Ici vous trouverez des essais et des romans sur le thème de l'art.
ESSAIS
L’œuvre d'art Béatrice Lenoir 102 LEN
Choix de textes, commentaires et bibliographies sur l’œuvre d'art.
Qu'y a-t-il de commun entre un tableau de Rembrandt, une symphonie de Mozart, une sculpture de Rodin et une photographie de Doisneau ? l'eut-on vraiment comprendre sous un même concept un poème de Baudelaire et les ready made de Marcel Duchamp, lequel prônait "l'anesthésie du goût" et "l'exclusion de toute délectation esthétique"? L’œuvre d'art est une énigme: fruit d'un savoir-faire, elle ne saurait être entièrement expliquée par les procédés qui ont mené à son achèvement. Naît-elle du génie ? Imite-t-elle la réalité, ou la réinvente-t-elle ? Joue-t-elle un rôle spécifique dans le développement de la connaissance ? Vise-t-elle la vérité ? le beau ? le bien ? Qu'est-ce que le jugement esthétique, et comment expliquer les divergences de goûts ? Quelle part, enfin, le spectateur prend-il dans la réalisation d'une œuvre d'art ? A la fois close sur elle-même et ouverte, parfaite et par essence inachevée, l’œuvre d'art, en recréant le monde, perpétue son mystère.
L’œuvre d'art. L'expérience esthétique de la vérité
Walter Menon 111.85 MEN
Au début du XX siècle le tournant linguistique en philosophie affirme le lieu du transcendantal au sein du langage. Dorénavant la structure du langage est comprise selon la perspective pragmatique dérivée de la pensée de Charles S. Peirce, du second Wittgenstein et de J. L. Austin entre autres. Le langage se structure par des actes de parole et des jeux de langage. La dynamique de langage est néanmoins régie par la nécessité du consensus, comme le démontre le pragmatisme de Habermas et Apel. À partir des thèses d’Arnold Gehlen et de Humboldt sur le langage et le comportement humain, Jacques Poulain démontre que le langage est régi par une expérience sensible du référent qui ne se différencie pas de son concept. Cette expérience consiste en une dynamique de projection et réception de sons, la "prosopopée originale", qui construit l'Umwelt. Langage, culture et environnement sont ainsi les noms d'un même phénomène d'expérience sensible qui détermine le champ du réel, c'est-à-dire de l'énonciation possible de la vérité. Joseph Kosuth, à l'instar de Wittgenstein et Ayer, affirme que toute œuvre d'art est un concept dont le référent est ce même concept énoncé de manière tautologique. Selon Kosuth, Duchamp est le premier à mettre en évidence le fondement énonciatif de l'art. Cependant ce que Duchamp met à jour n'est pas la structure conceptuelle énonciative de l'art à travers les ready-mades, mais la structure esthétique et "artistique" de tout acte de langage de n'importe quel jeu de langage. Ainsi le ready-made serait plutôt le nom d'une "opération" d'auto-affection du langage dont le fonctionnement constitue la dynamique de la "prosopopée originale".
Quand la beauté nous sauve : Comment un paysage ou une œuvre d'art peuvent changer notre vie
Charles Pepin
111.85 PEP
Comment un paysage ou une œuvre d’art peuvent changer notre vie. Lorsque la beauté – d’un paysage, d’une mélodie, d’un tableau, d’un visage… – nous saisit, nous reconnaissons la sensation unique qu’elle nous procure mais nous ne mesurons pas forcément son importance. À la quête du beau, nous préférons en général la quête de la réussite, du pouvoir, du bonheur, du plaisir, de l’amitié ou de l’amour. Pourtant, affirme ici Charles Pépin, le plaisir que la beauté nous donne n’est jamais superficiel : elle nous aide à mieux nous connaître, à oser être ce que nous sommes, à accueillir le mystère de l’existence. Croisant la pensée des grands philosophes, l’œuvre des artistes d’hier et d’aujourd’hui, puisant aussi dans son expérience personnelle, il montre que la beauté permet de retrouver notre liberté de juger, de développer notre capacité d’écoute, nous aide à nous dépasser et à nous faire confiance. La beauté est plus qu’un spectacle : elle nous aide à vivre plus intensément.
Art et vérité
Jean Granier
121 GRA
Depuis le XIXe siècle, marqué notamment par les œuvres de Hegel et de Schopenhauer, les philosophes ont bien continué à réfléchir sur l'Art, mais aucune « philosophie de l'Art », dans l'acception
radicale et systématique du terme, n'a vu le jour. C'est précisément une telle approche qui est ici proposée, en accord avec les exigences de cohérence conceptuelle et de rigueur qui
caractérisent l'« argumentation philosophique ».
Ces exigences conduisent alors non seulement à dissiper une quantité de malentendus (dont la trop fameuse notion du « message », avec ses variantes), mais encore à discuter les relations si
paradoxales entre l'« art » et la « vérité », et à développer des idées novatrices quant à l'affectivité, à l'inconscient et à l'imaginaire. Toujours l'argumentation repose sur une ample
documentation et sur nombre de références aux analyses des spécialistes de l'esthétique, ce qui permet à la fois d'illustrer les idées par une large gamme d'exemples et de garantir la pertinence
des commentaires au regard des œuvres citées.
Cette philosophie de l'art s'adresse donc à un public très étendu, pourvu que celui-ci accepte d'enrichir son goût intuitif pour les arts ou son érudition de spécialiste avec les ressources de la
raison pensante en philosophie. L'interdisciplinarité, en outre, a tout à y gagner ! Enfin ce livre complète, de manière opportune, une œuvre philosophique traitant des questions majeures de la
condition humaine ; il lui emprunte sa méthode et ses orientations. Il confirme ainsi, sur un thème particulièrement instructif, la vocation de cette philosophie, nommée « l'intégralisme à
l'interprétation universalisante ».
Poétique Aristote 190 ARI
Immense texte bref de la tradition philosophique, rédigé peut-être lors du second séjour d'Aristote à Athènes, entre 335 et 323 av JC, la Poétique a laissé, dans l’histoire de l'art occidental, une trace profonde. C'est la première définition spécifique de la poésie et de l'art. la poésie est une imitation ou un mime, qui ne reproduit pas une réalité préalable; si bien que le poème ne s'intéresse pas à ce qui est, mais à ce qui peut-être. Le traité aristotélicien décrit plus qu'il ne prescrit et ne constitue pas un art poétique. Aristote se préoccupe essentiellement d'expliquer ce qui fait que telle œuvre singulière est une œuvre d'art.
Ecrits sur l'art Goethe 193 GOE
Les écrits historiques de Goethe occupent une place décisive dans l'histoire de la culture allemande, à la charnière entre classicisme et romantisme, à l'aube de la modernité ; leur influence est considérable, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Allemagne.
La présente anthologie n'a pas d'équivalent en langue française. Le lecteur y trouvera des textes ayant trait à la littérature, la peinture, la sculpture, l'architecture, la musique et le théâtre. Ils ne rendent pas simplement compte de l'évolution de Goethe ; ils traduisent également l'exceptionnelle richesse de la réflexion d'un auteur dont l'ambition était d'être un homme universel.
La vérité en peinture Jacques Derrida 194 DER
« Disons que, pour m'en tenir au cadre, à la limite, j'écris ici quatre fois autour de la peinture. Quatre fois, dira-t-on autour de la peinture, donc dans les parages qu'on s'autorise, c'est toute l'histoire, à contenir comme les entours ou les abords de l'œuvre : cadre, passe-partout, titre, signature, musée, archive, discours, marché, bref partout où on légifère en marquant la limite, celle de la couleur même. Du droit à la peinture, voilà le titre ambitieux auquel j'aurais voulu accorder ce livre, son trajet autant que son objet, leur trait commun, qui n'est autre, ni un ni indivisible, que le trait lui-même. » JD.
Homo Aestheticus, L’invention du goût à l’âge démocratique Luc Ferry 194 FER
Homo Aestheticus ou la question de l'art d'aujourd'hui. Un travail qui remonte aux sources vives de l'esthétique moderne, donc au XVIIe siècle, et suit patiemment les mille et un détours qui, de Kant à Hegel, puis à Nietzsche, ont conduit la réflexion jusqu'aux dérives de la post-modernité. Pour comprendre comment se forme et se transforme le " goût ". Mais surtout un texte qui, sans cesse, déborde son cadre et balise les grands problèmes de notre époque. A travers l'analyse de ces présupposés de l'art, Luc Ferry s'interroge sur l'individualisme démocratique et montre qu'il est possible de penser de nouvelles règles de vie collective dans un univers qui sacralise la volonté des sujets.
Essais sur la peinture diderot 700.1 DID
Ce volume réunit les textes de Diderot, les premiers Salons et Essais sur la peinture, qui contiennent l’essentiel de ses idées sur l’art de 1759 à 1765. Diderot, dans ces écrits, tâche de ramener les artistes à une observation plus sincère de la nature. Il n’envisage pas l’œuvre d’art sous le seul angle des qualités formelles, mais s’attache aussi à la décrire dans ses rapports ambigus, souvent déterminants, avec la société et les institutions politiques.
Le musée imaginaire André Malraux 700.1 MAL
«Qu'avaient vu, jusqu'en 1900, ceux dont les réflexions sur l'art demeurent pour nous révélatrices ou significatives, et dont nous supposons qu'ils parlent des mêmes œuvres que nous [...] ? Deux ou trois grands musées, et les photos, gravures ou copies d'une faible partie des chefs-d'œuvre de l'Europe. [...] Aujourd'hui, un étudiant dispose de la reproduction en couleurs de la plupart des œuvres magistrales, découvre nombre de peintures secondaires, les arts archaïques, les sculptures indienne, chinoise, japonaise et précolombienne des hautes époques, une partie de l'art byzantin, les fresques romanes, les arts sauvages et populaires. [...] nous disposons de plus d'œuvres significatives, pour suppléer aux défaillances de notre mémoire, que n'en pourrait contenir le plus grand musée.
Car un Musée Imaginaire s'est ouvert, qui va pousser à l'extrême l'incomplète confrontation imposée par les vrais musées : répondant à l'appel de ceux-ci, les arts plastiques ont inventé leur imprimerie.»
Maux d’artistes, ce que cachent les œuvres S. Dieguez 700.19 DIE
Ce livre est un recueil des articles que Sebastian Dieguez a publiés dans la rubrique Art et pathologies du magazine Cerveau & Psycho. L'auteur s'interroge sur les liens cachés entre une œuvre d'art - une peinture, une sculpture, une composition musicale ou une œuvre littéraire - et une possible maladie de l'esprit de son auteur. Examinant divers chefs-d'œuvre avec son regard de neuropsychologue, il détecte dans les romans de Dostoïevski les éléments qui trahissent son épilepsie. Il explique pourquoi les tons ocres et orangés des œuvres tardives de Monet indiquent une forte cataracte. Il voit dans les tableaux de De Chirico des analogies avec les perturbations du système visuel associées à certaines migraines. Il observe comment le soi se décompose chez un peintre atteint de la maladie d'Alzheimer, ou encore les troubles de la mémoire chez Proust dus à l'absorption de psychotropes. Pourquoi tenter d'observer des œuvres d'art à l'aune des neurosciences ? Il ne s'agit en aucun cas d'expliquer une œuvre particulière par la maladie de son auteur, et encore moins de réduire l'art à une anomalie neurologique ou psychiatrique, mais de mieux comprendre comment l'art et le cerveau se nourrissent l'un l'autre.
L’art contemporain Catherine Millet 709.04 MIL
Des objets incongrus, des gestes excentriques, et tout aussi bien des photographies, des vidéos et des peintures de facture traditionnelle, voilà ce qui constitue l'art contemporain. Quelquefois, ces œuvres étonnent ou choquent le public. Elles suscitent en même temps sa curiosité : jamais on ne s'est autant pressé dans les musées d'art contemporain, dans les biennales et les foires d'art. Au point de s'y perdre un peu. Aussi, pour qui s'aventure dans le monde de l'art, ce livre est un vade-mecum, il fournit des repères. Et pour qui s'interroge, l'auteur rend compte de ses observations critiques et suggère des sujets de réflexion. Depuis quand l'art " moderne" est-il devenu " contemporain "? Comment expliquer qu'il s'engage dans des voies si contradictoires ? Pourquoi les artistes ont-ils voulu transformer le rapport des spectateurs avec les œuvres? Et quand les frontières avec la mode, l'architecture, le film documentaire, ou même des objets rituels, deviennent très floues, peut-on encore faire entrer cet art dans une définition ? Ce livre révèle en quoi l'art contemporain est avant tout un espace ouvert, une aire de liberté pour penser et agir différemment quand les idéologies et les systèmes philosophiques qui nous guident sont en crise.
De quoi les séries américaines sont-elles le symptôme ? François Jost 791.45 JOS
« Desesperate Housewives », « Grey’s Anatomy », « Lost » « The Mentalist », « Les Experts »…
Qui n’a jamais été pris au piège de la série, oubliant de manger et de dormir, pour continuer une histoire dont chaque épisode nous tient en haleine ? Comment expliquer l’engouement massif du public pour ce genre venu des Etats-Unis ? Que nous apprend-il sur l’histoire des mentalités ? Les budgets colossaux, la qualité des scénarios et de la mise en images n’expliquent pas tout. Car c’est d’abord un bénéfice « symbolique » que nous attendons des séries, la découverte de nouveaux mondes, à la fois exotiques et familiers. En nous immergeant dans un hôpital, ou dans les rouages d’une haute administration, elles étanchent notre soif de connaissance et nous font découvrir, tel l’archéologue, des univers à la fois proches et lointains. Surtout, la production industrielle de ces feuilletons, tendant vers un flux continu d’histoires, singe notre temps vécu, inscrit la série dans notre quotidien. Scénaristes et producteurs, tels des démiurges fabriquent des cohortes, de héros, capables d’enfermer le spectateur dans un processus psychologique complexe d’identification ou de rivalité. L’analyse d’un grand spécialiste du petit écran. Les clés pour comprendre nos modes de consommation culturelle.
ROMANS & BIOGRAPHIES
Une femme Anne Delbée R DEL
Pour la première fois, un livre nous révèle la vie extraordinaire de Camille Claudel. A la fin du siècle dernier, une jeune fille de dix-sept ans qui veut être sculpteur, c'est inconcevable, voire scandaleux. Or Camille se lance dans l'aventure à corps perdu. Jusqu'au jour de 1883 où elle rencontre Auguste Rodin. Le Maître accepte de la prendre comme élève ; bientôt il deviendra son amant. Suivent quinze années d'une liaison passionnée et orageuse d'où Camille sortira épuisée, vaincue... Elle mourra en 1943 à l'asile de Montdevergues, après un terrible internement qui aura duré trente ans, laissant au jugement de la postérité une oeuvre considérable, d'une rare puissance et d'une originalité visionnaire.
La colombe poignardée Pietro Citati R CIT
L'espace de quelques brèves années, le jeune homme Proust sut être heureux. Mais il découvrit, peu à peu, qu'il était un être de souffrance, telles ces «colombes poignardées» longuement contemplées dans un jardin parisien. Dès lors, il s'abandonna à l'asthme, son «mal sacré», dont il souffrait depuis l'enfance, et dont il fit un rituel qui transforma radicalement sa vie. Reclus dans sa chambre tapissée de liège, mais qui le protégeait comme une mère, saisi par un atroce sentiment d'échec, il comprit cependant qu'il n'était pas l'homme fragmentaire et fortuit qui, pendant tant d'années, avait fréquenté les salons parisiens. Et il prépara la dernière partie de son existence : les milliers de nuits consacrées à la Recherche du temps perdu.
Dans La colombe poignardée, Pietro Citati nous conduit au plus près du mystère Marcel Proust. Il nous emmène au cœur de l'immense édifice inachevé de la Recherche, indiquant ses détails, mais embrassant du regard son immense structure, et révélant enfin la constante unité d'inspiration qui, de Swann au Temps retrouvé, a parcouru l'œuvre entière.
Berthe Morisot Dominique Bona R BON
Cette jeune femme en noir, au bouquet de violettes, aux yeux profonds, que peint Manet dans les années 1870, c’est Berthe Morisot. Elle garde sur son visage altier comme un secret. Un modèle parmi d’autres ? Non : la seule femme du groupe des Impressionnistes. Berthe Morisot, née dans la province française en 1841, fille de préfet, peint et expose parmi ce clan d’hommes, ceux qui sont encore des réprouvés sans public, des réfractaires à l’art officiel : Manet, Degas, Monet, Renoir. Ardente mais ténébreuse, douce mais passionnée, aimant la vie de famille mais modèle et amie – et qui sait ? peut-être davantage – d’Edouard Manet dont elle épouse le frère : il y a une énigme dans les silences et les ombres de Berthe Morisot.
Dominique Bona, puisant aux archives inédites, fait tournoyer la fresque de l’Impressionnisme : de Giverny aux plages normandes, de Mallarmé rédigeant des billets doux pour Méry Laurent ou Nina
de Callias aux lavandières qui posent pour Renoir, de la sanglante Commune de Paris au règne de la bourgeoisie corsetée, des salles du Louvre aux ateliers de la bohème.
Dominique Bona peint ici le portrait subtil d’une artiste qui inventa sa liberté.
Trois poètes de leur vie Stefan Zweig R ZWE
« Poètes de leur vie », Casanova, Stendhal et Tolstoï le furent en recréant littérairement leur existence, en se prenant eux-mêmes comme matériau de leur oeuvre.
Mais alors que le premier se raconte naïvement, de façon anecdotique, pour le plus grand plaisir du lecteur, l'« égotiste » Stendhal a une tout autre visée : c'est en psychologue lucide et perspicace qu'il observe et démonte en lui les mécanismes de l'amour, du bonheur ou de l'échec. Tolstoï, enfin, fait de l'autobiographie une véritable quête spirituelle, éthique et religieuse.
Ces trois tentatives, qui reflètent autant de tempéraments, de ressaisir le temps et le destin sont revécues de l'intérieur par le grand écrivain autrichien, psychologue et moraliste profond, de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme et de La Confusion des sentiments.
Rimbaud le fils Pierre Michon R MIC
Pierre Michon n'est pas le biographe de Rimbaud. Il ne cherche à ajouter aucun chapitre, aucune ligne aux hagiographies et études existantes. Simplement, il enfile la personnalité du poète, se glisse dans l'intime de son écriture, tâchant de rejoindre, en définitive, la sienne. À coups de "on dit que" ou "on ne sait si", il parcourt, commente, hésite, rêve, abandonne, reprend l'aventure d'Arthur Rimbaud. Il ne donne aucune réponse, ne résout rien, mais s'interroge (en même temps qu'il interroge le jeune poète) : qu'est-ce qui pousse un homme à écrire ? À rechercher l'excellence ? Qu'est-ce qui fait soudain mûrir ses vers, "autant que s'il avait écrit d'un seul trait de plume La Légende des siècles, Les Fleurs du mal et La Divine Comédie" ? Le regard de Pierre Michon sur le "jeune versificateur bien doué, roué et hugolâtre" est délectable. Car il vibre de son désir de dire la genèse de sa propre écriture et, partant, de toute création. Pierre Michon est l'auteur de Vies minuscules (prix France Culture 1984) et Maîtres et serviteurs. --Laure Anciel
L’aventure de Miguel Littin, clandestin au Chili G.Garcia Marquez R GAR
Miguel Littín est chilien et metteur en scène de cinéma. Il fait partie des 5 000 Chiliens qui sont interdits de séjour dans leur pays. Au début de l'année 1985, pourtant, Miguel Littín est rentré clandestinement au Chili. Pendant six semaines, grâce à la résistance intérieure, il a réussi à diriger trois équipes de nationalités différentes pour filmer clandestinement, jusque dans le palais présidentiel, la réalité du pays sous la dictature militaire. Le résultat visible de cette aventure est un film de quatre heures pour la télévision et une version de deux heures pour les salles de cinéma. Le résultat lisible est autre chose encore : l'aventure de Miguel Littín, c'est de retrouver son pays sans avoir le droit de s'y montrer autrement qu'en étranger ; c'est aussi de confronter ses opinions d'exilé avec la réalité de la résistance d'aujourd'hui. C'est enfin de s'interroger sur la validité et sur l'utilité de la création dans une lutte politique. On comprend dès lors les raisons pour lesquelles Gabriel Garcia Marquez a tenu à écrire ce récit.
Violeta Parra, ma mère A. Parra R PAR
Une detonation. Violeta vient de se donner la mort. S'ouvrant sur ce drame, ce récit retrace le destin de l'une des plus célèbres chanteuses latino-américaines. Violeta Parra (1917-1967) a contribué a changer le regard du monde sur le Chili par son exploration de la chanson engagée, symbolisant tout a la fois la solitude, la misère, l'espoir, la révolte d'un peuple.
Angel Parra se remémore son enfance, ses odeurs, ses couleurs, faisant revivre une mère bohème et ivre de liberté qui lui a transmis sa vision du monde, sa foi en l'homme et sa passion pour la musique (chanson).
Une préface de l'écrivain chilien Luis Sepuvelda et une présentation de la carrière de Violeta Parra par le musicologue Marc Legras complètent ce livre.
Primo Levi ou la tragédie d’un optimiste M. Anissimov B LEV
Cette première biographie, nourrie de rencontres et d'entretiens avec ses principaux amis et proches, de textes, d'archives et de correspondances inédites, rend justice à l'homme et à l'oeuvre. A vingt-quatre ans, en 1943, Primo Levi est arrêté par la milice fasciste, interné dans un camp de transit, puis déporté à Auschwitz; sa formation de chimiste - il est issu d'une famille de juifs piémontais cultivés - le fait affecter à l'usine I.G. Farben à Monowitz-Auschwitz III. En janvier 1945, il est libéré par les Soviétiques puis ramené vers l'arrière par l'armé Rouge; il ne retrouvera sa terre natale qu'au terme d'un périple de neuf mois. Il écrit Si c'est un homme dès son retour à Turin. Après une diffusion quasi confidentiel, il devra attendre onze ans pour une grande maison d'édition italienne le publie, et davantage avant d'être reconnu par le monde entier comme l'un des grands écriain de notre temps. L'oeuvre de Primo Levi est marquée par une double exigence : celle du témoin qui a vu l'humiliation absolue de l'homme avant même son élimination physique ; celle du scientifique qui ne désespère pas d'exprimer un jour l'indicible. Comment survivre au mal radical ? Comment concilier le pari de l'optimisme et la stratégie de l'Histoire ? Comment témoigner afin de que justice soit faite ? En 1987, malade et dépressif, Primo Levi se donne la mort, mais ses interrogations résonnent aujourd'hui avec la même intensité. Son oeuvre est-elle le pont entre deux mondes : l'avant et l'après Auschwitz ?
Un été avec Montaigne Antoine Compagnon
B MON
En 40 chapitres, Antoine Compagnon interprète Montaigne d'une façon claire, limpide, drôle. De l'engagement jusqu'au trône du monde en passant par la conversation ou l'éducation. Professeur au collège de France, ce grand spécialiste de l'autobiographie nous présente un Montaigne estival qui permet de bronzer notre âme.