance énergétique ? Le maintien des emplois est-il l’enjeu prioritaire aux dépends du respect de l’environnement ? Quelle ressource pour le monde de demain au-delà des seules frontières de l’Hexagone ? « Sans le savoir nous sommes déjà dans l’ère des énergies extrêmes » Ces questions dépassent le cadre du pays. Énergies extrêmes propose une réflexion collective pour des enjeux universels qu’ils s’agissent d’argent, d’emploi, de compétitivité industrielle ou d’écologie. Quelles seront les forces de demain ? Quels sont nos besoins réels ? Sylvain Lapoix, citoyen du monde impliqué et journaliste investi est allé au plus près des acteurs et nous invitent à réaliser que c’est notre système énergétique qui change : à quel prix ? Cette enquête journalistique fait foi. L’hyper-réalisme du dessin de Blancou, la finesse de son trait donne une résonnance plus forte encore. Énergies extrêmes n’est pas une fiction, bien qu’on lise l’album comme un roman noir

 

La Ligue des économistes extraordinaires Benoist Simmat et Vincent Caut

 

Avec La Ligue des économistes extraordinaires, Benoist Simmat et Vincent Caut imaginent un manuel présentant les plus grandes figures du monde économique qui s'adresse à tous.

Ce manuel à l'usage des économistes en herbe présente la vie et l'oeuvre des quarante personnalités les plus importantes dans le domaine de l'économie. Des planches, des strips et de nombreux textes racontent, expliquent, analysent pourquoi, oui, pourquoi les économistes sont plus passionnants encore que l'économie. Au fil de rubriques comme « Vie sa vie », « Thèses, antithèses, foutaises », « L'anecdote qui tue » et « Pourquoi il s'est planté, merci ! », on apprend tout en s'amusant !

Un manuel pour apprendre, découvrir ou redécouvrir l'économie et ses grands hommes tout en s'amusant.

En chemin, elle rencontre...

Vol.1 - Les artistes se mobilisent contre la violence faite aux femmes Collectif

 

En France, une femme meurt tous les 2 jours et demi sous les coups de son conjoint, environ 70 000 adolescentes de dix à dix-huit ans sont menacées d'être mariées de force, entre 55 000 et 65 000 fillettes ou femmes sont mutilées ou menacées de l'être. Chaque année dans le monde, 5 000 femmes sont tuées au nom de l'honneur, des centaines de milliers de femmes sont victimes de la traite en vue de la prostitution... Pour que les femmes osent parler, pour briser le silence, pour une prise de conscience et de responsabilité, les artistes, femmes et hommes, se mobilisent pour la défense du droit humain. L'ouvrage bénéficie du soutien d'Amnesty International.

Grands Reporters Collectif

 

Depuis 5 ans, la revue XXI est un phénomène de librairie, avec près d’un million d’exemplaires vendus. C’est une revue de grand reportage, sans publicité, qui offre dans chaque livraison un récit graphique inédit de 30 planches. Une seule contrainte : le réel. Ce défi a été relevé par les auteurs de BD. Ils ont délaissé l’imaginaire pour les contraintes du reportage : aller voir, enquêter, rendre compte.
À chaque fois, ils nous racontent le monde d’aujourd’hui en BD. Chaque reportage est précédé d’une double page d’introduction par Patrick de Saint-Exupéry, rédacteur en chef de XXI, qui signe également la préface de l’ouvrage. L’ensemble a une force inconnue en librairie : 650 pages de BD reportages.

 

Didier Tronchet nous embarque dans les hauteurs de Quito, l'occasion pour lui de nous communiquer l'ambiance enfiévrée d'une ville unique, à flanc de montagne, pour un voyage insolite. Plus grave, Joe Sacco a voulu témoigner de l'Inde des laissés-pour-compte dans l'Etat le plus peuplé, l'Uttar Pradesh. Avec ses « intouchables », ses musahars et ses castes. Alain Keler et Emmanuel Guibert mettent en lumière un peuple orphelin d'un Etat, et la situation sociale, sanitaire ou scolaire souvent alarmante des Roms. Hippolyte promène ses crayons et son appareil photo à Kinshasa en Afrique, une ville peuplée de shégués (enfants des rues) souvent accusés de sorcellerie. Pour guides, des églises de réveil d’inspiration évangélique qui pullulent et instrumentalisent la misère sociale. Plus nostalgique, Jeroen Jannssen évoque son territoire, le bout des Flandres, à travers un petit village perdu, Doel, menacé d'extinction face au développement tentaculaire du deuxième port d'Europe, Anvers. Olivier Balez livre quant à lui un récit biographique en forme de leçon de courage, à travers l'expérience d'une cordée au Mont-Blanc... Tandis qu'au Yémen, les voiles des femmes se soulèvent parallèlement à la modernisation du pays... Jean-Philippe Stassen a suivi les migrants de Gibraltar, alors que Jean Harambat raconte le quotidien d'un agriculteur des Landes... Chacun explorera une part d'humanité dans son petit coin du monde.

Réfugiés : cinq pays/ cinq camps Collectif

 

Cinquante-deux millions. C'est le nombre d'êtres humains qui sont contraints à vivre sur une terre qui n'est pas la leur. Sous la tente, la tôle ou la tuile, ces errants trouvent souvent refuge dans des camps - et il n'y en jamais eu autant qu'actuellement. Entre septembre et octobre 2014, Arte a diffusé 4 reportages sur 4 camps (Tchad, Irak, Liban et Népal), réalisés par de grands réalisateurs (Claire Denis, Pierre Schoeller, Agnès Merlet et Régis Wargnier).
Un cinquième documentaire tourné par Yolande Moreau cet hiver à Calais clôturera la série et sera diffusé en avril 2016. En contrepoint de ces cinq films, des écrivains, photographes et dessinateurs de bande dessinée ont eux aussi posé leur regard sur ces camps et les hommes, femmes et enfants qui y trouvent refuge. Un projet né d'une rencontre entre le directeur de l'information d'ARTE Marco Nassivera et Régis Wargnier, et réalisé avec la collaboration du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Des témoignages poignants, une mosaïque de fragments de vie livrés au lecteur dans l'irrespect assumé des règles journalistiques. Cinq écrivains : Fatou Diome, Pierre Lemaître, Uwe Timm, Laurent Gaudé et Atiq Rahimi Cinq photographes : Reza, Christina Malkoun, Martin Middlebrook, Laurent Van Der Stockt et Gael Turine Cinq dessinateurs de bande dessinée : Didier Kassaï, Nicolas Wild, Reinhard Kleist, Damien Glez et Cyrille Pomes.

Immigrants Collectif

 

Les raisons d'immigrer sont multiples : politiques, sociales, économiques... mais chaque immigrant a sa propre histoire. Christophe Dabitch livre une douzaine de témoignages dans ce livre instructif et illustré par une pléiade d'auteurs.

 

L'ouvrage propose plus d'une douzaine de témoignages sur l'immigration dont :
- Hélène, le papier : Femme d'un politicien congolais, Hélène suit son mari lorsqu'ils partent en province afin d'empêcher que toutes les richesses quittent leur pays. Seulement, alors qu'un jour il se rend en Angola, les soldats prennent prétexte d'un banal papier pour les arrêter...
- Naïma, le départ : Alors qu'elle reçoit une amie chez elle, Naïma est questionnée au sujet de la quantité astronomique de ses livres. L'occasion pour elle de raconter son enfance et la manière dont la lecture lui a permis de s'intégrer, contrairement à ses parents.
- Renato, mon père : A une certaine époque, le travail ne manquait pas en France. Beaucoup d'entreprises firent alors appel à toutes les mains de bonnes volontés. Payé quatre fois plus cher qu'au Portugal, Renato fit le long chemin, à pied, avec l'objectif d'envoyer très régulièrement de l'argent au pays. Cependant, pour rester là-bas, il ne faut pas faire de vagues...

La Différence invisible Julie Dachez

 

Marguerite se sent décalée et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Ses gestes sont immuables, proches de la manie. Son environnement doit être un cocon. Elle se sent agressée par le bruit et les bavardages incessants de ses collègues. Lassée de cet état, elle va partir à la rencontre d'elle-même et découvrir qu'elle est autiste Asperger. Sa vie va s'en trouver profondément modifiée.

Enfant Soldat 1  AKI-RA & FUKAYA Akira

 

Aki Ra, dont la mère a été tuée par les Khmers rouges, doit prendre les armes – à dix ans ! – pour survivre aux massacres. Il vit alors dans l'inconscience totale de ses actes, ignorant qu'il existe d'autres modes de vie que celui des soldats. Ballotté entre l'armée de Pol Pot, celles du Viêtnam et du Cambodge, il nous livre le témoignage d'un drame que l'humanité ne doit pas oublier.

La banlieue du 20 heures Helkarava & Jérôme Berthaut

 

Jeune journaliste, Jimmy fait ses débuts au service des faits divers du journal télévisé. On l'envoie couvrir la banlieue : il découvre alors comment on fabrique l'information sur ces quartiers populaires.

 

 

Les aventuriers de la finance perdue : le procès de la finance internationale Christian Chavagneux & James

 

Quand l’économiste très sérieux Christian Chavagneux rencontre James, le dessinateur rigolo de Fluide Glacial, ça donne un beau bébé qui s’attaque de la finance. Des millions d’infos drôlement intéressantes pour comprendre ce monde impitoyable !

 

 

 

Palais de Justice de Paris. Le procès de Jérôme K. s’ouvre devant le tribunal. Il est accusé d’avoir fait perdre des millions d’Euros à sa banque. Mais au-delà des agissements d’un trader, cette affaire est aussi un procès des excès de la finance. Anthony P. est appelé à la barre pour témoigner. Ce trader repenti, auteur du best-seller Ma vie avec les requins. Plongée dans les eaux troubles de la finance détaille le rôle du simple trader : protéger leur employeur (la banque) contre les risques pris en vendant des produits financiers dits complexes. Ils sont là aussi pour spéculer en prenant des risques assumés dans la recherche d’un profit. Leurs rémunérations sont vertigineuses. A la City, ils sont près de 2 000 rémunérés en moyenne plus de 2 millions d'euros par an. La France n’est pas en reste : les traders de la Société Générale ont touché plus de 800 000 euros/an ; ceux de BNP Paribas près d’un million d'Euros. Mais les européens sont des petits joueurs à côté des américains. Un trader de Goldman Sachs a touché 12 millions d'euros, l’année dernière. Ces écarts s’expliquent par la part de rémunération variable. Un trader gagne quatre fois plus d’argent avec ses bonus qu’avec sa simple fiche de paie. Décidément, ce procès s’annonce riche en enseignements !

 Daisy, lycéennes à Fukushima. T1



Depuis le terrible tsunami qui a frappé Fukushima, Fumi n'ose plus sortir de chez elle. Trop inquiète pour sa santé, à cause des éventuelles radiations émises par la centrale. Pourtant, en dernière année de lycée, il faudra bien qu'elle se décide à retourner en cours. Mais est-il seulement possible de recommencer à vivre et de faire comme si de rien n'était, quand même une simple pluie représente la menace d'une contamination radioactive ? Heureusement, elle pourra compter sur Moé, Ayaka et Mayu, ses trois meilleures amies. Ensemble, elles comptent bien profiter de la vie, et surtout sortir toutes diplômées du lycée ! Elles décident alors de créer un groupe de musique, Daisy, pour se redonner du courage. Mais très vite, la réalité les rattrape et...

Est-il possible de construire leur avenir sur cette terre polluée qu'est-devenue Fukushima ? En tant que filles, en tant que femmes, en tant que futures mères... Tandis que le reste de la jeunesse japonaise et du monde a le droit de profiter de sa vie dans l’insouciance, tandis que le monde entier a oublié le drame qui s'est abattu sur Fukushima et que ses habitants tombent dans l'oubli, quel avenir s'offre à ces adolescentes, à l'aube de leur vie d'adulte ?

Le droit d'auteur. Un dispositif de protection des oeuvres. Emmanuel Pierrat & Fabrice Neaud

 

Les images, les sons, l'architecture, les objets, mais aussi nos paroles, nos vêtements, nos tatouages, nos coiffures, nos gestes... Presque tout ce qui nous entoure est protégeable par le dispositif juridique qu'on appelle le droit d'auteur. Pour la première fois, de façon claire et originale, une bande dessinée fait le point sur la complexité du droit de la propriété littéraire et artistique.

Riche, pourquoi pas toi?   Monique, Pinçon-Charlot / Michel, Pinçon/ Marion, Montaigne /

 

Riche, pourquoi pas toi ? est une enquête fiction sur l'argent signée Marion Montaigne. L'auteur s'appuie sur les écrits de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, deux authentiques sociologues « spécialistes des riches »...

 

Riche, pourquoi pas toi ? est un one shot qui raconte l'histoire de Philippe Brocolis, heureux gagnant de la cagnotte du Loto. Avant, les choses étaient simples : pour Philippe, être riche, c'était – eh oui ! – avoir de l'argent ! Pourtant, après avoir reçu son gain, il s'aperçoit que ce n'est pas si simple à définir, la richesse. Avec l'aide des sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, la famille part à la conquête d'un monde qui lui est totalement étranger, celui de la bourgeoisie.

 

Riche, pourquoi pas toi ? est une histoire complète, une BD documentaire et humoristique sur l'argent et les riches.

Je reviendrai vous voir George Morikawa d'après l'oeuvre de Nobumi

 

Nobumi est un jeune père de famille. Il est surtout auteur de livres illustrés destinés aux enfants. À l'instar de nombreux japonais, il sera, le 11 mars 2011, choqué à vie par la triple catastrophe qui s'abat sur son pays. Un peu naïf, et le cœur empli d'espoir, il décide alors d'envoyer gratuitement plusieurs milliers d'ouvrages jeunesse (dont les siens) pour distraire les enfants de la zone sinistrée. Mais quand il annoncera son don sur son blog, les réactions des internautes seront pour le moins… violentes ! Choqué et meurtri jusqu'au plus profond de son âme, Nobumi va alors vivre une véritable crise artistique, dont une seule issue sera possible : laissant pour plusieurs jours sa vie confortable de tokyoïte, il part en tant que bénévole volontaire, pour aider à la reconstruction de la zone sinistrée du nord est du Japon. Il y découvrira un paysage encore pire que tout ce qu'il avait pu imaginer… Suivez son émouvante histoire vraie, mise en dessins sous la plume des meilleurs mangakas japonais !

 

 

Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses ou comment j'ai cru devenir libraire  Plée, Leslie


« Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses », voici la phrase inouïe qu'osa un jour prononcer le chef de Leslie, vendeuse dans une « grande surface de produits culturels ».

Leslie Plée a utilisé son blog et ses dessins pour dépeindre ce quotidien surréaliste : les chefs décomplexés comparent les livres à des bouteilles de bière, managent leurs équipes avec cynisme, il y a de quoi rire… jaune.

Son expérience dans la grande distribution va la traumatiser et l'inspirer pour son blog. Repérée par Pénélope Bagieu, auteur de "Ma vie est tout à fait fascinante" et devenue directrice de la collection BD chez Jean-Claude Gawsewitch, Leslie Plée peut enfin toucher le grand public et raconter les dessous inavouables d'un monde bien à part…

Haytham, une jeunesse syrienne Nicolas Hénin & Kyungeun Park

 

À Deraa, en Syrie, Haytham est le fils d’un des leaders de la jeune révolution. À 14 ans, il est sur les premières barricades, mais bientôt il doit fuir. Il arrive en France, un pays dont il ne parle pas la langue. Quatre ans plus tard, après une mention bien au bac, le jeune réfugié est devenu un élève de maths sup. Cette histoire vraie, à la fois tragique et porteuse d’espoir, est racontée par Nicolas Hénin, grand reporter et spécialiste de la Syrie qui fut pendant près d’un an otage de Daesh, et mise en images par le dessinateur de Yallah Bye. Haytham a activement participé à l’écriture du scénario, donnant à ce récit passionnant toute sa vérité.

 Yallah Bye Kyungeun Park & Joseph Safieddine



Comme tous les étés, Mustapha emmène sa famille dans son pays d'origine, le Liban. Retrouvailles amicales et soleil au programme. Mais nous sommes en 2006, à Tyr, dans le Sud du pays, et les bombes lâchées par Israël, au nom de la lutte contre le Hezbollah, ont tôt fait de transformer ces vacances en cauchemar... 24 ans plus tôt, dans une situation similaire, Mustapha s'était exilé en France. Que fera-t-il, cette fois-ci, entre impuissance et culpabilité... ?

Le Château, une année dans les coulisses de l'Elysée Mathieu Sapin

 

Après Campagne présidentielle, découvrez les coulisses de l'Elysée !

Après avoir suivi la campagne présidentielle, Mathieu Sapin fait des pieds et des mains pour s'incruster à l'Élysée. Baladé d'un bureau de communiquant à l'autre, il finit par envoyer un SMS à François Hollande lui-même pour obtenir l'autorisation. Le président le reçoit, accepte le projet et introduit Mathieu au « château », comme l'appellent ceux qui y travaillent. Un reportage exceptionnel, réalisé de l'intérieur, sur le fonctionnement de l'Élysée et la vie mouvementée de son célèbre occupant.

Le Château, un an dans les coulisses de l'Elysée, la nouvelle BD reportage de Mathieu Sapin.

 Encaisser ! Marlène Benquet  & Anne Simon

 

Dans le supermarché Batax, on trouve de tout, comme le rêvait le fondateur de cette entreprise familiale qui a réussi. Mais entre pression au rendement, clients mécontents et syndicats complaisants, la vie derrière la caisse n'est pas facile.
À force de tout encaisser, on risque de craquer...

 

Bienvenue chez Protect, T1. Miso Suzuki

 

Pour son apprentissage professionnel, la jeune Nanami doit réaliser un stage en entreprise. C’est au sein de la société Protect qu’elle va avoir la chance de pouvoir s’immerger dans le monde du travail... Cette boîte de consulting en médias numériques est dirigée par un véritable génie de l’informatique : un certain Jingorô Yamada ! Consultant aussi extravagant que visionnaire, il va ouvrir la lycéenne à de nouveaux horizons... Et sa première mission sera de remettre sur les rails un mangaka dont la carrière est au point mort. Et si le numérique était la clé pour créer de nouveaux business models dans le monde de la culture et du droit d’auteur ?

Coquelicots d'Irak Brigitte Findalky & Lewis Trondheim

 

Lewis Trondheim et Brigitte Findakly forment en bande dessinée comme à la ville un duo depuis de nombreuses années. Si la bibliographie pléthorique de Lewis Trondheim n’a plus de secret pour personne, celle de Brigitte Findakly, son épouse et coloriste, quoique toute aussi importante, reste pourtant moins connue. De Pif Gadget, à ses débuts, au Chat du Rabbin, des Formidables aventures de Lapinot au Retour à la terre, on lui doit la mise en couleurs d’une centaine d’albums. Avec ce livre à quatre mains, pré-publié en partie dans « Les strips de la matinale » du Monde, Lewis Trondheim délaisse pour la première fois les animaux anthropomorphisés pour raconter l’histoire de celle qui partage sa vie, née en Irak, d’un père irakien et d’une mère française à l’orée des années 1960. Coquelicots d’Irak retrace son enfance passée à Mossoul, ville du nord de l’Irak, à une époque où, bien avant l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein, se succèdent coups d’État et dictatures militaires. Déroulant le fil de ses souvenirs, on découvre alors une vie de famille affectée par les aberrations de la dictature et leurs répercussions sur la vie quotidienne, jusqu'à un inéluctable exil vers la France au début des années 1970. Une arrivée en France elle aussi difficile, une expérience migratoire faite de difficultés administratives, sociales et culturelles. Dans ce récit qui prend pour toile de fond une triste actualité, Lewis Trondheim et Brigitte Findakly brossent en saynètes percutantes et sans ambages, mais pas moins sensibles pour autant, la trajectoire singulière de la coloriste qui, pour la première fois, occupe le premier rôle dans un livre. Ponctué de photos et de parenthèses sur les coutumes, la culture irakienne et les souvenirs de l’Irak de Brigitte Findakly, on partage avec elle la nostalgie de ceux qui ont laissé derrière eux leur pays d’origine, et les liens fugaces qui subsistent, tout à l’image des coquelicots devenus si fragiles une fois déracinés.

S.O.S. Bonheur (intégrale) Griffo & Jean Van Hamme

Tout fonctionne à merveille. L'État providence veille sur le bonheur de chacun de nous. Bonheur officiel. Bonheur programmé. Comme toujours, Louis aurait pu feindre d'ignorer la réalité des "déregs", ces rebelles systématiquement déregistrés du Grand Fichier Central et condamnés à la mort civile. Comme toujours, il aurait pu fermer les yeux sur l'existence des "illegs", ces gosses nés illégalement depuis la loi sur la limitation des naissances. Seulement voilà, après trente-cinq ans de trop loyaux services dans la police, il prend à Louis l'envie de redresser la tête et de voir enfin la réalité en face. Et quand Johnny, un "illeg", glisse sa petite menotte dans sa grosse paluche, il se laisse guider, sans hâte, à travers le miroir de ses illusions. De nos illusions.